En anglais on parle de « deadstock » ce qui veut littéralement dire « stock mort ». Il est question ici de hagards dans le monde entier, de milliers de tonnes de tissus qui ont été écartés de la filière de production de vêtements et qui sont en attente d’on-ne-sait-pas-trop-quoi.
Pour comprendre ce que sont les stocks dormants et pourquoi ils sont dormant, il faut d’abord comprendre comment ces tissus arrivent dans cette impasse.
Le chemin de production des tissus
La majorité des textiles sont produits à la commande par des marques de vêtements. Le même principe est d’application pour toutes les grandes marques de vêtements de la fast-fashion au luxe. Une fois un vêtement dessiné, les designers passent en revue leurs carnet de textile, demandent des offres dans différentes usines. Négocient un prix et un planning. Et ils lancent la production.
Imaginons que la marque imaginaire Xarara veut créer ce chemisier
Mais pour combien de mètres ?
Facile me direz-vous, s’ils veulent vendre 1000 chemisiers qui consomment 1,5 m de tel tissu, ils vont en produire 15000 m.
En réalité, à ce stade de la production il y a déjà une légère marge de surproduction parce que tous les rouleaux de tissus du monde ont des défauts. Il va donc y avoir quelques pourcents de marge en surproduction.
Mais l’arrivée des tissus sur les stocks dormant vient d’un autre phénomène de la consommation de la mode.
En réalité, l’entreprise de vêtement va d’abord produire un certain pourcentage des chemisiers. Mettons 50% pour le lancement de la collection. Si le succès est au rendez-vous, la production continue au fur et à mesure de la saison. Mais si les stock du chemisier ne s’écoulent pas, alors la production s’arrête et la marque se retrouve avec ce qu’il reste du tissu sur les bras.
Et dans la logique de la consommation actuelle (toujours plus de nouveauté, toujours plus de quantité), ce tissu n’est pas toujours réutilisable pour un autre vêtement pour une prochaine saison. En effet, le stock restant est souvent trop petit pour garantir une vente à grande échelle si le nouveaux vêtement fonctionne bien.
C’est à ce moment-là, que beaucoup de tissus finissent dans les stocks dormants.
Les autres raisons de « réformer » les tissus dans les stocks dormants
Il y a de nombreuses autres raisons qui amènent des tissus en parfait état dans ces stock « morts ». Mais ce sont en général des plus petites quantités. En particulier, les marques font des tests lorsqu’ils veulent produire des tissus, des couleurs, des imprimés, des vêtements qui sortent un peu de la norme.
Et souvent un test demandera 10m ou 15m de production du tissu.
Toutes les productions tests « non-concluantes » sont donc envoyées vers les stocks dormants.
Il y a aussi les tissus qui ne sont plus «dans la tendance du moment » ou les tissus qui n’ont pas les bonnes caractéristiques (élasticité, transparence, etc etc). Et puis il y a toutes les erreurs de production.
Houps l’usine à imprimé 5000m sur un lycra au lieu d’un jersey de coton… on fait quoi ?
Ben on envoie out ça dans les stocks dormants.
Mais comment font les marques de vêtements pour définir leurs production de tissus en tenant compte de ses risques de surproduction ?
Le risque de trop, ou de ne pas assez produire
Les grandes marques de vêtements (de la fast-fashion au luxe) ont toujours naviguées entre deux risques dans la gestion de leurs production textile :
Celui de trop produire et de se retrouver avec des pertes en argents sonnant et trébuchant liées à des tissus non utilisés qui terminent dans les fameux « stocks dormants ».
Celui de ne pas assez produire et de ne plus avoir assez de tissus alors que le vêtements en question fonctionne effectivement bien. C’est le manque à gagner.
Un hall de production de métiers à tisser les velours
Mais depuis quelques années l’utilisation des stocks dormants a changé drastiquement la donne en donnant plus d’opportunité aux marques de vêtements de surproduire.
Je vous explique.
Un nouveau mécanisme apparemment écologique
La logique semble pourtant implacable.
Si vous êtes une plus petite marque de vêtements (ou un revendeur de tissu) avec une conscience écologique et éthique, les stocks dormants ressemblent à une fabuleuse aubaine.
Vous pouvez vendre du tissus ou produire des vêtements sans avoir à produire des tissus : en utilisant ce qui existe déjà. Ça ressemble presque à du seconde main, à de l’upcycling : valoriser des tissus qui resteraient sinon dormir dans un hangar.
Pour les petites marques de tissus et de vêtements, c’est même une des seule façon d’avoir accès à de la matière première à un prix concurrentiel.
En effet, les usines de production textile travaillent souvent avec des minimums de commande beaucoup trop élevés pour des petites marques de vêtements ou de tissus (beaucoup de marques de tissus ou magasins de tissus travaillent avec des stocks dormants).
Tricoteuse circulaire pour les mailles
Jusque-là, l’utilisation des tissus provenant des stocks dormant semble être la meilleure idée écologique du monde, n’est-ce pas ?
Une idée écologique qui encourage la surproduction
Mais voilà, la logique de consommation, et de surproduction est là pour profiter de ce système.
Rappelez-vous, les marques de vêtements ont toujours du définir les quantités de tissus pour éviter le risque sur production (perte d’argent) et de sous-production (manque à gagner).
Sauf que ces dernières années l’utilisation des stocks dormant est devenu un vrai phénomène en explosion. Une réalité qui permet aux grosses marques de vêtements de pousser le curseur de la surproduction en valorisant directement leurs surstocks.
Ils ne prennent presque plus de risque en surproduisant leurs tissus. En effet, si le vêtement ne se vend pas bien, les stock de tissus restant seront revalorisés, souvent au prix coutant via les stocks-plus-si-dormant que ça.
Le business des stocks dormants est en constante augmentation depuis environ 5 ans. Le nombre de marques de vêtements a conscience écologiques qui se fournissent dans ses stocks dormants a explosé. Et pourtant les stocks dormants sont de mieux en mieux fourni.
Zoom sur l’entrelacement des fils au coeur du métier à tisser
Pourquoi ?
Parce que ça permet à l’industrie textile, de la fast-fashion au luxe, de produire plus sans aucun risque. Si un vêtement fonctionne bien, ils ont le stocks sous le coude pour en vendre le plus possible. Si un vêtement ne fonctionne pas bien, ce n’est pas grave, le stock restant de tissu est revalorisé au prix de production.
C’est comme l’explosion de Vinted qui a finalement encouragé, légitimé, déculpabilisé beaucoup de consommateurs d’acheter plus de neufs puisqu’ils peuvent le revendre facilement derrière.
Mars’elle et les stocks dormants
Jusqu’il y a peu je pouvais vous dire que Mars’elle n’avait aucun lien avec les stocks dormants. Je parle souvent avec des personnes qui travaillent dans ce secteur et donc je le connais. Mais je n’achète pas les tissus de Mars’elle là-bas, et je n’y revends pas les tissus de Mars’elle « en fin de saison », parce qu’il n’y a pas de fin de saison chez Mars’elle.
Sauf que la collaboration avec Alice Vaninnis est une sorte de collaboration autour de ses stocks dormants. Ces tissus sont « les restes » après la production de ses vêtements.
Mais si j’ai accepté ce partenariat, c’est pour de nombreuses raisons que vous pouvez retrouver ici, mais c’est surtout parce que je sais que Alice est dans une démarche de production textile ULTRA responsable et raisonnée très loin de la surproduction.
Elle a elle aussi eu de nombreuses
Et notre petite collaboration ne va pas changer ça.
La clé n’est pas de bannir l’utilisation des stocks dormants. Ou des marques qui les utilisent. Certainement pas. La clé sera toujours de faire attention de consommer avec raison dans des choses , des tissus, des vêtements qui ont du sens pour vous. De les aimer, de les entretenir, de les faire durer.
Et d’en parler autour de vous.
C’est la logique de consommation à-tout-va qui perverti tout, qui trouve toutes les failles pour s’emballer et surproduire encore plus. C’est ce réflexe, cette logique qu’il faut questionner toujours plus.
Pour bien coudre un tissu, il est primordial de bien le comprendre. Comment est-il fait? Quelles sont ces caractéristiques? Quel est le tombé du tissu.
Pour bien comprendre le twill, il est important de comprendre à quelles familles de tissu il appartient.
Le twill est un tissu chaîne et trame. Cela signifie que c’est un tissu tissé et non tricoté (comme les mailles). Il n’est donc généralement pas extensible. Les tissus en chaîne et trame sont en fait un tissage d’un fil de trame successivement en haut et en bas des fils de chaîne.
Astuce : Pour retenir qui le fil de trame et qui est le fil de chaîne, retenez que le fil de trame bouge, comme le “tram” qui fait des aller-retour.
Et dans cette grande famille des tissus en chaîne et trame, le twill est un membre des tissus en sergé.
La particularité des tissu en sergé est les fines lignes obliques formées par le type de tissage. Dans un sergé classique ⅓, le fil de trame passe au dessus d’un fil de chaîne avant de passer sous trois autres fils de chaîne. à la ligne suivante, le schéma est décalé d’un fil de chaîne ce qui dessine au fur et à mesure les lignes obliques.
De par cette structure les sergés sont généralement des tissus solides, relativement structurés, voir raides. Historiquement, ce sont des tissus qui étaient utilisés contre la pluie. C’est notamment le cas des gabardines (une sous-classe des sergés), ou des denim (tissu utilisé pour les jeans en vêtements de travail pour les champs).
Il existe une grande variété de types de sergés.
Mais le twill est un sergé qui, justement, a des caractéristique assez différentes notamment en terme de tomber et de souplesse.
L’histoire du twill
Le twill est un type d’armure sergé qui présente des lignes obliques sur le recto ET sur le verso du tissu. Ce sont en général des tissus souples qui peuvent être en une galaxie de matières différentes, les cravates sont en twill de soie, le twill de coton est très utilisé pour des chemises, mais on trouve aussi du twill de viscose et de polyester.
Historiquement, le twill était un tissu en soie, mou et solide à la fois
Aujourd’hui, lorsqu’il est question de twill, on parle d’un tissage particulier et non pas de la matière du tissu. Ce sont des tissus qui sont toujours souples, relativement légers comparé à la gamme classique de sergé.
Attention, la souplesse du tissu apporte un inconvénient : les bords francs du tissu sont plus fragiles que des sergés classiques. Il est donc fondamental de bien faire toutes ses finitions (point zig-zag, surjet, couture anglaise, biais, etc.
Quels sont les différents twill chez Mars’elle?
Chez Mars’elle, il y a différents twill. Les deux stars de la boutique en ligne sont :
Le twill de coton 100% bio : C’est un tissu chaîne et trame 100% coton qui a des qualités très recherchées. Il est souple, voire mou, réagit très bien aux fronces, à un très beau drapé, est complètement opaque et cerise sur le gâteau il demande très peu de repassage (voir pas du tout en ce qui me concerne). Et bien sûr, comme le coton est sélectionné pour sa qualité, le tissu est super doux.
Le twill de lin Oeko-tex made in Europe : Parce que le lin est une fibre complètement différente du coton, le twill de lin et le twill de coton ne se ressemblent pas du tout. Le twill de lin a un tombé lourd et fluide. Il est beaucoup plus plombant que le twill de coton. C’est un tissu qui a un mouvement incroyable. Mais par contre, le lin reste avec sa tendance à marquer des plis, même si c’est moins prononcé que sur une toile de lin classique.
Bref, les deux types de tissus ont des caractéristiques qui leurs sont propres et permettent de coudre des vêtements bien différents aux tombés spécifiques.
Que coudre avec le Twill?
Vous l’avez compris, le twill de lin et le twill de coton n’ont pas le même tombé et donc n’auront pas le même tombé.
Je vais donc me concentrer sur le twill de coton.
Blouse en pagaille : Le twill de coton apporte beaucoup de confort et de douceur à tout type de blouse. Personnellement ma blouse Ivy de Dress your body est une de mes couture préférée. Et je sais de source sur que Elisa porte très souvent sa blouse Noelie de Clematisse Pattern. Bref, le tissu est parfait pour de nombreux type de blouses
La chemise ou la sur-chemise. Je rêve de me faire une version confortable en peu ample (type de la chemise Bruyère de Deer and Doe). Mais les chemisiers plus féminins et près du corps conviendront aussi parfaitement à ce tissu.
La combinaison : la version manches longue, ou la sans-manche a associer avec ses pulls préférés fonctionne particulièrement bien.
Robe et jupe ample : Le drapé du twill de coton vous permet de mettre en valeur des robes et jupes aux formats très variés. J’imagine assez bien une longue jupe portefeuille avec Jardin anglais rose-rouge.
La veste de kimono : Cette option fait partie de mes envies de couture (et non de mes besoins) depuis le printemps. Une veste casual, simple, facile, confortable, mais avec ce petit plus. En format saharienne, ça doit aussi très bien fonctionner.
Et dans un format très différent, j’ai une cliente qui a cousu des draps de lits avec “Fleur de pommier poudré”, et elle ne se lasse pas du toucher et du confort de ce tissu.
Est ce que vous avez des questions sur ce tissus? N’hésitez pas à les poser en commentaire.
Les nouveaux jersey bio de Mars-elle.com de l’hiver 2019-2020 sont enfin disponibles en ligne. Et parmi eux, il y a les fameux « Jersey-Interlock ».
Mais qu’est-ce que c’est exactement le « Jersey-Interlock » ?
Du jersey ? Comme le tissu de la collection de printemps 2018 ?
Comme on dit en Belgique : Oui mais Non.
Le Jersey-Interlock ce n’est pas tout à fait comme du jersey.
Attention, bien comprendre les tissus, c’est aussi mettre toutes les chances de votre côté pour choisir le BON tissu pour votre prochain projet couture. Parce que pour la plus part des cousettes « ratées », il y a un mauvais choix de tissus. Et ma mission c’est de vous donner le maximum d’info sur les tissus pour que vous puissiez toujours choisir le bon tissu pour la bonne couture. Fini les cousettes ratées !
Je vous explique en détail ci-dessous les différences et les caractéristiques du jersey et du Jersey-Interlock pour que vous ne vous trompiez plus dans le choix de vos tissus extensibles.
Problématique historique de vocabulaire
Les tissus en maille ont longtemps été considérés comme moins importants que les tissus chaine et trame. Ces tissus extensibles étaient utilisés pour des vêtements peu exposés : sous-vêtement, chandail, juste au corps, etc. C’est finalement Coco Chanel qui a amené les tissus maille comme le jersey dans la cour des grands et en particulier dans le monde très sélect’ de la haute-couture.
Mais de cette époque de « honte de la maille » subsiste un problème de vocabulaire… Souvenez-vous, je suis une psychorigide d’ingénieure du vocabulaire quand il s’agit des tissus.
Les tissus en maille n’étant pas très « montrables » à l’époque (on fait pas moins sexy qu’un caleçon-long des années 20) , ils n’étaient pas non plus nommés précisément. C’est pour cette raison qu’il reste, encore aujourd’hui, beaucoup de confusion dans la dénomination des tissus tricotés.
Et les sites de vente en ligne de tissu sont spécialistes dans l’ajout de confusion quand il s’agit de nommer un tissu…. (On en parle du “coton de bambou ? de la maille “effet viscose” ? brrrr, ça me fait frissonner rien que de l’écrire)
La terminologie simplement-inexactement-compliquée de la maille
Pour faire simple, les tissus tricotés avec des fils fins sont communément appelé des Jersey. Alors que les tissus tricoté avec des fils plus épais sont appelé des mailles.
Bref, vous comprenez bien que comme TOUS ces tissus sont techniquement des mailles et qu’une bonne partie des tissus appelés « Jersey » ne sont techniquement pas vraiment des « Jersey », il y a des quoi ajouter de la confusion.
Mais un schéma vaut mieux que 1000 mots !
Et cette confusion a longtemps été entretenue. J’ai un livre imprimé en 1968 « Aide-mémoire Technologie Textile ». Et il n’y a pas une ligne sur les tissus en Maille ou en Jersey… A l’époque ces tissus sont encore considérés comme des tissus moins importants. Ils n’ont de facto pas droit au chapitre. Ce qui ne fait pas avancer le schmilblick….
C’est incroyable de voir qu’aujourd’hui plus de la moitié de nos garde-robes sont en tissus “maille” !
J’appelle ça la revanche de la maille !
La différence entre le jersey et le jersey interlock
Vous l’avez bien compris, le Jersey et le jersey-interlock font tous deux partie de la famille de tissu communément appelée « Jersey » étant donné qu’ils sont tricotés avec des fils fins.
Mais le Jersey classique est tricoté avec un seul fil et donc une seule épaisseur de point jersey. Par contre le jersey-interlock est tricoté avec DEUX fils en deux épaisseurs de point jersey dos-à-dos.
Le jersey-interlock 100% coton est un tissu qui a les caractéristiques suivantes :
Plus épais que le jersey simple (deux fois plus épais pour être exact).
Ne roulote pas : les deux épaisseurs de jersey sont intriquées l’une dans l’autre envers-sur-envers. Ce qui signifie que les deux effets roulotés se compensent et s’annulent.
Pas du tout transparent (idéal pour les jupes et les robes)
Plus chaud que le Jersey simple.
Naturellement extensible même sans élasthanne.
Bref, le jersey interlock est un tissu en maille, extensible plus adapté à l’hiver que le jersey simple.
Attention, lorsqu’il est question de « Jersey », il n’est pas question de la matière première utilisée. Il existe des jersey-interlock de coton, de polyester, de lin, de viscose ou de toutes autres matières premières qui peuvent être utilisées pour faire du textile (algues, ananas, fibre de bois, etc).
Et toutes ces matières premières ont un impact déterminant sur le tombé et sur la tenue du tissu. Un Jersey-Interlock peut être très différents d’un autre Jersey Interlock en fonction de sa matière première.
La structure du tissu est à la recette de cuisine ce que les matières premières sont aux ingrédients. Vous conviendrez qu’en changeant les pommes par des tomates, le sucre par du parmesan, le crumble au pomme est complètement différent, n’est-ce pas ? Et bien avec les tissus c’est exactement la même chose.
Renseignez-vous bien sur les matières premières de vos tissus pour ne plus vous tromper dans le choix de vos tissus pour vos prochains projets couture.
Et pour comprendre les secrets de vos tissus demandez vos 10 fiches mémo gratuites sur les caractéristiques intrinsèques de vos tissus.
Le Jersey Interlock bio de Mars-elle.com
Vous savez maintenant ce qu’est le Jersey-Interlock. Mais la gamme de Jersey Interlock bio de Mars-elle.com, c’est bien plus que ça !
La gamme des tissus Interlock de Mars-elle.com a les particularités fondamentales suivantes :
100% coton. Il n’y a pas du tout d’élasthanne dans le tissu. L’élasticité du tissu est uniquement due à l’élasticité naturelle de la maille. L’élasthanne est un produit dérivé de la pétrochimie. Qui a envie de porter ça ?
100% coton BIO. Vous connaissez bien Mars’elle maintenant. La provenance du coton est toujours le point le plus important pour nous. Le coton est Bio et certifié d’origine GOTS (pour mieux comprendre le vrai impact du coton bio c’est par ici).
Tricoté et Imprimé en Europe. C’est toujours un vrai dilemme de faire tricoter et imprimer localement. Parce que la fabrication au Pakistan ou au Bangladesh, ça coute beaucoup moins cher. Mais je crois en la nécessité de re-développer les savoir-faire locaux. Et cette nécessité s’applique aussi à l’industrie Européenne textile. Ces tissus bio sont tricotés et imprimés en Grèce.
Des imprimés que vous aimez. La gamme de Jersey-Interlock est a été imprimée avec des motifs que vous avez particulièrement aimés dans les premières collections. Grâce à vous, les grandes feuilles bordeaux, les coquelicots et les moineaux ont trouvés une seconde vie sur ces nouveaux tissus.
Que coudre avec du Jersey-Interlock de coton ?
Le Jersey Interlock est un tissu idéal pour une grande variété de projets couture.
Les t-shirts à courte ou à longues manches,
Les jupes patineuses ou droite,
Les robes d’hiver en maille,
les combinaisons-pantalon,
Les blouses confortables,
Les pyjamas,
Les shorts de sport,
Les vêtements pour bébé (body, salopette, t-shirt, sarouel)
Voici un tableau Pinterestpour vous donner des idées avec une série de patron que j’aimerai tester avec du Jersey-Interlock. Mais je n’ai pas du tout assez de temps !
Je pense que pour ma première couture avec ce jersey interlock, je vais me laisser tenter par une robe. Bien qu’en réalité, je porte surtout beaucoup de t-shirts à longues manches en automne …. Mais une Aldaia Avec le Jersey-Interlock Bordeaux, ça peut vraiment être canon, n’est ce pas?
Je crois que je dois encore un peu réfléchir.
Et vous ? Il vous inspirent quoi comme coutures ces nouveaux Jersey Interlock bio ?
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Parce que c’est tellement éloigné de la bonne énergie positive de Mars’elle.
Mais c’est un sujet qui me touche. Et s’il me touche, il vous touche peut-être (probablement aussi).
L’éco-anxiété et moi
Est ce que je dois vraiment vous peindre le tableau de mon été ? C’était probablement le même que le vôtre à peu de chose près.
Sec. Chaud. Trop chaud. Beaucoup trop sec. Scruter la météo à la recherche d’une inflexion. Entendre les agriculteurs désespérer. Regarder les glaciers fondre à vue d’œil. Voir le ciel se voiler de l’ombre des méga-feux. S’organiser pour les coupures d’eau nocturnes du village de vacances.
Anxiogène… et pas qu’un peu.
Sauf que c’est les vacances et je donne tout pour ne pas sombrer dans les bras de ce désespoir. Les vacances après tout c’est pour le plaisir ? Pour se faire plaisir ?
Bref, j’oscille comme un métronome déréglé entre joie et crise d’angoisse.
Pourtant ma connaissance de la situation climatique générale n’est pas nouvelle… Je vous en parle souvent, l’écologie fait partie de mes fondamentaux et des valeurs qui définissent Mars’elle.
Mais c’est là que se trouve pour moi toute la différence entre les connaissances et les sens.
Des phases intenses d’éco-anxiété, j’en ai traversées d’autres :
Quand j’ai découvert, il y a environ 10 ans, au fil de mes recherches, combien ma nouvelle passion pour la couture et pour les tissus pouvait être polluante (Surtout à cause des tissus choisi sans connaître les dessous de l’industrie textile)
Quand j’ai écouté l’interview de Pablo Servigne sur Thinkerview (tient tient, c’était juuuuuste avant de lancer Mars’elle)
Quand j’ai suivi, incrédule, l’inaction des politiques après la valse médiatique des COP 21, COP 26 et autres tentatives de changement global.
Cet été, j’ai senti, vu, entendu, gouté tout ce que je savais pourtant déjà.
Et la sensation d’angoisse et décrassement est vertigineuse.
Vous voyez le tableau.
Vous le voyez très bien, parce que à votre façon, vous le vivez certainement aussi.
Et puisque ce sentiment est de plus en plus partagé, un mot arrive pour nommer ce vertige : l’éco-anxiété.
Qu’est ce que l’éco-anxiété ?
L’éco-anxiété est un néologisme, né de la contraction de « écologie » et « anxiété ». Ce n’est pas un nouveau mot. Il a été utilisé pour la première fois dans les années 70, il a été popularisé au Etats-Unis dans les années 2000 et n’arrive chez nous que depuis quelques années.
C’est un mot qui a été crée pour nommer un état anxieux lié aux changements climatiques. Aujourd’hui, de nombreuses études ont été faites sur cette forme d’anxiété et ont permis de montrer que :
les jeunes sont en général beaucoup plus touché par l’éco-anxiété
l’éco-anxiété ne touche pas nécessairement les personnes qui sont déjà plus anxieuses.
L’éco-anxiété n’est pas répertoriée comme une pathologie ou maladie mentale. Pour la plupart des chercheurs il s’agit d’une anxiété qui serait en fait une réponse rationnelle et saine face à la gravité des problématiques environnementales.
Nous voilà bien avancé. C’est une forme saine de réaction face a l’ampleur de ce qui nous attend. Et puis ?
Et puis nous nous devons d’apprendre à vivre avec ça.
Voici selon moi les différents chemins possibles.
Que faire quand l’éco-anxiété nous immobilise ?
1 Les étapes du deuil
Cette éco-anxiété, a chaque fois pour moi été une suite de sentiments très contrastés. Aujourd’hui, en vous écrivant ce que j’ai vécu et en faisant des recherches sur le sujet, je me rends compte que ce sont exactement les étapes du deuil.
Passé le choc, il y a le déni, puis la colère, la tristesse, l’acceptation et enfin, au bout du tunnel, la reconstruction.
C’est une suite de sentiments bien connue et pourtant très inconfortable à traverser. Et par peur de souffrir, on préfère rester dans le déni, voir dans la colère. Mais cette stagnation a deux effets pervers :
l’inaction générale
l’accumulation de dissonances cognitives (le fossé qui sépare nos actes et nos discours ou croyances)
Alors comment sortir de là ?
2 En parler
Si le deuil d’une relation, d’un être cher est un voyage peut être très personnel, intime et silencieux, je suis persuadée que le deuil lié à l’éco-anxiété lui doit se vivre collectivement. En effet, c’est un deuil qui nous touche collectivement, dont nous sommes victime et bourreau collectivement et pour lequel nous devons trouver des solutions collectivement.
Parler de ses peurs, des ses angoisses et de son éco-anxiété me semble primordial.
Mais ce n’est pas facile. Parce que même si l’opinion publique avance sur ces questions, il y a encore une majorité de personnes qui sont dans l’ignorance ou dans le déni.
Bref, en parler OUI, mais pas avec n’importe qui.
Parce que parler de ces angoisses permet de mieux les comprendre, mais aussi de passer vers l’acceptation qui est une étape fondamentale vers la reconstruction.
3 Aligner ses actes
Alors oui, quand on a accepté, la dernière étape qui semble être complètement hors de portée au moment du choc, est de se reconstruire.
Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
Ça signifie se remettre en question et se mettre en action vers une vie plus alignée avec cette nouvelle réalité. L’angoisse naît d’un sentiment d’impuissance face à une catastrophe annoncée. Penser que nous sommes impuissants est une forme de déni facile nous évitant de nous remettre en question et amenant directement à l’inaction. Mais nous ne sommes pas complètement impuissant.
Reprendre en main son action, changer sa façon de vivre, de consommer, de parler, de communiquer sur le sujet, ça nous permet de nous réaligner et de sortir de ce sentiment d’impuissance. Ce n’est certainement pas simple. Mais c’est la seule façon de sortir de ces dissonances cognitives qui finissent par nous écraser.
4 s’informer ou ne pas s’informer ?
Et pour aller plus loin, une de mes question récurrente est de savoir si oui ou non, je continue à m’informer. Parce que la presse est anxiogène.
Mais ne pas s’informer, c’est une forme de déni. Ma réponse à cette question est très personnelle et ne s’applique peut être pas à vous. Nous avons toutes une réponses différentes face aux informations des média.
Globalement je me garde très peu informée des « informations quotidiennes ». Par contre, je cherche des informations plus « de fond » sur l’environnement et la société en général.
Dans la catégorie 100% engagée pour l’écologie, personnellement j’aime beaucoup le contenu de « Bon pote » toujours très bien argumenté, mais surtout c’est un média qui donne ses sources.
Dans un autre genre, je suis toujours épatée par la qualité des intervenants sur les podcasts « Vlan » et « Sismique » tant sur des sujets de société que sur l’écologie.
Et enfin, dans un format très inattendu, je sur-recommande la lecture de « Un monde sans fin » de Yann Jancovici.
Comment est ce que vous vivez avec votre éco-anxiété ?
Vous êtes dans quelle phase ?
Je suis super intéressée de connaître vos ressentis, mais aussi choix d’information pour rester informées tout en ne sombrant pas dans l’angoisse permanente.
1) Qu’allez-vous trouver dans le guide pratique des tissus
Parlons d’abord du contenu.
J’ai écrit ce livre dans le cadre d’une collaboration avec les Éditions Mango. Si c’est bien la maison d’Edition qui est à l’initiative de cette production, je suis restée entièrement libre du contenu.
Enfin presque.
Mais laissons les limitations de l’éditrice à la fin de cet article.🙈
Vous trouverez dans le guide pratique des tissus :
Une approche structurée pour enfin mieux comprendre vos tissus. Comment sont-ils faits ? de quoi sont-ils fait ? Quels impacts ça a sur le tombé et les caractéristiques du tissu ? Vous aurez enfin plus de détail sur les matières premières, les fils, les tissages, et surtout sur les mystères de l’ennoblissement.
Un brin d’histoire. La petite histoire des créateurs et des inventeurs, mais aussi la grande Histoire de nos sociétés et comment le monde textile est intimement lié aux évolutions historiques sociétales. Un exemple parmi d’autres : l’esclavage dans les champs de coton aux USA avant la guerre de sécessions.
Un guide des principaux tissus utilisés dans l’habillement et la couture des accessoires avec pour chaque tissu une liste des caractéristiques, des informations pour pouvoir enfin les reconnaitre et des recommandations de couture
Une réflexion sur l’empreinte écologique des tissus. Vous me connaissez, c’est un sujet qui me touche beaucoup. Le livre aborde la durabilité de l’industrie textile. Mais ce n’est pas un livre entièrement dédicacé au sujet.
Des informations pratiques pour reconnaître le tombé d’un tissu. Parce que même quand on est spécialiste textile, il n’est pas toujours possible de reconnaître le tissu. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à découvrir à la fin de cet article dans « Qu’est-ce qu’il manque dans le guide pratique » une information intéressante sur le tombé des tissus.
Beaucoup de schémas et d’illustrations. Faire des photos de tissus, ce n’est pas toujours explicite. A moins de mettre énormément de photos. Mais ajouter beaucoup de photos n’était pas une option étant donné que j’ai un peu explosé le compteur de mots… (je vous explique ça plus bas👇🏾 ). Du coup, les explications sont avantageusement illustrées avec des schémas pour vous aider à mieux comprendre et visualiser certaines logiques textiles, des points techniques et des détails parfois invisibles en photos mais qui ont toutes leur importance.
2) Quelles sont les valeurs du guide pratique des tissus
Quand les Éditions Mango m’ont contactée pour réaliser ce livre, les deux points que nous avons décidés ensemble avant de discuter de contenu et de planning, d’illustration, etc, sont les valeurs du livre.
Une façon d’écrire qui me correspond bien
Et heureusement que les valeurs ont été convenue au tout début. Parce que je n’ai jamais écrit de livre. Et la tâche semblait un peu intimidante. (un peu… ou beaucoup intimidante ?)
🧐 « Comment est-ce qu’on s’adresse au lecteur ? »
😂« Est-ce que je peux faire des blagues ? »
🙊 « Est-ce que je parle en « JE » ? »
BREF autant de questions qui me paralysaient avant de prendre le clavier et de commencer la rédaction
Mais heureusement, nous avons décidé avec Mango Éditions que je pouvais garder mon ton léger. Que je pouvais faire des blagues ou des métaphores inattendues. Que je pouvais interpeller le lecteur.
Et c’est une approche que j’adore. Parce qu’il y a beauuuuuucoup de contenu dans ce livre. Mais grâce au ton léger, vous aller aimez le lire.
Presque comme une histoire.
Le livre est très loin d’un contenu bardant, d’un cours magistral, d’un ouvrage qu’on garde sur une étagère sans y toucher parce que c’est aussi motivant à lire que le code TVA de l’Ouzbékistan (ce genre de métaphore sortie de nulle part 😂)
Le guide pratique des tissus est bien sur un guide, certes il contient plein d’infos pratiques, mais je l’ai surtout voulu sympa à lire.
Vous me direz si c’est objectif atteint ??🤓 🙏
Écologie (pas “que” pour les tissus) en toile de fond
Comme vous vous en doutez si vous me connaissez un peu, l’écologie est une valeur importante de ce livre. Et si elle n’est pas le sujet principal, l’écologie est néanmoins mise à l’honneur :
🍀 Sur le contenu : Plusieurs chapitres du livre vous donneront les clés pour vraiment comprendre l’impact écologique du monde textile.
💚 Sur le contenant : Il est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées FSC®. Cette certification garantit une empreinte carbone réduite et une gestion raisonnée de la forêt, qui maintient la biodiversité́ et protège les écosystèmes. Il est imprimé avec des encres à base d’huile végétale, fabriquées principalement à partir de matières premières renouvelables, sans huiles minérales et biodégradables. Il a été imprimé en Europe.
3) Qu’est-ce que vous ne trouverez pas dans ce livre
Passé ma peur du début concernant le style d’écriture, je me suis lancée dans la rédaction.
Le plan de base a été discuté et approuvé avec la rédaction.
Me voilà partie pour écrire.
Et j’ai eu beaucoup de mal à respecter LA seule consigne donnée par la maison d’Éditions :
😆 La longueur du texte.
J’avais tellement envie de vous en dire plus. De vous parler aussi de « ceci » et de « cela », de rajouter une histoire sur tel type de machine industrielle ou sur telle pratique artisanale.
Mon cerveau a été en ébullition pendant des mois.
Et bien sûr j’ai laaaaargmenet dépassé la longueur imposée. Même en retravaillant le texte.
Il a donc fallu faire des choix.
Couper dans certaines histoires.
Supprimer carrément des chapitres entiers.
😭 SNIFF
Mais toutes ces informations ne sont pas perdues. En particulier, si vous voulez enfin comprendre pourquoi les tissus rétrécissent, quelles est l’histoire de l’indigo et comment fonctionne un métier à tisser, c’est sur le blog que ça va se passer. Ça et bien d’autres chose.
Cette approche était très compliquée à rendre dans le livre. Mais dans la formation vidéo c’est parfait, parce que je peux vous MONTRER comment bouge le tissu et surtout je peux vous montrer énormément de photos pour vous aider à choisir le bon tissu pour vos prochaines coutures.
Donc toute cette approche intuitive des tissus manque dans le livre. Mais elle est idéalement remplacée pour une formation Vidéo !
Cette formation est 100% complémentaire du livre « Guide pratique des Tissus ».
A partir d’aujourd’hui Mars-Elle devient Mars’elle.
Mais qu’est ce qui se cache derrière ce changement de typos ?
Est ce que j’ai décidé de faire la guerre aux traits d’union ?
Est ce que par hasard je n’avais plus de « e » majuscule en stock ?
Malheureusement c’est une histoire un peu moins fantaisiste qui m’a amenée à changer de nom après plus de 2 ans de bataille.
Voici ce qui s’est vraiment passé en coulisses.
Le dépôt de marque ou le début des problèmes
début 2020, alors que Mars-Elle se développe bien et suit son bonhomme de chemin, je ne sais pas très bien ce qui me prend, mais je ressens l’envie de déposer le nom de marque.
L’envie de dire au monde, « ça c’est Mars-Elle ». De “marquer” le coup. De faire reconnaître son existence.
moi, il y a presque 3 ans, contente de l’évolution de Mars-elle
Le dépôt de marque est une procédure administrative qui a pour but initial de protéger les marques, logo, etc contre la contrefaçon et le plagiat. Pourtant je n’ai que très peu de risque de souffrir de ce type de galère. Mars-Elle reste un projet relativement confidentiel qui s’adresse à une niche de couturières engagées.
Bref, j’ai le besoin de faire reconnaître Mars-Elle officiellement et de l’inscrire dans les anales officiels.
Je demande conseil auprès d’un avocat spécialisé qui m’averti que ça va être dangereux. Déposer une marque, c’est risquer que de grosses marques nous repèrent et, sous prétexte d’une vague ressemblance de loin dans le noir, ne lancent leurs batteries d’avocats en rangs par quatre pour venir dépieuter un petit projet inoffensif.
Aurais-je du écouter ce conseil avisé ?
Certes, mais je décidé quand même de me lancer.
Et ça c’est ma tête au lancement de Mars-Elle, il y a plus de 4 ans. joyeuse de sauter dans l’inconnu
Se battre et y croire vraiment
La demande de marque est déposée, et après quelques mois, je reçois les premières hostilités. Le magazine ELLE me demande d’annuler immédiatement mon dépôt de marque sous peine d’une attaque de leur part.
A cette étape la, j’analyse l’ensemble des combats engagés par ELLE contre le dépôt de petites marques qui leurs semblent trop proches. Et dans la marrée de jurisprudence négative (victoire du géant ELLE), se trouvent des marques qui ont sorti leurs épingles du jeu et qui ont réfuté les arguments, un a un, pour finalement obtenir gain de cause.
J’étudie tous ces dossiers au jargon incompréhensible pendant des dizaines d’heures.
C’est épuisant, mais très instructif.
Je crois vraiment dur comme fer au fait qu’il n’y a pas de confusion possible entre ELLE et Mars-Elle. D’ailleurs, personne ne m’a jamais, jamais, mentionné une potentielle confusion.
Je décide alors de continuer la procédure et de défendre Mars-Elle (et à défaut Mars-elle) malgré les courriers d’avocats menaçants du magazine ELLE.
La longue bataille
A partir de ce moment se sont succédés des vagues de découragement suivies par des moments de force et d’énergie. La procédure d’argumentation administrative est enclenchée, et il faut tenir le choc :
Répondre à des dossiers de centaines de pages d’un charabia agressif et de mauvaise foi.
Se poser pour trouver les arguments constructifs.
Et le pire : attendre la prochaine vague.
De droit de réponse en droit de réponse, les dossiers s’accumulent et le temps passe.
Plus de deux ans s’écoulent avec cette épée de Damoclès au dessus de Mars-Elle.
C’est une période très dure pour le moral et pour la créativité. Les courriers d’avocats n’ont pas vraiment un effet positif sur mon énergie.
Mais on fini par voir le bout de cet échange extrêmement pesant.
La douche froide du verdict
Par un énième recommandé officiel, la conclusion de l’organisme de protection de la propriété intellectuelle tombe :
il n’y a aucun risque de confusion entre les deux marques,
il n’y a aucun risque de préjudice vers la marque reconnue ELLE,
Cependant Mars-Elle ne peut pas être déposé parce que le magazine ELLE a aussi déposé son nom dans les classes de tissu et d’impressions textiles (ce qui est différent des vêtements, hein), même s’ils n’ont jamais rien produit sur le sujet, ils sont prioritaires pendant 5 années.
Bref, toute cette bataille était perdue d’avance. Tous nos arguments ont fait mouche. Et pourtant, la structure est faites pour protéger les grandes entreprises « historiques » en leur permettant de déposer leur marque pour des produits qu’ils ne produisent pas du tout.
Comme par exemple des jolis tissus bio
BREF, c’est le choc.
Et pour couronner le tout, je reçois dans la foulée les menaces des avocats me sommant d’arrêter d’utiliser « Mars-Elle » ou « Mars-elle » sous peine d’amende.
Une proposition étonnante
A ce moment je décide de continuer à parler avec les avocats et de revenir sur une vielle proposition qui était de changer Mars-elle en Mars’elle.
Deux ans auparavant, j’avais refusé cette proposition, ne voyant pas la différence que cela pouvait bien faire.
Mais a ce stade de la procédure, Mars’elle me semble une vraie bonne option. En effet, j’ai passé des journées entières à chercher un autre nom. Une marque complètement différente. Mais il faut quelque chose qui tout à la fois :
fasse du sens (Mars’elle c’est un doux mixte entre l’engagement, la force et la virilité du dieu Mars, et la féminité, la joie et la douceur de « elle »).
Soit joli à prononcer
Ne soit pas déjà utilisé dans le monde proche ou loin de la couture
Et surtout, surtout ne soit pas trop proche d’une de ces grandes marques surpuissantes.
Autant vous dire que je n’ai rien trouvé qui me motivait. Rien qui allumait l’étincelle. Mars-Elle, ou Mars’elle, revenait toujours dans mon esprit. J’ai conscientisé à quel point je ne voulais pas perdre cette identité.
parce que j’ai énormément de gratitude pour Mars-Elle. Avec Mars-Elle, j’ai pu créer toutes ces pépites.
Alors j’ai choisi de tout donner pour ne pas la perdre. Et je suis revenue sur cette proposition passée qui tout d’un coup prenait beaucoup de valeur à mes yeux.
Et finalement, à ma plus grande surprise, ça a été accepté. Je pense que les avocats ont pour mission de gagner un maximum de procédures en dépôt de marque, et c’est tout. Comme cet accord intervenait après leur victoire, pour eux, ça n’avait pas d’impact.
La vérité, c’est que même après plus de deux années de plongée en apnée dans le jargon des avocats de la propriété intellectuelle, je n’y comprends toujours rien.
Pourquoi accepter Mars’elle et pas Mars-elle ?
Peut importe en vrai. Maintenant Mars’elle existe ici. Et c’est tout ce qui compte.
Problème de communication
Il se passe toujours beaucoup de choses en coulisses : des étapes importantes, décisives parfois, douloureuses de temps en temps. Et je me rends compte combien j’ai encore du mal à communiquer sur ces étapes avant d’avoir une conclusion à vous présenter.
Même quand ces étapes durent des années.
La réalité d’un business n’est pas toujours rose, ni simple. Ce qui rend le partage moins positif. Et je n’ai pas envie de me plaindre. Une partie que j’adore avec Mars’elle (z’avez vu, je fais le changement de nom sans réfléchir )😂 c’est justement d’envoyer le plein de bonnes ondes dans tout ce que je communique 😉 … du coup je communique beaucoup moins (voir pas du tout) sur les sujets douloureux.
Aujourd’hui je vous fais confiance en partageant les détails de cette histoire qui a bien trop durée.
Aujourd’hui, ensemble, nous ouvrons un nouveau petit chapitre. Mais Mars’elle reste. C’est juste une question d’orthographe, à peine : de typos. Et comme je suis profondément dyslexique, Mars’elle ou Mars-Elle, en réalité, ça ne fait pas beaucoup de différence ! Pour une fois que ma dyslexie me rend la vie plus simple, autant en profiter 🤪
La double gaze est un tissu assez rependu chez les couturières.
Et pourtant, c’est un tissu très particulier, qui a des caractéristiques uniques et demande un traitement très spécifique pour ne pas se tromper en le cousant.
Qu’est-ce que la double gaze
La double gaze est comme son nom l’indique un tissu composé d’une double épaisseur de gaze #genius.
Et la gaze, c’est quoi ?
C’est un tissu avec un tissage très particulier ou les fils de chaine s’entrecroisent après chaque passage du fil de tram. L’intérêt de ce tissage particulier est de créer un tissu ultra aéré et mou. Et oui, le fait que les fils de chaine s’entrecroisent vient casser la structure du tissu et lui apporte énormément de souplesse, voir de mollesse.
Et donc la double gaze est une double épaisseur de ce tissu aéré maintenue par de petits points réguliers.
Il existe deux types de double gaze :
La double gaze gaufrée.
La double gaze lisse.
La double gaze gaufrée est en fait le résultat de la tension des petits points qui attachent les deux gazes ensemble. Cette tension créée une forme de quadrillage en apporte cette texture très spécifique à la double gaze gaufrée.
Quelles sont les caractéristiques de la double gaze gaufrée
La double gaze est un tissu très particulier avec des caractéristiques qu’on retrouve chez peu de tissu. Bien les connaitre permet de bien choisir le tissu et surtout de l’associer avec le bon projet couture.
La double gaze gaufrée est :
Un tissu chaine et trame
Généralement en 100% coton
Avec un tombé particulièrement souple, voir mou.
C’est un tissu léger (entre 120 et 150 gr/m2)
Et pourtant c’est un tissu épais (ce qui n’est pas contradictoire, bien que peu courant)
Le gaufrage apporte un petit peu d’élasticité naturelle qui donne du confort.
C’est un tissu généralement opaque.
Mais surtout c’est un tissu qui demande très peu de repassage (voir pas du tout)
Toutes ces caractéristiques font de la double gaze un tissu absorbant, isolant, très doux.
L’isolation vient du fait qu’il y a une couche d’air retenue captive entre les deux épaisseurs de gaze. De plus la texture de la double gaze gaufrée apporte un supplément d’isolation et de confort en temps de chaleur. En effet, plus un tissu est texturé, moins il est en contact avec la peau, plus il est agréable à porter en temps de chaleur.
Bref la double gaze ne ressemble à aucun autre tissu.
Que coudre avec de la double gaze
Quand on parle de double-gaze, le réflexe de beaucoup est de penser aux langes pour bébés, ou aux vêtements des plus petits. Et c’est vrai que ce tissu est absolument parfait pour eux. Isolant, ultra doux, pas besoin de repassage, super souple et un poil extensible pour encore ajouter du confort.
Mais alors pourquoi garder ce tissu uniquement pour les enfants ?
E ce n’est pas moi qui le dit, mais voici une petite galerie d’inspiration pour coudre de la double gaze pour les femmes.
Voici une robe de l’Usine à Bulles, un caraco en de Ivanne Soufflet, une blouse mi- saison de Blousette rose, une combinaison chez Clematisse pattern, un petit haut passe-partout de les Patronnes, une jupe longue tout confort de chez Ivanne Soufflet et un short parfait pour l’été tout droit sorti d’une boutique de prêt-à-porter.
Comme vous pouvez le voir la double gaze est parfaitement capable de s’adapter à tous les essentiels estivaux du vestiaire féminin et les rendant canicule-compatible, repassage-free et surtout confort-à-toutes-épreuves.
C’est aussi un tissu qui est adapté aux fronces et en général aux looks romantiques.
Ci-dessous, la réalisation d’Élisa dans la double gaze gaufrée rouge. C’est un patron de patternfantastique qui a été légèrement raccourci. De mon côté, j’ai cousu la double gaze Jaune Lime dans un de mes patron favori (Burda vintage) en ajoutant un ourlet arrondi.
Astuces pour coudre de la double gaze plus facilement
La double gaze et en particulier la double gaze gaufrée est un tissu très particulier qui a aussi des besoins spécifiques en couture. Une débutante peut se retrouver un peu perdue face à ce tombé et ce tissu si spécifique.
C’est un tissu qui peut beaucoup s’effilocher. En effet, étant donné le tissage particulier les fils ne sont pas serrés et peuvent donc plus ou moins s’effilocher à la machine à laver. Il est donc primordial de faire des belles finitions. Mais la bonne nouvelles pour les personnes qui n’ont pas de surjeteuse, c’est que la double gaze est adaptée pour coudre des coutures anglaises, c’est ce que j’ai fait pour ma couture Burda Vintage.
La souplesse et la mollesse de ce tissu en font une pièce assez compliquée à couper. Pour venir à bout de ce bout de tissu qui semble ne pas avoir de forme. Un seul conseil : repasser abondamment votre tissu avant la découpe pour réduire le gaufrage (qui reviendra après). Prenez le temps de bien positionner le tissu à plat et maintenez le avec de nombreux poids au moment de la découpe.
Le fait que le tissu soit extensible le rend compliqué à gérer pour les détails de finitions qui demandent de la précision comme les cols de chemise, les ourlets ou encore la pose d’un biais en double gaze. Pour éviter tous les problèmes, faites une couture de maintient dans la marge de couture des zones arrondies avant de les coudre. cela permet d’éviter qu’elles ne s’étirent pendant la couture. De plus, le fer à repasser, l’épinglage et surtout la zénitude sont vos meilleurs amis pour passer ces coutures sans encombre.
Alors est ce que la double gaze est faites pour vous ?
La prévente c’est le meilleur moyen de faire de la mode raisonnée. On produit uniquement ce qui est commandé. Il n’y a aucun surplus de production. Pas de gaspillage à l’horizon.
Mais dans le cas de Belle Lurette, la prévente c’est un peu plus que ça :
La prévente permet de valider l’obtention d’un minimum de quantité pour optimiser la production et assurer des prix plus abordable tout en conservant une qualité irréprochable. En particulier, les couts d’impression peuvent être optimisés. En effet l’imprimeur peut faire du travail à la chaine et gagner presque 15 à 20% sur le temps d’impression.
Mais la prévente permet aussi de faire un évènement éphémère. Parce que cette collection capsule sera éphémère. Après le 6 Juin (date de clôture de la précommande), les vêtements commandés passent en production et sont livrés 2 à 3 semaines après. Et après Belle-Lurette n’existera plus. Ou alors une prochaine saison, avec d’autres illustration, et d’autres formes de T-shirts… mais ça n’est pas encore au programme.
Si l’objectif des 100 préventes n’est pas atteint, dans ce cas toutes les précommandes sont intégralement et automatiquement remboursées directement par la plateforme Ulule et Belle-Lurette termine sa brève histoire avant d’avoir commencé😭.
C’est pour ça qu’il ne faut pas trainer si vous voulez encourager le projet, que vous avez eu un coup de cœur pour une des pièces ou que vous souhaitez faire un cadeaux durables, confortables et presque uniques. C’est ici que ça se passe >>> https://fr.ulule.com/tshirtbellelurette/
Pourquoi pas des tissus de Mars’elle ?
Voilà, la bonne question. Et pour être honnête avec vous, c’est une question que je ne me suis pas posée au début. Ce projet je le voyais UNIQUEMENT avec des jersey bio de Mars-elle.com.
Mais après des semaines de travail, j’ai dû me rendre à l’évidence, je butais sur deux problématiques :
Les minimums de quantités trop élevés des façonniers et leur non flexibilité (les minimum de quantité sont définies pour un modèle, dans une couleur)
Le cout de production pour des petites quantités. Et oui, faire produire 100 pièces ou 10000 pièces, cela n’a pas le même prix. En utilisant du tissus de Mars-elle.com pour faire faire les T-shirts de mes rêves, les prix étaient près de 50% plus élevés… ce n’était pas possible.
J’ai donc décidé d’acheter des t-shirts avec du tissu de super qualité, mais produit en beaucoup plus grande quantité que ce que peut faire Mars’elle. Du tissu 100% en coton bio et certifié éthique d’un bout à l’autre de la chaine.
Par contre, je n’ai évidemment pas d’information sur OU ces tissus ont été fabriqués. Et il est quand même fort à parié qu’ils ne viennent pas d’Europe.
Lorsque j’ai pris cette décision, j’ai aussi décidé que si cette prévente fonctionnait vraiment vraiment bien, je pousserai plus loin l’investigation pour sortir une autre collection capsule avec les tissus de Mars-elle.com. Mais nous ne sommes pas encore là !
Si je voulais vous la faire courte, je dirais que c’est la base.
J’ai dû faire des compromis avec Belle-Lurette et pour des questions de prix je n’ai pas pu vraiment réaliser toutes mes idées de base (voir notamment ci-dessus pourquoi ce n’est pas avec des tissus de Mars-elle.com). Mais jamais je n’ai envisager de faire une production qui serait moins durable. Et pourtant produire un vêtement durable coute beaucoup plus d’argent.
Voilà pourquoi.
1 Une production durable
Un T-shirt durable c’est tout d’abord un T-shirt qui a été produit de façon durable, tant socialement qu’écologiquement. Le tissus est 100% en coton bio. Il n’y a pas de trace d’élasthanne. Pas d’OGM. Pas de pesticide ou d’engrais chimique. Les couleurs des teintures sont respectueuses de votre peux et les usines qui travaillent à leurs production collectent et traitent TOUS leurs déchets liquides pour ne rien relâcher dans l’environnement.
Du point de vue social, j’ai dû faire des compromis sur un point important pour moi. Les tissus ne sont pas produit en Europe. Mais par contre j’ai pris conseille chez Ach’act (branche Belge de Clean clothes campaign) qui a décrypté pour moi les différents labels et fondations relatives à la mode éthiques pour m’assurer que je ne donnais pas dans une production de « ethical-washing ».
La production est durable éthiquement et au maximum écologiquement.
2 Une utilisation durable
Ce point-là est presque plus important pour la mode. Oui, un vêtement peut être produit de la manière la plus écologique et éthique possible, il n’est pas nécessairement durable.
En effet :
s’il n’est pas porté, s’il reste 362 jours par an dans la garde-robe, alors il n’est pas durable. C’est un vêtement qui vient alimenter la surconsommation inutile et qui tôt ou tard finira dans la montage de déchet textile. Un vêtement qui ne correspond pas à notre zone de bien-être quotidien ne sera pas porté et ne sera dès lors pas durable. Avec Belle-Lurette, j’ai évidemment l’objectif inverse. Produire des vêtements dans lesquels vous aller vous sentir bien, confortable, heureuse. Des vêtement que vous allez porter, reporter et rereporter toujours avec autant de plaisir. C’est pour ça que j’ai réfléchi à des coupes différentes qui peuvent flatter toutes les morphologies. Qui peuvent s’adapter en fonction de nos pertes et de nos prises de poids.
Bref, Durable = porté souvent et avec plaisir.
Mais la durabilité ne s’arrête pas là. Un vêtement durable se doit de répondre à la première définition de ce mot et effectivement durer dans le temps. Surtout si c’est un vêtement préféré qui sera beaucoup porté et beaucoup lavé. Ce pour ça que c’est vêtements ont été fabriqué et testé, passé en machine de très nombreuses fois. Pour vérifier qu’ils ne se déforment pas. Qu’ils ne se tordent pas. Mais c’est aussi pour ça que la technique d’impression bien spécifique a été choisie pour ce projet. Les couleurs ne se fanent pas. L’impression ne se craquelle pas et ce n’est pas un ajout plastique comme l’était le transfert.
Pour trouver votre T-shirts favoris de Belle Lurette,
Si vous avez encore des questions sur cette collection capsule, n’hésitez pas à me les poser ici en commentaire (sur les tailles, les couleurs ou sur le moindre doute que vous pourriez avoir).
Le cour du coton bio a augmenté de façon vertigineuse en une petite année. Entre Juin 2021 et aujourd’hui (Avril 2022), le coton conventionnel coute plus de 65% plus cher. Le prix du coton bio a parfois plus de doublé sur cette dernière année.
POURQUOI ?
Cet article est en chantier depuis de nombreux mois. Et j’attendais toujours un peu plus longtemps avant de le publier. Parce que tous les mois, toutes les semaines, des nouveaux paramètres entrent en ligne de compte.
Alors que notre situation sanitaire face à la pandémie tend à se stabiliser, sur les marchés des matières premières, c’est le grand-huit aérien tous les jours. Et si, dans cet article, je vous parle du coton, ce n’est certes pas la seule matière première à vivre des grands chamboulements.
Mais pas de panique, je ne vais pas vous donner un cours d’économie, ni vous écraser de données ultra-flippantes. Mon objectif est de vous donner les clés principales pour que vous puissiez vous forger votre propre opinion sur cette évolution vertigineuse des cours du coton et en particulier du coton bio.
Le cour du coton de Juin 2021 à Avril 2022
Les causes sont nombreuses, et pas toujours celles qu’on a imaginées.
Le coton bio en quelques chiffres
Pour bien comprendre le marcher du coton bio, reposons quelques chiffres et base pour dessiner le paysage mondial de production de fibres textiles :
Le coton représente environ 25% de la production mondiale des fibres textiles.
Depuis une dizaine d’années, le coton bio augmente, cependant, il ne représente que 1% de la production de coton mondiale.
Voici les zones du monde qui cultivent le coton bio :
Textile exchange dans son dernier rapportprévoit une augmentation de la demande du coton bio de 84%.
Grâce à un début de conscientisation des consommateurs, les entreprises de production de vêtements se sont petit à petit fixées des objectifs pour aller vers des productions plus durables, et le coton bio en profite directement.
Mais cela a un impact direct sur les prix.
Qui dit augmentation de la demande, dit augmentation des prix si l’offre ne peut pas suivre. Et aujourd’hui, il est déjà identifié qu’il n’y a pas assez d’exploitations de coton en conversion de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique pour produire autant de coton bio que ce qui est estimé pour les prochaines années.
Bref, c’est une très bonne nouvelle que les prévisions de demande en coton biologique augmente significativement sur les prochaines années. Mais cela n’est pas sans impact actuellement sur le marché avec le secteur du coton biologique qui peine a s’organiser pour saisir cette opportunité de changements durables et en profondeur.
La fraude sur le coton bio en Inde
Vous avez probablement entendu ici et là, qu’on produit moins de coton bio qu’il ne s’en vend. Evidemment, cela signifie qu’il y a du gravillon dans l’engrenage.
Le monde du coton bio n’est pas toujours rose. En 2020, le label GOTS a finalement mis la main sur une large fraude organisée pour « blanchir » du coton conventionnel. Des faux certificats de transactions étaient créés directement par l’organisme certifié qui doit normalement garantir la traçabilité des produits.
GOTS a pu démanteler cette filière de fraude et a communiqué sur l’ampleur et les conséquences de ces fraudes à l’intérieur de son propre système de contrôle. 11 grosses entreprises indiennes ont été bannies du label, le contrat avec les organismes certifiés ont été directement cassés.
Mais les impacts sur les prix ont été direct :
Augmentation du prix du coton bio indien de 90%.
Questionnements, perte de confiance au sein de la filière de production du coton bio.
Repositionnement sur la production du coton bio dans d’autres pays avec augmentation de la demande et donc des prix.
Le boycott de la production en chine
Attention, ce sujet est extrêmement complexe. À partir de 2019, le monde ouvre les yeux sur l’exploitation de près d’un demi-millions de Ouïgours dans les champs de coton de la provinces de Xinjiang en Chine.
Les marques se retrouvent préssées par les consommateurs, l’opinions publique, mais aussi par leurs investisseurs pour boycotter le coton cultivé dans cette province.
Le coton biologique et le coton conventionnel sont à priori touchés de la même façon par ce travail forcé. Mais le coton biologique dispose d’un système de traçabilité (normalement – voir la fraude en Inde) fiable et qui permet de s’assurer de la provenance du coton. Le boycott a donc été effectif avec un effet sur l’augmentation des prix du coton bio.
Parallèlement à cette prise de conscience éthique mondiale, les Etats-Unis ont utilisé ce « prétexte » pour mettre une pression économique sur la Chine en signant une interdiction d’importation du coton Chinois. Evidemment ce type de manigance économique vient perturber tout le marché du coton, mais aussi l’industrie de la mode.
Le coton conventionnel n’est pas soumis à un système de tracabilité quelconque. Le coton chinois est alors vendu à des usines dans des pays limitrophes qui les ont revendus directement aux ateliers chinois. Les pays intermédiaires ont été utilisés pour brouiller les pistes et continuer à vendre le coton produit dans la province de Xinjiang.
la sécheresse au États Unis au printemps 2022
A coté des questions éthiques qui touchent directement le marché du coton, il y a aussi les aléas climatiques. Ce printemps 2022, une sécheresse s’annonce au Etats-Unis et fait déjà planer la crainte d’une récolte décevante pour ce très grand producteur de coton.
La culture du coton nécessite de grandes quantités d’eau au début de sa croissance et de forte chaleur et de la sécheresse au moment de sa maturation. Si ces conditions ne sont pas réunies, la récolte sera moindre en quantité et en qualité.
Le Texas est responsable de 40% de la culture du coton Américain. Des semaines prolongées de sécheresse trop tôt au printemps dans cette région du monde influent directement sur le cour mondial du coton et donc du coton bio.
Culture du coton
Les stocks au plus bas
Entre 2020 et 2022, l’industrie textile a été complètement chamboulée par la crise sanitaire et l’arrêt d’une partie de la chaine de production. Face à cette problématique, les stocks ont été utilisés jusqu’à être presque épuisés.
Il n’est pas question ici de « stock mort » (« dead stock » qui sont des marchandises qui ne se vendent pas).
Les stock de matières tout au long de la chaine de production permette de travailler sans risque de défaut d’approvisionnement. C’est comme votre stock de chocolat, de pâtes ou de papier toilette. Vous allez certainement les consommer dans un futur proche, mais au cas ou vous en avez besoin de plus, vous avez toujours un stock en réserve sous la main.
Bref, en 2021, ces stocks sont au plus bas à tous les niveaux de la chaine de production qui travaille alors en flux tendu. Depuis quelques mois, la situation se stabilise et la production du coton aussi. C’est alors que tous les industries ont commencé en même temps à reconstruire leurs stocks pour pallier aux éventuels coups-durs, imprévus et problèmes d’approvisionnement.
Et comme la taille du stock est directement proportionnelle à l’incertitude générale, la demande pour le coton explose à l’intérieur même de la filaire de production.
Et qui dit explosion de la demande face à une offre qui peine à récupérer de la pandémie dit impact sur les prix tant pour le coton biologique que pour toutes les autres fibres.
C’est un peu comme pour la crise du papier toilette du début de la pandémie. Rappelez vous : beaucoup d’utilisateurs ont décidé de faire des stock en même temps, sans pour autant en consommer plus, et les rayons des magasins se sont vidés en un rien de temps. Et bien, c’est exactement le même processus pour le coton.
L’impact à multiple répercutions du prix du pétrole
Évidemment le cour du coton n’est pas le seul à danser la samba en ce moment. Et dans les danseurs qui influencent fortement notre coton, il y le très populaire pétrole : l’or noir.
Ce n’est certes pas la première fois que les cours du pétrole font des solos acrobatiques. Mais combiné aux problèmes internes du coton susmentionnés, cela donne un cocktail explosif.
Regardons de plus près l’impact de l’augmentation substantiel du cour du pétrole.
1 Le prix des fibres synthétiques qui décollent
Les fibres synthétiques sont des produits pétro-chimiques. Qui dit augmentation du pétrole dit augmentation du prix des fibres synthétiques.
Et cela impact directement les prix du coton. En effet, dans une situation plus classique, l’augmentation des cours du coton pousserai une partie de la chaine de production à utiliser plus de fibres synthétiques au détriment du coton. Ce qui finalement signifierai une sorte de régularisation de la demande et donc un amortissement de l’augmentation des prix.
Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les prix augmentent de partout et le coton rentre même en compétition directe avec certaines fibres synthétiques.
2 Les prix des intrants
Si la culture du coton bio se fait avec un minimum d’intrants et surtout sans intrant issu de la pétro-chimie, ce n’est pas le cas du coton conventionnel. Ce coton, souvent OGM est aspergé de multiples produits pour grandir, pour grossir, pour résister aux conditions extérieurs et aux pesticides etc.
Aujourd’hui, le prix de ces produits a drastiquement augmenté. Mais comme la culture du coton conventionnel est pieds-et-points liés à l’utilisation de ces intrants, les couts de production sont directement impacté et se répercutent sur le cour du coton.
Certes le coton bio n’est lui pas directement impacté par la hause des intrants chimiques. Cependant, la hausse des prix du coton conventionnel va toujours induire une hausse des prix du coton bio par effet de vases communicantes.
3 Le prix du transport qui s’envole
Je pense que je ne dois pas vous faire un dessin concernant cet impact. Mais il est bien réèl sur le prix du tissu final. Ici, il est moins question du cour de la matière première, mais bien de l’impact final du tissu fini et transporté dans les magasins, ou jusque dans vos stocks.
Pour vous donner une idée, le transport des rouleaux depuis mon imprimeur en Grèce jusqu’à mon atelier a doublé en 1 an. De l’autre côté, les couts d’expédition pour envoyer vos colis ont augmenté de 15%. Et tous les couts de transports intermédiaires dans la chaine de production sont impactés : du champs chez le grossiste, vers la filature, vers les stock, vers le tisseurs, vers, l’ennoblisseur, vers le magasins.
4 L’électricité et le gaz qui s’affolent
De nouveau, ce n’est pas une découverte. Les couts d’électricités et de gaz dansent la même samba que notre ami le pétrole (ils sont quand même vachement liés). Et cela impact aussi le prix des tissus.
Et oui, mon tisseur, tricoteur, ennoblisseur ont besoin d’électricité. Leur facture d’énergie a doublée, triplée, voir plus en quelque temps. Cela a aussi un impact sur le prix de nos tissus.
Conclusions
Voilà pourquoi, entre autres choses, le prix du coton et en particulier du coton bio a explosé en un an à peine.
Pour le moment, il n’y a pas encore directement d’impact sur les prix de vente. Les grandes marques de vêtements de la fast-fashion ont annoncé que ça n’impacterai pas du tout leurs prix de ventes, ils ont encore des systèmes de pression et d’action pour gardez leurs prix très bas.
Mais ces impacts financiers ne sont pas du tout sans conséquences pour des petites structures comme Mars’elle.
Aujourd’hui nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Mais il reste extrêmement important pour moi de ne pas baisser les bras ni sur la qualité des tissus, ni sur leurs impacts écologiques.
J’espère que cet article vous aura permis d’y voir un peu plus clair sur la situation actuelle et les influences multi-factorielles sur notre or blanc.
Jamais, je n’aurai imaginé que 2021 soit l’année de mon premier salon.
Et quand je dis salon, je veux dire le-plus-gros-salon-créatif-de-France : le Salon Création et Savoir-Faire à Paris ou le fameux CSF.
Mais cette décision folle avait du sens.
J’y vais ou j’y vais pas?
Je ne vais pas vous cacher que j’ai quand même un peu hésité. Parce que ce type de salon, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.
D’abord personnellement, je suis un poil agoraphobe et carrément introvertie (oui oui oui, carrément). Donc pas complètement compatible avec ce genre d’évènement
Et ensuite professionnellement, ces très gros salons représentent une forme de consommation pas toujours raisonnée ni consciente qui est assez loin des fondamentaux de Mars’elle.
Mais le salon auquel j’ai participé était presque tout autre.
Le fameux Pôle éthique.
Ensemble pour le DIY durable
Au milieu du salon Création et Savoir-Faire se trouvait notre Pôle éthique.
10 créatrices qui ensemble font passer un même message : le « DIY durable ça le fait carrément » (faudrait que je pense à proposer ça comme tag line 😂)
Et c’est la que se trouvait la clé. Je n’étais pas seule.
Notre groupe partageait les mêmes valeurs, défendait le même message et rayonnait la même énergie positive.
Nous avons pu créer à l’intérieur de ce salon de la consommation débridée un petit univers de bien-être pour la consommation. Et ce n’est que pour cette raison que j’ai accepté d’aller au CSF et que je rempile pour le salon « Aiguille en fête » du 10 au 13 mars 2022 (salon plus spécialisé dans la créativité autour du fil : couture, tricot, broderie).
Mais en fait le pôle éthique, c’est quoi ?
Vous allez rigoler. Parce qu’il n’est pas si simple pour nous de nous définir.
Pratiquement ce qui nous correspond le mieux pour le moment :
Nous sommes un collectif de créatrices dans le DIY engagées
Notre engagement écologique, social et comportemental est formalisé dans une charte (qui se trouve ici)
Nous allons évoluer au fil du temps pour nous adapter à nos envie et notre vision
Nous sommes des créatrices de tissu bio, de laine durable, de broderie écologique, des merceries engagées, de créatrices d’up cyclique, de teinturières végétales, de créatrices de boutons et même une maison édition.
Et nous nous retrouvons ensemble sur des salons de DIY. Le but est de rendre notre message commun plus visible. Plus fort. Plus impactant.
En ensemble nous avons la volonté de développer ce Pôle éthique vers une structure plus grande (plus on est de fou plus on a de l’impact).
Tout commence avec les valeurs
Vous l’avez compris, le Pôle éthique est motivé, débutant et mouvant. Mais le point d’angle, les fondamentaux sur lesquels nous nous accordons toutes, ce sont nos valeurs.
Et ce socle de valeur a été formalisé dans une charte. C’est un exercice compliqué de rédiger une charte. Elle doit être engagée et éviter toutes les possibilités de green-washing, de social-washing, etc. Nous sommes engagées et voulons que les personnes, entreprises, etc qui rejoignent le Pôle éthique le soient aussi sincèrement et profondément.
Mais la charte doit aussi être ouverte. Parfois nous ne faisons pas nécessairement les mêmes choix.
Par exemple au niveau des labels, des pays de production, de certains choix technique.
Est-ce qu’un tissu produit complètement dans la filière GOTS mais qui n’est pas certifié à la fin est moins durable ?
Certaines font le choix de ne travailler que avec des fibres naturelles. Doit-on pour autant bannir tous les autres tissus ?
Nos questionnement et échanges sur la charte ont été nombreux et extrêmement constructifs. Mais cette charte est aussi appelée a évoluer. Parce que d’autres personnes intégreront le pôle éthique et amèneront d’autres éclairages.
L’écologie aussi dans nos comportements
Mais cette charte ne se limite pas aux questions matérielles de l’écologie et de la durabilité.
Il a été très important pour le collectif, depuis le début de poser des valeurs de base relatives à « l’écologie de nos comportement ».
🦄 C’est pourquoi dès les toutes premières lignes nous retrouvons :
« La dimension éthique du pôle s’entend également au regard du faire ensemble, qui doit s’inscrire dans les valeurs de respect des autres et de leur intégrité.
La bienveillance, la collaboration, l’inclusivité sont des valeurs fondatrices, de la création des produits jusqu’à la communication, avec tous les partenaires : employés, sous-traitants et clients. »
Je suis particulièrement heureuse que le collectif porte ces valeurs au même niveau que les valeurs d’écologie et de durabilité. Je ne pourrais pas imaginer que des personnes œuvrant pour un monde qu’ils veulent meilleur, soient dans une logique contraire dans leurs comportement avec les autres.
Les prochaines étapes pour le pôle éthique
Comme vous l’avez compris, le pole éthique se cherche encore au niveau pratique. Il nous a fallu un peu de temps pour établir le socle de fondation des valeurs.
Mais pratiquement, l’objectif est de grandir avec un maximum de créatrices, d’entreprises, de projets engagés du DIY. Et ensemble de se retrouver sur les salons en France.
On parle bien sûr du salon Aiguille en fête, mais aussi pourquoi pas de salon à Lyon, à Toulouse ou encore ailleurs.
Pour ne rien vous cacher pour le moment nous restons très « dernière minute » dans notre organisation. Mais ce point ne peut que évoluer en mieux.
Bref, si vous connaissez des marques, des créatrices (ou est pas contre les créateurs non plus, hein) des entreprises qui sont particulièrement en phase avec le Pôle Ethique et qui souhaitent le rejoindre, n’hésitez pas à faire passer le message !
L’occasion est trop belle. Aujourd’hui l’atelier des tissus de Mars-elle.com est tout à fait rangé. Et j’en profites pour vous en faire une petite visite guidée.
Attention, la zone est assez petite. Mais une bonne organisation (et beaucoup de rangements) me permette de m’y sentir bien et tout en étant efficace🌱.
Cette petite visite d’atelier vous permettra de voir l’envers du décors. Ou le décors souvent de mes petites vidéos sur Instagram. C’est surtout mon environnement quotidien quand je travaille sur Mars’elle.
La structure de l’atelier :
Globalement l’espace est assez allongé et structuré en plusieurs zone :
Le stockage des tissus utilisés (les tissus non ouvert sont stockés dans la réserve)
La partie de préparation des commandes
Les armoires de rangement
La zone administrative et créative (ces deux aspects ne vont pourtant absolument pas ensemble 🙃)
Chaque zone est réfléchie pour que chaque chose nécessaire à la tâches à y accomplir se trouve a proximité.
Et comme l’espace est assez petit et que le stock de tissu prend beaucoup de place, j’ai dû être créative sur la manière de m’organiser.
Le stockage de tissu :
Un stockage horizontal permet la meilleure conservation du tissu. En effet, j’ai des tissus parfois très lourd. SI ils restent trop longtemps verticalement, le tissu va se laisser aller vers le bas et créer un tassement sur sa partie inférieur. Ce n’est clairement pas souhaitable.
Cependant ce type de rangement prend beaucoup de place. Dans l’atelier précédant de Mars’elle je n’avais pas d’autre possibilité que de mettre rouleaux de tissus verticaux.
Ce gros rack de rangement est une structure industrielle adaptable et modifiable a l’envie. Ceci-dit, je l’ai un peu modifiée en la montant sur roulettes. Mais même en utilisant les roulettes les plus costaudes du marcher, c’est beaucoup leur demander puisqu’il y a bien souvent plus de 1000 kg sur le les étagères de tissus💪.
La zone inférieure du rack est très peu accessibles pour les tissus. Elle est utilisée pour y ranger et stocker les cartons, les bolts et le matériel d’emballage des commandes professionnelles.
La zone de préparation des commandes
Pour préparer les commandes de tissus, il faut une zone dégagée. En effet, manipuler, déplacer, changer les rouleaux est un travail qui peut être assez physique.
La grande table de découpe est toujours vide. Elle sert à découper les tissus, les plier et a finaliser les commandes.
Juste à côté du dévidoir de tissu, à porter de main se trouve les règles de mesures, le cutter rotatif et le matériel pour les emballages.
La table de découpe est montée sur des patins en feutre ce qui me permet facilement de la faire glisser plus ou moins loin du dévidoir de tissu pour pouvoir y changer les rouleaux.
Les armoires de rangement
Dos à la table de découpe se trouve une série de grandes armoires. Ce sont des armoires Kewlox, une marque belge.
Ceci a toute sont importante.
En effet, ce design d’armoire à cette particularité que les portes des armoires peuvent extrêmement facilement et rapidement se désassembler.
Pour préparer les commandes, je désassemble les partes de l’armoire du milieu (ça me prends 3,7 secondes) et je peux utiliser cette étagère comme une petite surface de préparation de commandes.
Tous le matos nécessaire aux commandes (étiquettes, papier collants kraft, enveloppes, cartes postales, ciseaux, échantillons, etc etc) se trouve aussi sur cette étagère. Une fois les commandes prêtes, je re-pose les portes (ce qui me prends 4,2 secondes) et l’armoire est complète.
Ce petit stratagème me permet de garder un espace visuellement plus agréable que si les portes étaient désassemblées en permanence tout en augmentant mon espace de travail.
Les étagères du haut et du bas de l’armoire sont utilisées pour stocker les affaires moins souvent utilisées :
Les archives comptables
Les chutes de tissus pour préparer les échantillons
Les coupons de tissus au fur et à mesure de l’année
Stock de matériel pour les salons
Les échantillons de tissus tests des précédentes collections
Le stock de matériel de bureau (cartouche d’encre, stock d’enveloppe, etc)
Le matériel photo : éclairage, pied
La zone créa-administrative
Entre la zone de préparation des commandes et la zone créa-admin se trouve les poubelles.
C’est pas glamour, mais c’est important.
Deux bacs de récup en plastique. J’ai une poubelle pour les papier et une pour les tissus (les mini-chutes. J’ai extrêmement peu de plastique ou de déchet résiduels. Lorsque j’en ai-je les évacues directement dans les poubelles de communes du bâtiment.
La zone créa-admin à proprement parler comprend deux plans de travail :
La première avec l’ordinateur et connecté aux deux imprimantes (une normale et une pour les étiquettes à apposer sur vos commandes) et me permet rapidement d’accéder à une zone de classement documentaire pour les affaires courantes (ça fait très ministérielle comme approche😅).
Le seconde plan de travail est la zone créative. Devant la fenêtre de l’atelier, c’est la que je dessine, peins, réfléchi. Il y a toujours mes jolis carnets de notes et mes paquets de feuilles de dessins. Aujourd’hui tous les matériel de dessin est sagement rangé étant donné que la semaine passée a eu lieu la grande vente des coupons (qui sont normalement rangé dans la grande armoire Kewlox pour celles qui ont suivi). Et j’ai eu besoin de TOUTES les zones disponibles pour gérer cette vente express !
Finalement, la zone créa-admin se termine avec un cube qui permet de ranger le matos nécessaire pour les kits de sachets de thé, de sac à vrac et de lingettes démaquillantes. Les coupons en attente de rangement dans l’armoire principale passe en transit dans cette armoire. C’est aussi la zone préférée de Lucette 😆.
J’espère que ce petit tour de l’atelier vous a permis de découvrir un peu les coulisses de Mars’elle et de voir comment je travaille quand je préparer vos commandes de tissus !
Si vous avez des questions n’hésitez pas à le poser en commentaire.
Dans notre inconscient collectif, depuis environ 10 ans, le Jeans a une vilaine étiquette qui lui colle à la peau : pollueur.
Il fait plusieurs fois le tour du monde avant d’arriver chez vous ?
Il faut une piscine olympique d’eau pour sa fabrication ?
Il transforme les rivières en égouts à ciel ouvert ?
Aujourd’hui, je vous propose d’entrer un peu plus dans la réalité du Jeans pour mieux comprendre d’où il vient et quel est sont vrai impact environnemental. Après avoir épluché plusieurs études et thèses de doctorat sur le sujet, je vous propose de démarrer par le commencement : mes sources d’information et le concept de cycle de vie. (Attention article long et trèèèès détaillé).
Cet article fait partie d’une Saga sur le Jeans et le Denim. Retrouvez les épisodes précédents ici :
La base de la base : les sources et le cycle de vie d’un Jeans
Avant de pouvoir mesurer et évaluer un impact environnemental, il faut d’abord clarifier deux notions très importantes pour moi : les sources et le cycle de vie.
Les sources : construire l’honnêteté et la transparence
Vous le savez, je trouve ça très important de vous donner les sources des chiffres que je vous donne.
Évidemment, ça demande beaucoup plus de travail… Ben oui, c’est plus simple et combien plus rapide de regarder sur Pinterest, de prendre les 3 premiers chiffres qui sortent et de vous les balancer par ici, n’est-ce pas ?
Mais en réalité, des chiffres sortis de leur contexte ne veulent rien dire, parce que tous ces chiffres sont le résultat de calculs et d’hypothèses particulières. Et si vous ne comprenez pas les hypothèses, il y a de bonnes chances pour que vous compreniez mal les chiffres.
Que voulez vous, c’est mon passé d’ingénieur psychorigide qui remonte à la surface… (encore lui)
Les Jeans “Nudie” (marque Suédoise de Jeans en coton Bio)
Tout ça pour vous dire que les chiffres de cet article sont issus :
Il existe beaucoup d’autres documents en ligne. D’autres chiffres et d’autres étude. Mais pour rester le plus clair et concise possible (ha bon, c’est concis…) j’ai décidé d’élaguer un peu.
Le cycle complet de vie : envisager l’impact dans sa globalité
Non, je ne parle pas de la mythique chanson du Roi Lion, mais bien d’un concept fondamental pour calculer l’impact écologique.
En effet, pour évaluer honnêtement un impact écologique il faut le faire sur la totalité du cycle de vie du produit. En effet, si vous le faites sur une petite portion de ce cycle, les conclusions peuvent facilement être fausses globalement.
Petit exemple : les voitures électriques. Si vous comparez les consommations d’une voiture électrique et d’une voiture à essence pour parcourir 100 km, vous arriverez à une conclusion favorable aux modèles électriques. Mais si vous comparez l’ensemble du cycle de vie, prenant en compte la fabrication et le recyclage en fin de vie, le coût environnemental de la production d’essence et électricité, les conclusions peuvent être très différentes (je n’ai pas cherché une étude sur le sujet, je vous laisse le soin de le faire).
Faire une étude de cycle de vie complet demande énormément de minutie, une collecte de données très détaillée et un esprit ouvert pour éviter de manipuler les résultats.
Le cycle de vie d’un Jeans : où ça commence et où ça fini ?
Le cycle de vie d’une paire de Jeans comporte de nombreuses d’étapes :
la culture des matières premières : les fibres de coton
le filage
le tissage
la confection
la vente
l’usage et l’entretien par le consommateur
le recyclage ou l’élimination en fin de vie
Mais cette liste est en réalité bien simpliste. Parce que le cycle de vie complet d’une paire de Jeans, c’est plus proche de ceci :
Une ébauche de toutes les étapes à prendre en compte dans une analyse de cycle de vie complète. Il y a du boulot !
Oui, je vous le confirme, ça fait un beau bazar à compiler.
L’impact environnemental d’un Jeans
Peut-on vraiment mesurer l’impact environnemental d’un Jeans ?
L’impact environnemental est un concept, ce n’est pas quelque chose qu’on peut mesurer. BOOOM !
Grosse prise de conscience : Ce n’est pas quelque chose qui peut être mesuré directement avec un outil et des unités de mesure. L’impact environnemental c’est un ensemble de conséquences, parfois difficilement mesurables, sur l’environnement. Et pour corser le tout, on ne peut prendre en compte que les impacts que nous comprenons et que nous pouvons mesurer…
Mais partons du principe que nous comprenons tout (#optimisme).
L’impact environnemental d’un Jeans est mesuré par :
L’impact sur le changement climatique (en kg de CO2 équivalent)
L’impact sur acidification des terres (en kg de SO2 équivalent)
L’impact sur l’eutrophisation des cours d’eau (en kg de Phosphore équivalent)
L’impact sur l’occupation des terres agricole (en m2)
L’impact sur l’occupation des espaces urbains (en m2)
L’impact sur la transformation des espaces naturels (en m2)
L’impact sur l’utilisation des ressources en eau (en m3 d’eau)
L’impact sur l’utilisation des ressources fossiles (en kg pétrole équivalent)
Et là je pense que vous commencez à comprendre pourquoi une étude d’impact environnemental sur un cycle de vie complet de quelque chose d’aussi basique qu’un Jeans nécessite une thèse de doctorat.
En effet pour chaque étape du cycle de vie (voir schéma ci-dessus) il faut mesurer, ou à défaut évaluer, chacun des 8 impacts ci-dessus.
Les conclusions de ces études d’impact ?
Les conclusions de l’étude d’impact environnemental des Jeans Nudie apportent un éclairage qui pour moi est… inattendu !
L’utilisation des espaces naturels dans ta machine à lessiver
1 – L’impact sur l’utilisation des sols agricoles et sur l’utilisation des espaces naturels provient en grande partie de la phase d’utilisation du Jeans par le consommateur.
HA BON ?
Et oui, dans cette analyse ce sont les détergents utilisés par le consommateur qui ont le plus d’impact. En effet la majeure partie de ces détergents sont des dérivés de l’huile de palme ou de soja.
Un geste banal de faire sa lessive ? Pas du tout !
L’impact sur les changements climatiques de la centrale à charbon à ta machine à lessiver
2 – L’impact sur les changements climatique va très naturellement dépendre de la longueur de la chaine de production et de distribution et des moyens de transport choisis. Mais de façon plus surprenante, elle dépend aussi beaucoup des moyens de chauffage utilisés dans les usines et les magasins de la chaine de production.
Ainsi une usine de production localisée dans un pays qui produit son énergie avec du charbon impact très négativement le bilan global du Jeans. Et pour cette catégorie d’impact, entre 15 et 20% sont aussi dus à l’utilisation des Jeans chez les consommateurs (aka nous).
Les Jeans Nudie ne sont vendus qu’en Suède. Mais le Jeans 501 est vendu partout dans le monde. Et l’étude de Levi’s montre un biais culturel très intéressant en comparant les habitudes de lessive des Français, des Américains et des Chinois.
Extrait de l’étude de Levis sur l’analyse du cycle de vie des Jeans 501
Ce qu’il faut retenir de tout ça c’est :
37% de l’impact climatique des Jeans 501 sont à imputer à l’utilisation que nous en faisons
Laver à froid économise environ 20% d’énergie
Sécher et repasser son Jeans est aussi très impactant (voir graphique ci-dessous). Et bien sur en France presque tous le monde repasse son Jeans (je sais vous allez me dire que vous ne le faites pas… mais moi non plus je ne le fais pas) et au Etats-Unis une majeur partie de la population passe son jeans au nettoyage à sec.
La fréquence de nettoyage est bien sur primordiale. Il est intéressant de voir que en moyenne les Français et Américains lavent leurs Jeans après les avoir portés 2,5 fois alors que les Chinois passent leur Jeans en machine après l’avoir porté 4 fois. Levis pousse l’étude plus loin en analysant les conséquences de laver son Jeans après l’avoir porté 10 fois. Les conséquences sont directes : 75% de réduction de l’énergie et de l’eau consommée.
Séchage, repassage, séchoir ? Ces taches ménagères ont un impact significatif !
3 – Nudie réalise une analyse théorique de l’impact de ses Jeans s’ils n’étaient pas en coton bio. Et le résultat n’est ici pas très surprenant.
TOUS les impacts environnementaux sont en faveur du coton biologique. Mais là où les impacts sont les plus favorables :
Acidification des sols (-25%)
Eutrophisation marine (– 25%)
Occupation des territoires agricoles (-60%)
Consommation des ressources en eau (- 60%)
Les résultats sur l’impact des territoires agricole est vraiment contre intuitif étant donné que le coton bio a en général un rendement légèrement inférieur à celui du coton traditionnel. Mais dans cette étude complète prends aussi en compte l’utilisation des sols pour extraire et produire les engrais et des pesticides utilisés pour le coton classique.
Et oui, une étude complète de cycle de vie apporte des conclusions inattendues.
Consommation d’eau pour la production du Jeans
Les chiffres de Nudie, de Levis et de Textile exchange sont tellement différents que rien que de les regarder j’ai des nœuds dans le cerveau.
Pour produire un Jeans (de la culture à la production) il faut
entre 400 litres et 600 litres pour produire les Jeans Nudie en coton Bio ;
3 781 litres pour le Jeans 501 de Levis (en partie avec du coton BCI) ;
entre 5 700 litres et 15 000 litres pour Textile exchange (2014).
Nudie questionne ses propres donnés concernant l’eau nécessaire à la production de ces Jeans :
environ 200 litres
comparé à l’eau nécessaire pour la production d’un Jeans 501 (347 litres).
Ce chiffre peut être expliqué par le fait qu’une partie de la production de Nudie est régie par la certification GOTS qui assure l’impact environnemental minimal.
Conclusion et action
Résumer et réduire des études de plusieurs centaines de pages, de graphiques et de données en un article de blog est un exercice périlleux…
Et les conclusions et constatations ébauchées ci-dessus ne sont certainement pas les seuls points intéressants des études. Mais il en découle pour moi deux axes concrets d’action :
1- Vos lessives comptent
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai souvent l’impression que dans la lutte pour sauvegarder la santé de notre planète, l’impact de nos actions quotidiennes est vraiment minime comparé à l’impact industriel.
La bonne nouvelle, illustrée en long en large et en travers par ces deux études, c’est que C’EST FAUX.
Nous actions quotidienne comptent. En particulier pour nos Jeans (et j’ai comme l’impression que ça doit être la même chose pour TOUS nos vêtements #detective) si vous voulez avoir un impact environnemental positif ET SIGNIFICATIF :
Lavez le plus froid possible ;
Faites attention à la provenance de vos détergents ;
Lavez moins souvent vos vêtements ;
Faites-les sécher naturellement ;
Ne repassez que ce qui est vraiment nécessaire ;
Évitez à tout prix le nettoyage à sec.
Et double effet positif, c’est que l’ensemble de ces activités sont quand même des corvées (qui aime vraiment faire des machines à lessiver). Alors pourquoi se priver de faire vraiment du bien à la planète ?
2- Le coton bio, le tissu bio et le Jeans Bio c’est vraiment fantastique.
Mais cela vous le savez déjà (parce que vous avez lu cet article qui explique le vrai impact du coton biologique sur l’environnement). Le coton Bio est un axe de minimisation de l’impact environnemental qui est très clairement confirmé par l’étude.
Vous vous en doutez bien, le fait que ce soit bio n’est du tout le seul critère qui limite les impacts environnementaux.
Il y a certainement de la place pour un peu de simplification dans la chaine de prod’ du 501
Si Levi’s décide de rationaliser et de réduire les transports de sa chaine de production, ça aura un impact positif. Mais ça, nous consommateurs, nous ne pouvons pas vraiment le savoir, ou l’évaluer correctement. Par contre, l’utilisation de tissu bio (avec la certification correspondante) c’est identifiable super facilement.
Alors si vous voulez avoir un impact positif sur l’environnement, vous savez ce que vous pouvez acheter.
Cet article fait partie d’une série d’article consacré au monde du Jeans:
Cet article fait partie d’une Saga compète sur le Jeans. Retrouvez les autres épisodes :
L’histoire du Jeans : un vêtement à l’image de notre histoire
Aujourd’hui le Jeans semble banal et commun.
C’est un basique, c’est une pièce mode.
C’est un vêtement de chantier, c’est un vêtement de luxe.
Mais le Jeans c’est surtout un vêtement qui a traversé les années et qui a su imposer sa suprématie dans le monde entier.
Cette pièce iconique se trouve actuellement dans TOUTES les garde-robes. Celle votre grand-mère, de votre petite nièce de 5 ans ou de votre guide touristique à Bali.
Le Jeans est partout.
Mais ce qui me fascine avec le Jeans c’est son histoire. Parce que l’histoire du Jeans raconte aussi NOTRE histoire. Il a évolué avec la société, mode après mode, crise après crise, révolution après révolution.
Retour sur 150 années de folie du Jeans !
Le Jeans des cow-boys est né il y a 150 ans.
Les ancêtres du Jeans d’aujourd’hui sont des vêtements de travail fait en Jean et non en Denim qui n’a pas encore été inventé (lire la différence entre Jeans, Jean et Denim, ici). Ces vêtements sont utilisés par les esclaves qui travaillent dans les champs de coton aux Etats-Unis. Ce sont principalement des « Over-all » : littéralement des « pardessus-tout », sorte de grosse salopette plutôt rigide qui s’enfile au dessus des vêtements.
Le vêtement de travail en Jean à porter au dessus de tout : Le “Overall”
Mais le Jeans est vraiment né le jour où la toile Jean est remplacée par de la toile Denim, plus souple, dans les années 1860. Ce changement d’étoffe permet en effet aux travailleurs de porter les « over-all » comme un vrai vêtement.
Pour compenser la faiblesse du nouveau tissu (qui est plus confortable mais moins solide), Lévi-Strauss dépose en 1873 le brevet des poches à rivet en cuivre. Quelques années plus tard, profitant de sa domination sur le marché grâce à son exclusivité, Lévi-Strauss développera la couture rabattue avec double surpiqure toujours dans un souci de solidité. Les bretelles sont ensuite peu à peu délaissées au profit des passants de ceinture.
Et c’est comme ça que fin du 19e siècle, le Jeans a déjà tous les éléments emblématiques qui ont traversé les époques jusqu’à nous :
le tissu Denim,
les rivets en cuivre,
les coutures rabattues
et les passants de ceinture.
Le jeans des Etats-Unis vers l’Europe.
Aux Etats-Unis, le Jeans a progressivement gagné une bonne part du marché des pantalons de toile. Il redevient salopette, pour enfant, en 1912 et pantalon de travail pour les femmes vers 1918.
Lors de la grande dépression américaine, le Jeans profite de son bas coût pour sortir des plaines du Far-ouest. Il devient une façon solide et peu couteuse de se vêtir qu’on soit cow-boy, paysan ou citadin.
Dans les années 1930, l’emblème du cow-boy est définitivement attachée au Jeans comme un outil de marketing. Lévi-Strauss l’utilise dans ses publicités et crée une tendance country-chic. Mais le Jeans a encore bien du chemin à faire pour arriver jusqu’à nous.
Le jeans et le cow-boy… incarné par Gary Cooper.
Après de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis inondent le marché Européen avec les surplus restant de la guerre enfin terminée, et entre autres choses, avec des Jeans. Il faudra un peu de temps à notre vieux continent pour adopter ce nouveau vêtement ; mais Hollywood impose déjà sa norme et très vite le Jeans trouve sa place dans les armoires des hommes qui se donnent un air de Marlon Brando ou de Gary Cooper.
Quand le Jeans devient un élément d’appartenance
Pendant son premier siècle de vie, le Jeans progresse grâce à ses qualités intrinsèques :
solidité,
souplesse,
prix.
Certes, un nouveau style cow-boy-chic a vu le jour dans les années 1930, mais globalement, le Jeans était plutôt un vêtement utile qu’un vêtement à la mode.
C’est lorsque Hollywood s’empare du Jeans dans les années 1950 que les choses changent. Le Jeans devient alors l’emblème des jeunes générations qui vont se l’approprier au fil de quelques décennies :
Les années 50’ feront du Jeans l’attribut des motards. Jeans rime alors avec Harley Davidson, blouson en cuir et road movie.
Marlon Brando et les biker. Le jeans de rebel !
Les années 60’ feront fleurir le Jeans dans la vague Hippie. C’est l’apparition des pattes d’éléphant et des broderies à gogo.
La crise pétrolière des années 70’ verra revenir un Jeans peu cher et utilitaire.
Les années 90’ donnent un nouvel essor du Jeans, avec l’arrivée du Lycra. C’est le début du moulant, mais aussi de la surconsommation. Avec l’arrivée sur le marché de jeans « stone-washed », « déchirés », colorés, taille haute ou extra basse, le Jeans devient un véritable caméléon.
Les années 2000 ramènent au devant de la scène le Jeans ultra moulant des Punk des années 80’ qui deviennent enfin confortables grâce au Lycra. Le Jeans basique des garde-robes féminines change alors de forme : c’est la vague du Skiny ou du Slim. Le moulant est poussé à son extrême.
Les années 2010 propagent cette mode du pantalon moulant et du Slim jusque dans la garde-robe masculine.
Le Jeans de hippie, quelque part dans les années soixante.
Bref, le Jeans est passé d’un élément d’identification et d’appartenance, de rébellion et de génération à un vêtement qui suit la mode et en subit toutes les exigences.
Le Jeans féministe.
Le Jeans est tellement présent dans nos vies, depuis des décennies, qu’il est inévitablement présent dans les grands mouvements de notre société.
Lorsque Marilyn Monroe enfile son Jeans dans « Le démon s’éveille la nuit », ce n’est pas un simple placement de produit comme ce serait le cas aujourd’hui au cinéma. Non, à cette époque, c’est surtout le signe de l’émergence de la lutte pour l’émancipation féminine.
Marilyn dans le démon se réveille la nuit. Cela semble tellement naturel aujourd’hui de voir une femme en Jeans….
Marilyn s’approprie le Jeans, vêtement chargé en testostérone par excellence. Souvenez-vous, à cette époque, le Jeans est à l’image du cow-boy.
Et les femmes du monde entier ont voulu imiter Marilyn. Pas simplement pour lui ressembler, mais aussi pour s’approprier la puissance et la liberté du cow-boy. Le Jeans super macho des cow-boys est devenu un Jeans symbole, féministe, de toute un mouvement qui a profondément impacté nos société (et qui continue à le faire).
Le Jeans de l’ultra consommation
Dans les années 90’, le Jeans oublie sa fonction d’utilité ou d’appartenance et de revendication. Il devient un élément de mode et de consommation dans le sillage de son époque.
La mondialisation accélère.
Les vagues de modes deviennent de plus en plus rapides et puissantes
On achète par envie et non plus par besoin.
D’une année à l’autre la mode change, taille haute, basse, super skinny, boyfriend, 7/8, super long…
Et le Jeans ne fait pas exception à cette tendance. Il devient un pur produit de la mondialisation parcourant plusieurs fois le tour de la terre pendant sa fabrication. Il sera vendu quelques dizaines de dollars pour être porté une dizaine de fois avant d’être remplacé sans vraie raison.
L’histoire du Jeans d’aujourd’hui, le Jeans Vert ?
Le Jeans a joué un rôle libérateur dans l’émancipation de la femme, il est pris dans la vague de mondiale de la surconsommation. Quel sera son rôle dans la période de conscientisation écologique qui grandit en ce moment ?
Aujourd’hui, pas simple de regarder où nous en sommes. Mais dans le brouhaha de la mode éclair, des changements permanents et de la consommation effrénée, une nouvelle vague est en train de se former.
Une lame de fond : l’écologie.
Les Jeans Durable de Nudie Jeans
Il y a la #fashionrevolution, le développement du zéro-déchet, la réflexion sur le véganisme, les réflexions sur le transport et sur la surconsommation d’énergie.
C’est un mouvement, c’est imparfait, c’est le début d’une conscientisation.
Et le Jeans ne fait pas exception. Il existe de plus en plus de marques qui proposent des Jeans en coton bio (comprendre l’impact réèl du coton bio) ou en polyester recyclé. D’autres marques qui s’engagent dans la juste rémunération de leurs ouvriers et ou à réduire les kilomètres parcourus pour la fabrication des Jeans. Les fibres des Jeans restent écrues et indigo, mais leur cœur devient chaque jour un peu plus vert.
Et dans cette nouvelle révolution, nous pouvons nous aussi devenir Marilyn.
Enfilons notre « Jeans Vert », pour inspirer nos voisins à rejoindre la révolution écologique !
Cet article fait partie d’une saga complète sur le Jeans et le Denim.
Parce qu’entre les utilisations et les définitions multiples de ces mots, il est difficile de s’y retrouver. Mais je ne m’avoue pas vite vaincue. C’est mon passé d’ingénieure qui me pousse à parler de choses claires et bien définies.
Avec le Jean, le Jeans et le Denim, il y a très vite confusion. Alors remettons les choses bien à plat !
Vous vous souvenez peut-être de votre vieux prof de physique qui répétait sans cesse: “On n’ajoute pas de pommes avec des poires”.
Et en couture c’est presque pareil : On ne coud pas du Jean comme du Denim (pas de panique je vous explique tout ça en détail dans l’article).
Si vous n’utilisez pas les bonnes appellations,les bons mots, vous finissez avec un tissu :
qui ne répond pas à vos attentes,
qui n’est pas adapté à votre projet couture,
et qui risque fort de végéter dans votre stock de tissu ou sur votre pile d’OVNI couture (suis-je la seule à avoir ce type de pile de la honte ?).
Comprendre les tissus pour une couture plus durable
Si vous me connaissez, vous savez maintenant que la couture durable, c’est mon cheval de bataille. Certes, une réflexion sur la couture durable, ça passe par la sélection de tissus durables (et pourquoi pas sur la boutique en ligne). Mais cela passe aussi par une compréhension plus poussée de ses tissus :
De quoi sont ils fait ?
Comment sont ils fait ?
Quelles sont leurs propriétés et leurs caractéristiques ?
Comment est ce qu’ils s’appellent précisément ?
Parce que beaucoup d’échec couture (des miens comme des vôtres) sont dus à un mauvais choix de tissu : pas adapté au patron, pas adapté à votre peau, pas le bon tombé, ne vieilli pas bien, etc.
Et un tissu mal choisi a souvent comme conséquence un vêtement peu porté et comme corolaire une cousette peu durable…
Snifff !
Alors pour vous évitez cette frustration et ce temps perdu dans une cousette ratée, je vous encourage à mieux comprendre vos tissus. Aujourd’hui, c’est le Jeans qui est à l’honneur !
Mais au fait, on dit Jean, Jeans ou Denim ?
Est ce un jean? Non un Jeans ? Non du Denim ?
Le jeans, le Jean ou le denim définition ?
Pour choisir au mieux vos tissus « en Jeans » je vous propose de commencer par le commencement.
C’est quoi du Jeans ?
Mais c’est différent du Jean ?
Et le Denim dans tout ça ? Est ce qu’il vient de Nîmes ?
C’est quoi le “Jean” : Définition
Le Jean est une étoffe fabriquée depuis le 16ieme siècle. C’est un tissu solide et résistant composé de fils de coton et de fil de Laine ou de Lin. A l’époque le coton était une denrée assez rare. (Pour mieux comprendre vos tissus et l’impact de leurs matières premières, télécharger les fiches MEMO gratuites)
La fibre de lin, très longue et super solide
L’armure très particulière d’un tissu sergé se reconnaît immédiatement grâce au motif oblique formé par l’entrelacement particulier des fils de chaine et de trame. Grâce à ce motif oblique, les sergés se sont imposés comme tissus d’extérieur et de travail dans les pays ou il pleut beaucoup comme par exemple l’Angleterre. En effet, l’eau ruisselle sur les rainures du tissu et a moins tendance à être absorbée par l’étoffe.
Les fils utilisés pour le Jean sont teints avant d’être tissés. A l’époque, le Jean est principalement marron ou écru. Pas super glamour… Mais rappelez-vous: ces tissus étaient utilisés pour l’extérieur en temps de pluie et donc de boue.
Couture rabattue sur jambe de Jeans en Denim.
Le Jean était produit dans nombreux pays d’Europe, mais on pense que son nom vient de la production à Gênes. En effet, les anglais ont beaucoup importé ce sergé spécifique de Gênes qui les produisaient pour faire des voiles de bâteau. Et si vous répétez trois fois très vite « Gênes » avec une patate chaude dans la bouche, vous comprendrez pourquoi « Gênes » se dit « Jean » de l’autre coté de la manche.
un nom dérivé du mot « Gênes » d’ou cette étoffe a beaucoup été exportée vers l’Angleterre.
C’est quoi le Denim : définition.
Le Denim apparaît un peu plus tard. C’est le même type de tissu que le Jean, mais avec les différences principales suivantes :
Le fil de trame et de chaine ne sont pas de la même couleur. Le fil de trame est écu et le fil de chaine indigo dans la majorité des Denim actuels.
La teinture n’est pas faites au cœur de la fibre. Ce qui est la raison du délavage progressif des Denim au fur et à mesure de lavage. C’est NORMAL.
C’est pour ça que les fils sont écru quand on fait un trou dans un Jeans : CQFD
Le Denim est très vite tissé uniquement avec de fil de coton. C’est pour ça que cette toile est plus douce et souple que le Jean, mais aussi plus chère et moins solide (pour mieux comprendre les impacts des matières premières, je vous invite à télécharger mes fiches mémo pour comprendre tous les secrets de vos tissus).
Concernant le nom « Denim », il est très probable qu’il fasse référence à la filature de Nîmes qui produit du Sergé depuis le 16 ième siècle. Mais pas de trace à proprement parler de Denim (tel qu’il est entendu aujourd’hui) dans cette filature qui produisait un sergé de laine et de soie. A l’époque il n’y avait pas de concept de Fake News. Et l’expression Denim à fait son chemin pour aller de Nîmes vers cette définition qui lui est propre, n’en déplaise aux Nîmois.
Chemise de base, pantalon de base, vive le Jeans, le Denim et la couture durable.
des fils de chaine et de trame teint de couleur différente,
un tissu produit en Europe dès les 16 ième siècle,
un nom dérivé du mot « Nîmes » bien que cette ville produisait un Sergé de laine.
Une étoffe plus souple et douce que le Jean, mais aussi moins solide et plus chère.
Le Jeans, c’est quoi : définition
Avec le Jeans, nous entrons directement dans la grande histoire de la mode qui traverse les époques. Le Jeans est en fait un pantalon. En anglais « a pair of Jeans ».
C’est d’abord un sur-pantalon en Jean (l’étoffe) utilisé au far ouest par les cow-boys. Mais petit à petit le Jeans devient un pantalon en Denim, tissu plus doux à porter directement sur la peau. Aujourd’hui ce vêtement est de toutes les garde-robes sur tous les continents, dans tous les milieux sociaux et culturels. Le Jeans s’est imposé comme la base.
En résumé, aujourd’hui, le Jeans c’est :
un pantalon
en Denim (étoffe)
Jean, Jeans Denim : la confusion ?
En réalité aujourd’hui, les mots « Jean » et « Jeans » sont couramment utilisés pour parler d’un tissu « Denim ».
Et je vous avoue que ça contrarie beaucoup mon coté psychorigide de l’utilisation du bon mot pour désigner la bonne chose et en particulier pour désigner le bon tissu.
Mais est ce que la bonne définition se trouve vraiment dans les musées ?
Est ce que l’utilisation que nous faisons TOUS de certains mots n’a pas plus d’importance que les petites lignes d’un grand dictionnaire ?
Couture de Jeans = Couture super rentabilisée (portée 187 fois par an, minimum)
De nos jours, nous (vous et moi) utilisons « Jeans » pour parler de Denim… Ce n’est pas « correct », mais on se comprend. Et puis maintenant VOUS savez la différence !
Jeans, Jean, Denim : utilisez le terme qui vous parle, mais gardez en tête que quoi qu’il arrive il faudra compter avec eux dans nos garde-robes!
Sur ces questions de syntaxe et de remise en question de l’utilité de l’académie française (rien que ça), je reviens très vite sur le blog pour vous parler plus en détail de l’histoire incroyable du Jeans.
Vous verrez c’est une histoire passionnante qui passe de la boue aux plateaux de cinéma, de la rue aux podiums de mode. Le Jeans, c’est l’histoire du XX ième siècle en un seul vêtement !
Jeans et Denim, font ils partie de vos coutures ou vêtements de base?
Je vous parle bientôt de cette tenue, ou plutôt de mon uniforme cousu main 😉
Cet article fait partie d’une saga complète sur le Jeans et le Denim. Pour continuer, suivez moi dans la grande et passionnante histoire du Jeans (Spoiler Alert : on y va avec Marilyn Monroe, elle-même <3)
Est-ce que les textiles GOTS sont toxiques pour les personnes qui les portent ?
Le sujet des produits chimiques dans l’industrie textile est très complexe et technique. Mais n’ayez pas peur, je ne vais pas vous faire un cours de chimie appliquée (en vrai la chimie c’était ma bête noire à l’école).
Non, aujourd’hui, mon but est de vous faire comprendre qu’un vêtement n’est pas qu’un vêtement. Qu’un morceau de tissu peut cacher beeeeeaucoup d’autres choses. Je veux vous donner les bases de la réflexion pour que vous puissiez mieux comprendre les enjeux autour de ce sujet…. un brin toxique !
Qu’est-ce qu’une substance toxique ?
La question peut sembler évidente. Et pourtant elle ne l’est pas du tout. J’ai donc cherché à revenir à la base de la définition.
Scientifiquement, la toxicité d’une substance est évaluée sur plusieurs type de critères :
Les effets : C’est évidemment le critère principal. Il existe deux types d’effet : les effets directs et les effets sur le long terme. Typiquement pour les vêtements et les tissus, un effet direct serait une irritation de la peau ou une réaction allergène directe. Sur le long terme on retrouve les effets suivants : cancérigène, perturbateur endocrinien, cause d’infertilité, etc.
L’exposition : Un produit chimique ne peut causer des problèmes de santé que lorsque la personne y est exposée (#einstein). Il existe plusieurs façons d’être exposé aux substances toxiques : Par la respiration (de vapeur, de fines particules, etc), par l’ingestion (directement dans l’estomac) et par contact sur la peau et les yeux (c’est cette exposition qui nous concerne le plus dans notre analyse textile).
La dose : Ce critère semble aussi évident de prime-abord. C’est comme le chocolat, trois carrés de chocolat = zéro effet. Descendre les 8 tablettes avant d’aller dormir = meilleur moyen de faire une indigestion en plus d’une nuit d’insomnie. Jusqu’ici rien de compliqué, mais c’est sur le point suivant que les choses se compliquent.
Le temps d’exposition : Pas besoin de vous donner des exemples pour comprendre l’impact de celui-ci. Ce critère est crucial dans l’impact des substances toxiques textiles. Parce que nous sommes CONSTAMENT en contact avec des tissus. La nuit dans nos pyjamas, ou directement avec nos draps, la journée dans nos vêtements, sous-vêtements, de notre naissance à notre mort.
Il existe d’autres critères qui viennent largement compliquer la situation. En particulier, les effets combinés. Deux substances non toxiques combinées peuvent avoir ENSEMBLE des effets toxiques. Au contraire, une substance toxique peut voir ses effets néfastes largement diminués si elle est combinée à un médium spécifique. Bref, la situation se complique largement pour les chercheurs…
Enfin, le dernier paramètre que je souhaite évoquer est le sexe. Parce que lorsqu’il est question de perturbateurs endocriniens, les effets sont directement sur le système hormonal et le système de reproduction qui est clairement différent pour les hommes et pour les femmes.
Comment est ce que les substances toxiques sont évaluées ?
Intuitivement, nous avons tous une idée de ce qui est ou pas toxique sur le court terme : on est exposé + on a un effet néfaste = toxique (#einsteinjevousdis) . Mais il est beaucoup plus compliqué d’évaluer ce qui est toxique SUR LE LONG TERME.
Il m’a semblé important de soulever la question sur l’évaluation de la toxicité des substances, surtout en ce qui concerne les effets long terme.
Il existe dans la sphère scientifique deux moyens principaux pour vérifier la toxicité d’une substance :
L’analyse des effets directs sur les humains
L’analyse des effets sur des animaux de laboratoire.
Évidemment vous comprenez bien que le si la seconde catégorie pose déjà des grandes questions éthiques, la première est clairement assez hypothétique pour les problématiques long termes qui nous occupe dans le monde textile.
De plus, les effets sur le long terme ont ceci de vicieux, c’est qu’on peut très difficilement identifier leur cause. Les cancers, les problèmes hormonaux, les soucis d’allergies peuvent mettre des années, voir des dizaines d’années pour ce déclencher. Par ailleurs, nous sommes tous et toutes soumis à quantité de substances chimiques (ce qu’on mange, ce qu’on touche, ce qu’on respire).
Dans ce cas, il est extrêmement difficile de faire un lien direct uniquement sur le premier moyen d’analyse ci-dessus. En attendant, le nombre de cas de cancer chez les jeunes, les allergies en tous genre, les dérèglement hormonaux, etc, ne cessent d’augmenter.
Aujourd’hui il existe des recommandations et des bases de données scientifiques notamment validées par l’OMS avec les substances identifiées comme toxiques.
Est-ce que les textiles sont sujet aux substances toxiques ?
Vous l’avez bien compris, les vêtements, l’industrie textile n’échappent pas à l’assaut des substances, aditifs et nouveautés chimiques. Il n’est pas ici question des produits utilisé lors de la culture du coton (si ça vous intéresse, vous en apprendrez plus dans cet article), mais bien des produits utilisés lors de la filature, du traitement des tissus et des finitions des vêtements.
Selon une étude de H&M et Ikea pour évaluer la pertinence du recyclage des fibres textile :
8,7% des tissus collectés présentaient des traces d’agent cancérigène (métal lourd)
19,7% des tissus collectés présentaient des traces de perturbateur endocrinien (Alkylphenol ethoxylates)
Bref, le tableau n’est pas tout rose.
Mais ça, malheureusement, on s’y attendait.
Heureusement, en Europe, nous sommes légèrement plus protégés que dans le reste du monde. En effet, 33 produits chimiques le plus toxiques (chrome, nickel, etc) sont formellement interdit pour toutes les productions et importation sur le sol européen. Lorsque les vérifications sont possibles, les productions concernées sont renvoyées sur leur lieux de production. De façon général, les vêtements produits en Europe sont eux garanti exempte de ces 33 produits chimiques banni (alors que les importations peuvent passer à travers les mailles du filet).
Une bonne raison de plus de favoriser le made in Europe.
Cependant, malgré ces constatations, les plus grandes marques ne sont pas toutes prêtes à prendre ce sujet sérieusement. Selon le rapport 2020 de Fashion Transparency Index, seule la moitié des 250 plus grandes marques de vêtements mondiales ont établi une liste des produits interdits.
Est-ce que les tissus GOTS sont sujet aux substances toxiques ?
Quid des tissus et vêtements GOTS ? Est-ce qu’ici aussi il est presque impossible de se prémunir des substances toxiques ?
GOTS a adopté un principe complètement différent de l’OMS et mis en application le principe de précaution.
Je vous explique :
L’OMS et le monde scientifique de la santé en général réalisent des études pour déterminer quelles substances sont toxiques.
GOTS a établi une liste de substances et des produits qui sont autorisés parce qu’ils sont garantis sans impact sur la santé et sur l’environnement (#doublevalidationpositive).
L’approche est fondamentalement différente. Il existe tellement de nouveau produits qui arrivent sur le marché. Dans la première approche, ils sont autorisés tant qu’ils ne sont pas interdits (je caricature… mais c’est l’idée). Dans la seconde, il faudra soumettre les nouveautés à un processus d’évaluation complet avant de pouvoir intégrer la liste des produits autorisés.
Et dans ce processus d’évaluation, les groupes chimiques suivants sont évalués pour certifier un produit qui sera utilisé pour un processus GOTS (je n’ai pas traduit en français #excuses) :
Mais même en anglais, ça fait peur (et pas seulement parce que je déteste la chimie😱)
Quatre recommandations pour éviter les substances toxiques sur vos vêtements
Bon vous l’avez compris, le sujet n’est pas simple du tout. Mais à ce stade, il existe plusieurs recommandations si vous voulez, vous aussi, appliquer le principe de précaution dans votre garde-robe.
1 – Mieux connaître les labels textiles. En résumé il existe deux labels qui vous garantissent le minimum de substances toxiques :
le label GOTS et
le label Oeko-tex 100.
GOTS
Oeko-Tex 100
Autres label « bio »
Fibres bio
oui
non
oui
Absence de produits chimique
oui
oui
non
Traitement des eaux usées avant évacuation
oui
non
non
Conditions de travail justes pour les travailleurs
Et concernant les conditions de travail dans l’industrie textile, cet article vous intéressera certainement.
2 : Lavez toujours vos tissus et vos vêtements AVANT de les porter. Je ne vous parle pas ici de problème de rétrécissement du tissu. Mais il reste souvent des substances nocives sur les vêtements ou tissus de la grande distribution. Savez-vous notamment, que les grands stocks sont aspergés d’insecticide pour assurer leurs conservations durant les grands transports ?
Un nettoyage avant l’usage ne permet pas de tout éliminer, mais c’est déjà ça en moins.
3 : Évitez au maximum tous les tissus et vêtement aux caractéristiques magiques. La chemise en coton qu’on n’en doit pas repasser ? Le tissu qui ne fait pas de pli ? Le vêtement déperlant, mais respirant ? Le tissu qui change de couleur au soleil ? Qui réfléchit la lumière ?
Toute cette magie ne vient malheureusement pas de nul part. Ces tissus sont extrêmement traités pour arriver à ces caractéristiques. Bref quand c’est possible, évitez ce type de tissus et de vêtements magiques.
4 : Si vous le pouvez, priorisez les tissus et vêtements qui ont déjà bien vécu. Les magasins de seconde-main, et les armoires des grands-mères sont des stocks parfaits pour choisir du textile qui est à priori moins chargé en substances toxiques. En effet, ces textiles bénéficient d’un double effet positif : ils ont normalement été lavés de nombreuses fois et ils ont été produits à une époque où les traitements chimiques sur les tissus était beaucoup moins présent que maintenant surtout pour les tissus en fibres naturelles.
Parce que nous sommes couturières, nous pensons bien connaître les tissus et en particulier le coton qui est une des fibres les plus répandues… en pourtant, ce n’est pas le cas.
Et pourtant, c’est très rarement le cas. Comme couturières, nous développons une approche vaguement intuitive sur les différents tissus. Mais notre manque de connaissances, notamment sur les fibres textiles nous amène régulièrement à faire des erreurs de casting tissu-patron.
Rien de plus rageant après des heures de couture.😱
Personnellement, j’ai eu un véritable besoin de mieux comprendre mes tissus pour mieux les choisir et mieux les coudre. Toutes ces connaissances utiles pour les couturières, je l’ai ai mise dans le guide pratique des tissus aux Éditions Mango.
Mais aujourd’hui, suite à une conversation avec une cliente sur les propriétés du coton, je me suis rendue compte, que même la fibre la plus répandue en couture, reste souvent mystérieuse et mal connue.
Pourquoi mieux connaître ses tissus
Depuis que je suis devenue une mono-maniaque-passionnée des tissus, je me rends compte combien il est primordial de bien les connaître pour enfin bien les choisir et bien les coudre.
A mes débuts en couture, comme beaucoup de couturières, je choisissais le tissu au coup de cœur, bien souvent sur l’imprimé. Oui j’adooooore les tissus imprimés, et depuis j’en ai même fais mon métier. Mais cela n’excuse rien. Parce que même avec l’imprimé le plus parfaitement parfait, si le tissu est mal choisi, la cousette finale sera un raté.
Je me souviens d’un tissu tellement beau que j’ai voulu utiliser pour me coudre un petit haut. Mais le tissu était tellement rigide, que je pouvais à peine bouger dedans.
Et un raté.
Je me souviens d’un tissu corail avec des petites fleurs délicates. Une merveille. J’en ai cousu une robe. Je l’ai portée deux fois. Le problème ? Après 21 minutes, je sens le Lama après une séance de kungfu. Et oui, les fibres synthétiques, c’est typique pour les odeurs.
Et un raté de plus
Il y a eu aussi ce petit chemisier en viscose que j’ai presque passé à la « déchiqueteuse » parce que je n’ai pas utilisé une aiguille appropriée. Et oui, la viscose c’est un tissu super fragile. Mais ça je ne le savais pas. (Depuis j’ai banni la viscose de mon stock de tissu, mais pas parce que j’ai la flemme de changer mon aiguille, rien à voir. C’est une question purement écologique. Si le sujet vous intéresse, rendez-vous dans les fiches mémo gratuites sur les matières premières)
Et encore un raté.
La liste est, malheureusement assez longue.
Et double malheur : je ne suis pas du tout la seule à collectionner ce type de ratés.
Heureusement pour moi, depuis que je me suis plongée dans l’analyse et l’étude des tissus, mon pourcentage de raté en couture à connu une chute vertigineuse.
Je vous rassure tout de suite. Pas besoin pour vous de faire le même chemin de geek-tissu que moi. Parce que j’essaye le plus possible de vous partager les ressources et les infos pour que vous puissiez aussi drastiquement limiter vos ratés en couture.
Les huit caractéristiques des tissus en coton
1-Respirant
La fibre de coton est une fibre respirante. Cela signifie que lorsque nous transiront (ce qu’on fait 24h /24, même en dormant), la vapeur d’eau que nous évacuons peut traverser la fibre de coton. C’est topissime pour les odeurs et la fraicheur de nos vêtements en fin de journée.
Attention, ça c’est pour la transpiration sous forme de vapeur. Parce quand il est question de sueur… mieux vaut lire le point suivant.
2-Absorbant
Liquide + coton = coton mouillé.
Le coton est une des fibres naturelles les plus absorbante. Ce qui est absolument super pour nos serviettes de bain, nos torchons de vaisselle, ou les inserts de nos culottes menstruelles (pour en apprendre plus sur les bons tissus à choisir pour les SHL et les culottes menstruelles).
Par contre, là où ça se corse, c’est lorsqu’il est question de transpiration sous forme de sueur. Personnellement, après un gros stress ou une course poursuite contre mon bus qui pour une fois est passé en avance, je perle littéralement. Et c’est là que le coton n’est pas le meilleur de tous nos amis, parce qu’il absorbe trèèèès bien cette sueur.
Bref, le coton pour faire du sport en mode « transpiration intensive », ce n’est probablement pas l’idée la plus confortable.
3-Non isolant
Au rayon des fibres naturelle, le coton n’est pas du tout la fibre la plus isolante. Mais alors, pourquoi porter du coton lorsqu’il fait froid ? (Avec du molleton ou du velours de coton par exemple.)
En réalité, la caractéristique isolante d’un tissu ne dépend pas que de la caractéristique intrinsèque de la fibre. Le coton n’est certes pas le champion de l’isolation, mais cette faiblesse est compensée par l’épaisseur du tissu pour des tissu comme le molleton, certains jersey épais ou le velours.
4-Résistant à l’usure
Revoilà une grande qualité de la fibre de coton.
Cependant, il faut rester vigilant. Nous parlons bien de la fibre de coton et pas de TOUS les tissus en coton. En effet la fibre de coton et beaucoup plus résistante à l’usure que les fibres artificielles, synthétique et que la majorité des fibres naturelles.
Mais cette qualité intrinsèque de la fibre peut être combinée avec des tissu qui seront très peu résistant (par exemple, un filage trop rapide, avec des fibres plus courtes et un tissage peu serré).
Hé oui, la fibre est la pierre de fondation du tissu, mais TOUTES les étapes de fabrication ont également un impact sur le comportement final.
5-Culture consomme beaucoup d’eau
Le coton consomme énormément d’eau pour sa culture et pour son traitement. C’est une réalité qu’on préfère souvent oublier sur le coton. Les chiffres sont affolants. La culture et le traitement pour produire 1 kg de tissu en coton demande pas moins de 10.000 litres d’eau.
Ouch.
C’est tellement énorme que la culture du coton est même responsable de l’assèchement de la mer d’Aral.
Aujourd’hui le coton n’est plus vraiment dans la course pour la première place pour la production de fibre au niveau mondial. En effet depuis l’essor des fibres synthétiques à la fin du XXe siècle, le coton ne représente plus que 25% de la production mondiale contre le polyester qui fait la course en tête avec plus de 50% de la production mondiale.
7-Représentent 25% des pesticides mondiaux
Le coton n’est pas la fibre jolie et propre sous tout rapport qu’on peut imaginer. Comme vu plus haut elle consomme énormément d’eau pour sa culture et son traitement. De plus, alors qu’elle ne représente que 2% des terres cultivables à travers le monde, cette culture consomme 25% des pesticides mondiaux.
Cette façon extrême de répondre à la demande pour des fibres les moins chères possibles a des conséquences dramatiques sur les sols, la pollution des rivières, la santé des travailleurs, etc.
8-Boom des cultures seulement à la fin du 19 e siècle.
Vous pensez que vous ne pouvez pas vous passer du coton dans votre garde-robe ?
Et pourtant cette fibre est « relativement récente » sur la scène occidentale.
La culture et l’exploitation du coton ont commencé à exploser que à la fin du 19e siècle.
C’est une culture qui a d’abord touché les États-Unis. Cette culture est intimement lié à l’histoire de l’esclavage. Le climat outre Atlantique est bien plus adapté à cette culture qui demande des fortes chaleurs et de l’eau.
Au début du XXe siècle, le lin et la laine étaient beaucoup plus utilisés pour les vêtements en Europe. Les cultures de coton en Europe sont extrêmement réduites. Cette fibre ne s’est imposée qu’au moment où les exportations et les transports tout azimut sont devenus la norme.
On oublie aussi que la fleur de coton est très belle et délicate. ❤️
Mieux connaître se tissus : une démarche de passionnée
Formation vidéo avec ma méthode intuitive et sans blabla technique pour enfin mieux choisir vos tissus.
Plongez-vous dans le guide pratique des tissus que j’ai écrit pour donner un max d’info tout en le rendant « sympa à lire » (ce n’est pas du tout une encyclopédie barbante…)
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Ça fait longtemps que je m’intéresse aux zéro-déchet.
Ça fait des années que je suis à fond dans la couture.
Et ça fait 2 ans que je connais le travail de Milan_avjc (même si je viens seulement de comprendre la blague dans son pseudo😂).
Alors pourquoi, mais pourquoi est-ce que ça m’a pris tellement de temps pour tester un patron de couture zéro-déchet ?
Le zero-waste en couture, vous connaissez ?
Attention, ici Zero-waste = zero-déchet et cette fois, je ne vous parle pas de votre cuisine ou de votre salle de bain, mais bien de patronage et de vêtement.
C’est une pratique de patronage qui permet d’avoir zéro chute de tissu, rien, nada, que dalle ! 100% de votre coupon de tissu est utilisé pour coudre votre vêtement.
Mon pantalon Zero-waste en mode “culottes”
Cela signifie que toutes les pièces du patron sont complètement collées les unes aux autres et que les « pleins » d’une pièce sont les « creux » d’une autre. Pa besoin de jouer à Tétris, le patron est 100% optimisé pour ça.
Le but est de réduire à néant les chutes textiles lors de la production de nos vêtements. Parce que 15% des tissus finissent directement à la poubelle après la découpe des pièces. Ces chutes sont globalement assez peu recyclables (petit morceaux disparates) et finissent dans les décharges proches des lieux de confections des vêtements. Loin de notre regard à nous.
Expliqué comme ça, c’est évident et presque simple. Mais le travail des créateurs de patrons est autrement plus compliqué. Vous pouvez imaginer le casse-tête ?
De plus chaque taille doit être déclinée dans son propre patron. Rien que d’y penser, mon cerveau sur-chauffe. Ceci dit, j’avais très très envie de tester les patrons de @milan_avjc depuis longtemps.
Les patronages zero-waste ne produisent aucunes chutes. C’est une démarche qui vient de créateur de vêtements engagé. Parce que nous autres, couturières amatrices, engagées, nous récupérons et recyclons énormément nos chutes de tissus (si vous voulez des idées pour récupérer vos chutes de tissus, ça se passe ici). Mais dans l’industrie c’est une autre problématique.
Personnellement je regarde avec des étoiles dans les yeux le travail de Marie Labarelle qui crée des vêtements sur ce principe de zero-chute (attention ça fait complètement rêver). ET ce qui est frappant dans le travail de ces créateurs, c’est la créativité qui sort de la contrainte du zero-waste. Les formes sont différentes, les agencements sont inconnus. Les techniques de coutures sont nouvelles. Et je ne sais pas pour vous, mais ça fait tellement du bien de voir des lignes et des silhouettes différentes.
Et ici porté avec mon Hemlock tee modifié en jersey code secret d’amour ❤️
Les patrons de couture zéro-déchet ne sont pas légion. ET pour cause c’est une démarche qui commence seulement à s’implanter. J’ai pu constater sur Instagram que vous étiez nombreuse à ne pas avoir entendu parler de ce concept.
Personnellement je n’ai testé qu’un patron de milan_ajvc. Mais voici après recherche les quelques ressources de patrons zero-déchets dans l’échosystème francophone que j’ai trouvé.
Milan_ajvc : prix libre, taille 34 à 42, 7 patrons disponibles
Tissuni : 1 euro , taille 36/38 , une petite robe absolument sublime
Et je vous ai fait un petit tableau avec tout ce que j’ai trouvé. Et il y a vraiment beaucoup de matière ! La créativité qui en ressort est incroyablement impressionnante !
Question de principe sur les patron zero-déchet
🤔 Mais je m’interroge…
Vous me connaissez un peu : je suis parfaitement incapable de faire un patron sans y apporter ma touche, le modifier pour qu’il me corresponde à 100%.
Ce projet a donc pris un peu plus de temps. Pas parce qu’il était compliqué ou technique. Mais bien parce que je me suis pris la tête toute seule sur ces questions de principe.
🙈Mais avec ce patron zero-waste, est-ce vraiment possible de faire des modifications?
Est-ce encore un patron zero-waste si finalement je n’utilise pas toutes les pièces prévues par la créatrice ? ou si je recoupe une autre pièce ?
Bref, est-ce encore du zero-waste si j’ai des chutes mais que je n’ai pas utilisé plus de tissu que la créatrice ?
Mes deux besoins/envies de modifications étaient les suivantes :
Pour qu’un pantalon soit vraiment pratique, j’ai besoin de poche AVANT et non arrière comme le prévoit le patron
Le pantalon se ferme à l’aide d’une ceinture qui est glissée dans des passants. ET j’avais envie de plus de confort et donc d’une fermeture avec une ceinture élastiquée.
SPOILER alerte : j’ai réalisé les deux modifications… mais pas nécessairement avec tout le succès escompté. 😱
Le patron de pantalon zero-déchet
Une image vaut mieux que de long discours. Voici le patron posé sur le tissu AVANT la découpe.
👉 Voici quelques information pratique sur le patron :
Le patron est à prix libre (oui oui, vous décidez de combien vous souhaitez payer pour ce patron et le site indique le nombre de téléchargement et le paiement moyen)
Les marges de coutures sont incluses. Et la ligne de couture est très clairement définie sur le patron ainsi que les crans de montage.
Il existe un patron pour chaque taille. Pour le pantalon, pratiquement, seul la mesure des hanches compte.
Toutes les explications de couture sont détaillées dans une vidéo très complète et précise.
Hormis les lisières, chaque centimètre carré de tissu est utilisé.
La couture s’est passée comme un charme. Les explications sont limpides et les finitions proposées sont vraiment de qualité.
Mon seul bémol est concernant l’utilisation du papier.
Heeeee oui, il y a toujours un point un peu plus compliqué à gérer. Dans le cas de ce patron (ce qui n’est pas du tout applicable à tous les patrons zero-waste) il y a une symétrie vertical sur le positionnement des pièces sur le tissu. Si j’avais réfléchi AVANT d’imprimer le patron, je n’aurais imprimé que les pages nécessaires pour la moitié du patron.
Mes poches plaquées. parfaites pour y glisser mes mains, mais dangereuses pour toutes autres choses… Elles ne sont pas assez profondes
Mais bon c’est vraiment un détail !
Le retour d’expérience après la couture
J’ai donc fait les modifications exposées ci-dessous.
Les poches avant ont été taillées dans les poches arrières et placées façon « poche-plaquées ». En réalisant ces poches j’ai de facto créé des chutes pour avoir une forme de poche plus appropriée. Par contre je me rassure en me disant que je n’ai pas utiliser plus de tissu qui préconisé par le patron.
AU final, cette modification n’est pas du tout parfaite. Les poches sont trop peu profondes pour vraiment y poser quoi que ce soit à part mes mains. On ne s’improvise pas hackeuse de patron zero-déchet à l’improviste…
La ceinture élastiquée m’a elle permise d’utiliser moins de tissu que préconisé. J’ai en effet pu éviter de coudre les passant et la ceinture extérieur. J’ai simplement glissé l’élastique dans la gorge créée par le repli du corps du pantalon.
La très jolie finition au biais maison (voile de coton jardin ocre du sud) et l’emplacement de l’élastique.
Niveau retour d’expérience sur cette cousette de mon dressing estival je note les points forts suivants :
Ce pantalon-culotte est ultra confortable.
Il va avec 92% de ma garde-robe (à la grosse louche)
Il est été compatible
Je me sens super bien dedans.
Mais, il y a souvent un « Mais »…
AU niveau esthétique, si le pantalon-culotte est associé avec un t-shirt court, on peut voir l’élastique et la ligne un peu moins gracieuse à la taille.
Bon, pour vous dire la vérité, c’est un tout petit « Mais » dans mon échelle de valeur de la cousette idéale.
😱 Il faut vraiment que je vous rappelle la situation ?
😱 La pénurie de masque.
😱 Le confinement strict.
Et toutes les joyeusetés qui ont suivies.
A ce moment-là, j’ai décidé de rejoindre un atelier de couture professionnel qui s’organisait pour coudre des masques à la chaine.
La structure à la base était un centre de formation notamment axés sur la couture à la chaine. Tout a fermé précipitamment. Mais c’était sans compter l’agilité et la résilience des personnes en charge.
Après une semaine, l’atelier professionnel de couture à la chaine était monté.
Les meubles ont été descendus à la cave
Toutes les machines à coudre industrielles ont été installées en rang serré
Une collecte de tissu a été organisée
L’équipe s’est structurée très vite.
Je vous raconte mon expérience et surtout mes apprentissages dans cette expérience couture pas du tout comme les autres.
Pourquoi comment et pourquoi coudre ?
J’ai débarqué dans cette petite équipe bénévolement.
Au niveau pratico-pratique :
Je cousais sur ma machine à coudre (pas assez de machine industrielle à disposition)
6 h de couture par jour avec environ 45 min de pause midi
J’y ai été 2 à 3 jours par semaine pendant un mois.
L’équipe était organisée comme un atelier pro grâce à l’expérience de plusieurs personnes qui travaillaient à différents postes dans des ateliers de confection de vêtements. Ils ont pris en main toute l’organisation et la structuration des tâches et des équipes.
Il y avait une exigence de qualité et de rapidité.
Nous étions entre 12 et 20 personnes à travailler en même temps. Avec moins de la moitié des effectifs derrière une machine à coudre. Nous produisions des masques en tissu qui ont été principalement donnés dans les structures médicales en manque de stock, les camps de réfugiés, les structures sociales, etc.
Ce que j’ai appris de la couture à la chaine
1 – 50% couture et 50 % pour le reste
Environ la moitié de l’équipe était derrière les machines à coudre. Et les autres ne se tournaient pas les poussent en buvant du thé à la menthe.
Parce qu’avec le travail à la chaine, l’optimisation des machines à coudre est absolument clé. Il est extrêmement important que les machines tournent le plus possible. Ce qui signifie que toutes les autres actions doivent être prisent en charge par d’autres personnes.
Notr équipe comportait les postes suivants :
Une personne en charge du tri des tissus (de récup’) du lavage et séchage de tous les tissus.
Une personne à la découpe (avec une sorte de scie sauteuse dédicacé permettant de couper de très très grosses épaisseur).
2 à 3 personnes en charge des différentes étapes de repassage intermédiaire faites pour faciliter et accélérer le travail des couturières.
Une personne en charge de la surjeteuse.
Une personne en charge du transfert des pièces d’un poste de travail à l’autre. Cette personne peut aussi voir lorsqu’il y a un problème dans la chaine global et demander du renfort ponctuellement sur certaines tâches.
Une personne en charge de couper les fils, vérification qualité et emballage des masques pour expédition.
Entre 5 et 7 couturier.e.s
La découpe en très grand nombre des tissus pour les masques
J’ai été très étonnée de cette répartition, mais c’est bien celle qui permet de faire le plus de masque à l’heure avec un nombre de machines à coudre défini.
Et en plus d’avoir une répartition environ 50/50 sur les couturier.e.s et non couturier.e.s, nous avions aussi une répartition 50/50 hommes et femmes.
Nous avions 3 couturiers expérimentés (ouvrier textile dans des très grandes usines), deux hommes et une femme. Des femmes bénévoles (comme moi) à la couture et des hommes bénévoles ou de l’organisation aux tâches annexes (voir plus haut).
Cette mixité aussi m’a surprise. Mais je sais qu’elle n’est pas représentative de la réalité. Dans l’industrie textile, il y a une grande majorité de femmes ouvrières. De plus les postes à responsabilité (contremaître, etc) sont en général occupés par des hommes.
La brillante et talentueuse couturière qui s’est reconvertie le temps de quelques mois en organisatrice d’atelier temporaire pour coudre des masques à la chaine.
Bref, c’était une satisfaction de coudre dans un atelier géré par une talentueuse jeune femme qui a travaillé dans des usines à la chaine, mais aussi dans des ateliers de grands couturiers.
2 – Coudre à la chaine jusqu’au bout
Coudre à la chaine jusqu’au bout, cela signifie en réalité de tout organiser pour que les machines à coudre soient presque en permanence en fonctionnement.
Pour ce faire, il faut avoir assez de stock à chaque étape pour ne pas risquer « une panne sèche » et attente des tissus de l’étape précédente
Pratiquement pour moi, cela signifiait :
Faire la même couture droite de 40 cm encore et encore et encore et encore.
Ne pas couper le fil entre les pièces. Et oui, ça prend trop de temps. A la place, on tire la pièce fraichement cousue vers l’arrière de la machine et on la dépose sur un tas qui s’accumule. C’est la personne qui fait tourner les pièces qui vient collecter le tas lorsqu’il est assez grand pour le transmettre à la personne qui coupe les fils.
Ma petite table, ma petite machine et mon stock de lanière fraîchement repassée prêtes à coudre à ma droite et celles déjà cousues, en tas avec les fils attachés derrière la machine.
Pour des coutures plus spécialisées dans l’habillement, une couturière peut prendre en charge plusieurs couture tant qu’elles peuvent être faites sans repassages ou découpages intermédiaires. Par exemple, un assemblage de col ou de poignet de manches. C’est ce que notre responsable d’atelier m’a expliqué.
3 – Je ne sais pas utiliser un découd vite
Après ces considérations très organisationnelles, il faut que je vous parle des deux choses beaucoup plus « personnelles ».
Et la première inclus :
un découd vite,
la responsable d’atelier,
Et ma honte de couturière….
Un après midi, après la pause de midi je vois notre responsable avec une pile de masque à découdre. Il y avait eu un gros problème qualité la veille et il avait été décidé de reprendre les coutures pour livrer des masques de qualité.
Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je lui ai proposé de prendre cette charge. Elle était bien plus essentielle au volant de sa machine industrielle.
Il y avait une soixantaine de couture de 60 cm à découdre.
Et je ne pouvais pas me plaindre, c’est moi qui avais proposé de m’y coller.
Après 20 minutes la responsable vient me voir. J’avais à peu près décousu un tiers de la pile. Elle me regarde avec un ai super étrange et me lâche un :
« Je pensais que tu étais à l’aise en couture ? »
« heuuuuuu »
Elle a alors attrapé mon découds vite et a décousu les 60 cm en moins de 4 secondes. ZIP et c’était fini.
Autant vous dire que je me suis sentie vraiment nulle. J’ai réalisé que depuis toutes ces années je ne savais pas tenir un découd vite.😱
J’utilisais la pointe pour attraper les points et puis pour les sectionner.
Mais la technique, sur des coutures droites est de positionner la petite boule SOUS la couture de laisser la couture bien fermée et puis d’enfiler la couture sur le découd-vite. ZIIIIIP et c’est fini. La petite boule sous la couture permet d’écarter le tissu pour ne pas le couper.
Évidement la première couture décousue avec cette technique s’est soldée en déchirage de tissu🙈. Mais comme j’avais encore un paquet de couture à découdre, j’ai pu m’entraîner. Après 10 minutes c’était plié (avec seulement 2 masques à la poubelle pour cause de « zipure » de débutante) et j’ai pu reprendre ma machine à coudre.
4 – Le mal de dos après une journée
Après 3 heures le matin, et 3 heures l’après-midi, penchée sur ma machine à coudre, le mal au dos, aux épaules et à la nuque était bel et bien réel. ET ce n’est pas une simple question de musculature. Parce qu’après un mois, le mal était tout aussi paralysant en fin de journée.
Je n’ose pas imaginer les couturières qui travaillent des journées compètes (voir trop complètes), tous les jours.
Les couturiers et couturières qui ont l’expérience du travail à la chaine intensif ont essayé de nous montrer comment coudre sans se plier en deux sur son ouvrage… mais c’est tellement difficile de changer une habitude, une posture intégrée depuis longtemps.
Malgré cette honte de couturière autodidacte et ces mal au dos tenaces, je suis très heureuse d’avoir pu participer à cet atelier monté pour l’occasion.
🌱 J’y ai appris comment utiliser un découd vite.
🌱 J’ai rencontré des personnes extraordinaires.
🌱 J’ai pu comprendre un petit peu de la réalité des ouvrier.e.s textiles.
Aujourd’hui, je vais attaquer un mystère sur le tissu qui est tennace
Mais pourquoi est-ce que les tissus rétrécissent ? 😱
Vous savez que les tissus peuvent, parfois, plus ou moins rétrécir lorsque vous les passez à la machine à lessiver ?
Mais est-ce que vous savez POURQUOI ?
Les tissus sont des grands mystérieux. Et percer leurs secrets va nous permettre de mieux les connaître et donc de mieux les choisir, les coudre, les entretenir et donc de les aimer !
La frustration du guide pratique des tissus et de la couture
Finalement, je n’ai pas pu parler de ce point-là dans le Guide pratique des tissus (Mango Editions). Le nombre de page maximum du livre m’a carrément limitée (parce quand il s’agit de tissus, je peux partir en live cacahuète pendant des heures).
Mais depuis que j’ai écrit ce livre, j’ai pu dépasser ma frustration. Et ça tombe bien parce que sur le blog, personne ne me limite dans mon envie de partager les mystères des tissus avec vous. Et ce point est super important parce que nous sommes absolument toutes et tous soumis à cette loi du rétrécissement qui peut sembler aussi incompréhensible qu’imprévisible !
Vous le savez, il faut absolument passer son tissu à la machine à lessiver avant de le coudre sous peine d’avoir une cousette trop petite après le premier passage par la case nettoyage.
Je ne vous raconte pas la frustration… (encore elle).
Personnellement, cela m’est arrivé une ou deux fois avant de systématiquement décatir mes tissus à la machine à laver.
Mais bon, cette fois-ci la solution pour éviter cette maudite frustration est simple :
On achète un tissu
On le passe à la machine à laver
Et puis seulement on le range dans le stock, ou on le coud (je suis du genre à prendre mon temps entre l’achat et la couture).
Mais ça ne vous a jamais perturbé cette histoire de rétrécissement de tissu ?
Est-ce un tour de magie ?
Une façon de nous rappeler que la mesquine-frustration n’est jamais loin si nous ne suivons pas les règles ?
Le tissu rétrécit mais pas toujours pour les mêmes raisons
Comme j’ai eu l’occasion de comparer beaucoup de tissus et beaucoup d’usines différentes pour la sélection des tissus de Mars-elle.com, et comme ça me rendait un peu chèvre cette histoire de rétrécissement, j’ai enquêté sur le sujet.
INDICE numéro 1 : les tissus rétrécissent généralement beaucoup plus dans la longueur que dans la largeur. Intéressant Watson, intéressant…
INDICE numéro 2 : des tissus de même structure, matière première et grammage ne vont pas nécessairement rétrécir de la même manière… du coup ce n’est pas nécessairement les matières premières ou les structures qui sont responsables de ce rétrécissement … SAUF qu’il y a plus de rétrécissement chez le coton et les fibres artificielles que chez les fibres synthétiques. Bigre, ça se corse cette affaire.
INDICE numéro 3 : je ne savais plus où chercher le troisième indice alors j’ai posé froidement la question à mon fournisseur de tissu. 😂
Ma tête de contente quand j’ai trouvé une bonne piste !
Il existe deux phénomènes responsables de ce rétrécissement des tissus. Ils ont chacun une part de responsabilité qui combinés entre eux permettent de comprendre les deux indices ci-dessus.
Et voici l’explication :
Phénomène 1 : La plus grande partie de la déformation vient du processus de production et d’ennoblissement du tissu. Le tissu est étiré tout au long de ces étapes. Et en fonction des réglages des machines, le tissu est parfois très étiré. Les fibres naturelles absorbent un peu cette tension et s’allongent légèrement. Cette déformation ne sera relâchée que lors du premier passage en machine à lessiver. A ce moment-là, les fibres seront gorgée d’eau et retrouverons leurs formes et leurs longueurs naturelles.
Forcément, les fibres synthétiques sont moins impactées parce qu’elles sont plus solides (demandez vos fiches Mémo gratuites pour mieux pour revoir et comprendre les différentes matières premières et leurs caractéristiques intrinsèques).
Cette explication couvre la majorité des déformations remarquées.
Phénomène 2 : Cependant, il existe aussi un processus chimique (que je vais bien me garder d’expliquer ici, sous peine d’avoir un article de 4 pages) qui crée des connections entre les fibres sous l’action de la friction, de la chaleur et du savon. C’est exactement le même principes qui fait feutrer la laine.
Et une fois que les fibres sèchent et dégonflent, ces nouvelles connections génèrent un léger rétrécissement des tissus… dans le sens de la longueur ET de la largeur.
Comment limiter et contrôler ce rétrécissement des tissus ?
Vous avez compris, pour limiter les rétrécissements dus au second phénomène, vous pouvez faire les machines à moins hautes températures et avec essorage à moins grande vitesse.
Attention, ce dernier rétrécissement est un processus actif à CHAQUE passage en machine. Alors que le premier processus n’arrive qu’une seule fois !
Certains tissus peuvent rétrécir en machine jusqu’à 10% de la longueur. Mais je n’ai vu ça que sur un seul tissu… et c’était de l’ameublement. J’imagine que le tissu devait être tendu comme une carde de violon, proche de la rupture lors de sa production et de son ennoblissement. 😱
Normalement les tissus classiques en coton dans l’habillement font entre 1 et 3 % de rétrécissement dans la longueur au premier lavage. ET pour le rétrécissement dans la largueur, vous l’avez compris, cela dépend principalement de votre programme de nettoyage et de votre produit de nettoyage !
Mieux comprendre les mystères du textile
Si les mystères du textile vous passionnent et vous fascinent autant que moi, je vous conseille de tester vos connaissances dans ce quizz textile (un brin déjanté, mais carrément sérieux).
Attention, il y a quelques questions qui risquent de vous faire cogiter sur vos tissus chéris. ET puis rien que passer le test vous permettra déjà d’en apprendre plus parce que je vous enverrai directement après les bonnes réponses !
Il y a du fun, il y a de l’action, il y a un peu de réflexion, mais surtout, il y a beaucoup d’amour❤️ pour les tissus dans ce quizz de Mars’elle. Parce mieux comprendre les tissus, c’est mieux les choisir et mieux les coudre !
Voilààààà, le dernier arrivage des nouveaux tissus du printemps 2021 de Mars’elle est enfin là.
Et aujourd’hui je veux vous parler de deux pépites. Oui, oui, oui, « Pépites »., je n’ai pas peur des mots… attention, ce sont mes bébés du printemps❤️ :
Zen-attitude (voile de coton bio)
Bleu-Cumulus (popeline de coton bio)
Voici deux motifs sur lesquels j’ai travaillé des mois.
Je dessine 100% des motifs qui sont produit pour Mars-elle.com. Et pour vous dire la vérité, j’en dessine beaucoup plus.
Mais beaucoup ne voient pas le jour.
Je vous explique tout ça :
La création, à contre temps
Le processus de création et de sélection est un chemin parfois tortueux, souvent grisant et complètement incroyable.
Les jersey code secret qui ont aussi été une bonne occasion pour faire valser les doutes
Mais il vaut mieux attacher sa ceinture et avoir un bon stock de confiance en soi disponible pour que le trajet se passe au mieux. Parce que la création de ses propres motifs, c’est créer un dialogue entre l’intuition, la création, l’inspiration et VOUS. Et autant vous dire que le mélange des deux est très souvent synonyme de doutes.
Et oui, c’est toujours plus facile de créer des motifs pour quelqu’un d’autre. Parce que je ne dois pas mettre une appréciation finale sur ma création. Et cette création c’est un peu un morceau de moi-même. Mon bébé.
Imaginez-vous, ce serai comme de demander :
à un jury d’auditionner ses propres enfants
à un pâtissier de classer par ordre de préférence ses plus illustres tartes aux fruits
à un sportif de chronométrer ses propres courses.
C’est super compliqué de porter un regard sur une partie de soi. Sur ses créations. Sur son accomplissement. Sur sa performance. Etc.
Et pourtant c’est ce que je fais avec les tissus de Mars-elle.com. Et c’est ce que je vais continuer à faire.
Les inspirations et recherches créatives autour du motif Ginkgo
En effet, ce n’est certainement pas le plus rentable, efficace ou rationnel. Mais c’est ça qui me permet d’être la plus connectée et alignée avec Mars’elle et avec vous.
Et c’est dans cet alignement, basé sur l’intuition et la création que Mars’elle peut s’épanouir entre mes doutes et vous.
Alors oui, je doute. Je doute même beaucoup. Mais je pense que cela fait partie de la singularité de Mars’elle et de l’inspiration créative qui arrive jusqu’à vous.
Voici un petit aperçu de quelques douces étapes de doutes-création pour les deux nouveaux motifs de Mars-elle.com.
Tissu Zen- attitude ou le besoin de voyage
Zen-attitude a été mon compagnon de l’été 2020. J’avais les feuilles de bambou aquarellées d’une coté et les papillons, fins et ciselés de l’autre. ET j’ai mis beaucoup de temps à trouver l’équilibre et l’association entre les deux.
Zen-Attitude
C’est finalement le travail de la couleur qui m’a permis de trouver ce doux équilibre. Les feuilles de bambous sont résolument bleues mais le fond assez foncé avec une mini-pointe de jaune vient enrichir le tableau. Les papillons sont des éclats de couleurs qui apportent la fraicheur (j’ai un peu l’impression d’être dans top chef là ??😂). Autant vous dire que j’ai trèèèèès envie de me coudre un troisième Kimono-veste avec ce tissu.
Mais si ce tissu est très zen sur le résultat final, je suis passée par de très nombreuses phases de doutes avant de trouver cet équilibre de couleurs, de densité, de voyage et de légèreté.
Et les doutes m’ont accompagnée jusqu’au seuil de la production. En effet, j’avais envisagé de produire ce tissu dans une version plus douce et clair. Mais si les premiers résultats étaient encourageants, je ne suis jamais arrivée à reproduire un équilibre aussi fin que celui de la version foncée…
Hésitations et recherches couleurs
Alors je doute. ET puis je prends des décisions. D’après vous, ça vaudrai la peine que je continue la recherche de l’équilibre plus « clair » ? ou la version foncée est indétrônable ?
Météo Belge bleu à l’horizon et doutes au tournant
De son côté, Bleu-Cumulus avait pour vocation première d’être beaucoup plus contrasté (un peu dans la même veine que le motif Ginkgo). Mais le résultat ne me plaisait pas. J’avais l’impression d’être dans une mauvaise décoration version milles et une nuit en plastique (un comble…). C’est un motif que j’ai travaillé, abandonné, retrouvé, ré-abandonné 10 fois sur le court de l’automne 2020.
Finalement, c’est un camaïeu de bleu très serré et une grande réduction des contrastes qui m’a permis d’obtenir un résultat plus équilibré. Et cet équilibre ne tient qu’a peu de chose puisque le tissu était fade sans les minuscules étoiles jaune qui parsèment ce tissu. Oui, c’est un ciel presque de nuit, ou on distingue encore les nuages mes déjà les étoiles. Un ciel d’aurore ou de crépuscule. Un ciel nuageux. Mais un ciel qui laisse entrevoir les étoiles. Un peu comme la vie en somme ??🦄
Vous l’avez compris, le doute et la création sont intimement lié. Parce que chaque moment de doute, si j’arrive à l’accueillir, m’amène vers un moment de flow. Un espace ou mon intuition est limpide. Ou mon corps sait ce qui doit être fait. Et ces moments incroyablement beaux sont inévitablement suivi de nouveaux moments de doutes.
Les deux nouveaux… bleu bleu bleu
Oui, c’est sans fin. Mais grâce à ces cycles, j’avance, je voyage, j’évolue, je grandi, je me repose, je rêve… et je suis heureuse de savoir que tout peut être sans fin si j’arrive à accueillir mes cycles créatifs.
Est-ce que vous avez aussi ce genre de doute dans vos pratiques créatives ?
Le Lin est un tissu incroyable qui vit aujourd’hui une nouvelle jeunesse. En effet, le Lin attire de plus en plus de monde grâce à sa nature écologique (si vous voulez en savoir plus à ce sujet, rendez vous dans cet article, où j’aborde le véritable impact écologique du Lin).
Mais curieusement, coudre du Lin et l’entretenir pose souvent des problèmes aux couturières peu habituées à manipuler cette étoffe !
Mais ne vous inquiétez plus ! Mars’elle a bien compris que vous rêviez de ramener le lin au-devant de la scène textile et elle a des solutions pour vous!
Voici donc la liste des 9 secrets du lin qui vous permettront de devenir une experte en la matière et de ne plus douter lors de la réalisation et de l’entretient de vos coutures en lin:
1. Recto? Verso? Où Se Trouve L’endroit Du Lin?
Beaucoup de tissus ont deux faces différentes. Bien sûr, ça n’est pas compliqué d’identifier le recto et le verso dans le cas d’imprimé.
Mais dans le cas de tissus teint, ça peut rapidement être une question piège voir une véritable prise de tête.
Mais heureusement pour vous, j’ une merveilleuse astuce pour concernant cette problématique pour les tissus de Lin !
Avec le Lin, plus de prise de tête : il n’y a pas de recto ni de verso.
Ou plutôt, le recto et le verso sont strictement identiques pour du Lin teint (et non pour du Lin imprimé, of course…). Pour une fois, vous pouvez couper deux manches droites sans que ça soit un problème ! (Celles qui savent, savent… Ne me dites pas que je suis la seule à faire ce genre de bourde…)
2. Couper Le Lin Dans Le Droit Fil?
Trouver le recto et le verso du Lin est donc un jeu d’enfant, par contre couper le Lin dans le droit fil peut vite ressembler à une torture organisée. Le Lin a effectivement une tendance à se déformer et à s’arrondir sous les lames de vos ciseaux.
Harg, ça peut vite générer tout un répertoire de noms d’oiseaux des quatre coins du monde !
Si vous ambitionnez de coudre un vêtement qui nécessite de coudre strictement dans le droit fil, je vous recommande d’amidonner votre tissu avant de le couper. Pas pour vous faciliter la couture…. Mais pour vous permettre de couper sans que le tissu ne se déforme!
Pour cela, il est primordial de faire extrêmement attention à l’étape du séchage de votre tissu juste APRES l’amidonnage.
Voici la petite recette de l’amidonnage valable pour tous les tissus fluides (quantité à adapter en fonction de la quantité de tissu à traiter):
Faites chauffer 3 litres d’eau bouillante.
Retirez l’eau du feu.
Ajoutez 150 gr d’amidon en poudre.
Remuez pour bien dissoudre l’amidon.
Trempez votre tissu dans l’amidon liquide (attention à ne pas se brûler).
Tournez pendant 1 minute.
Faire sécher votre tissu à plat ou suspendu à un support parfaitement droit, évitez les cordes à linges avec une grande courbe.
Pour vous assurer une précision optimale, ne coupez pas vos pièces en double ou au pli (et c’est là qu’il m’arrive malencontreusement de couper deux manches droites – voir point 1).
Pas de panique, l’amidonnage part au premier lavage et votre tissu retrouve son joli tombé si agréable.
Et si vous êtes pressées, utilisez une bombe d’amidon Fabulon en la pulvérisant sur votre tissu positionné bien à plat.
3. Comprendre La Main Du Lin?
Le Lin est un tissu très particulier qui possède ses caractéristiques propres :
avec un tombé lourd (top),
avec un tombé rond (parfait),
avec une belle fluidité (merveilleux),
qui froisse très rapidement (argh) !
En comprenant mieux ces caractéristiques, vous pouvez mieux choisir les projets de coutures qui sublimeront ce tissu. En particulier, les patrons de couture suivants sont de très bons partenaires pour coudre le Lin :
Les patrons qui jouent avec des drapés.
Les patrons qui ont une belle aisance et ampleur et qui mettent en valeur un tissu au tombé lourd et rond.
Choisir une association patron–tissu idéale est une science à part entière (pour mieux connaitre vos tissus et pouvoir mieux choisir les patrons qui leur conviendront le mieux, c’est ici!), mais en comprenant comment se comporte le tissu, c’est tout de suite beaucoup plus simple !
Bien sûr au jeu de l’association particulière tissu – patron, l’intuition, mais surtout l’expérience ne pourront jamais être remplacées par aucun manuel.
Alors, Expérimentez !
4. Précautions Pour Coudre Le Lin?
Après avoir précautionneusement coupé votre tissu en respectant le droit fil (voir astuce numéro 2), vous voilà prêtes à coudre votre tissu en Lin. La couture du Lin est très agréable et simple : le tissu ne glisse pas, ne roulotte pas, n’est pas très fragile.
Cependant, une attention particulière doit être portée aux finitions !
Et oui, le Lin est un tissage en toile simple. Il s’effiloche donc relativement facilement.
Pour ne pas avoir de problème avec ce petit inconvénient, réalisez vos finitions en coutures anglaises. Cette technique (dont le tuto est disponible ici) permet de faire des finitions parfaitement propres. En plus, La toile de Lin Oeko-tex vendue sur le site de Mars-elle.com est suffisamment légère pour permettre cette finition sans faire de surépaisseurs peu esthétiques.
La couture anglaise, c’est propre, c’est solide, et cerise sur le gâteau, c’est super facile à faire ! (Et pas besoin de surjeteuse…). Oui, je suis une véritable groupie de couture anglaise 😉
5. Comment Laver Le Lin?
Le Lin se lave sans aucun problème à 40°C. Préférez utiliser une lessive douce ou naturelle (type savon de Marseille) et évitez les lessives avec du chlore qui ont tendance à maltraiter les fibres naturelles. Bref, rien de bien sorcier pour laver votre tissu ou votre vêtement.
6. Comment Ne Pas S’arracher Les Cheveux Lors Du Repassage De Votre Vêtement?
Comme détaillé au point numéro 3 (comprendre la main du Lin), il est clair que le désavantage du Lin, c’est qu’il froisse plus rapidement que d’autres fibres naturelles. Et dans ces conditions, le repassage peut être un problème.
Pas de panique, il existe trois petites astuces qui vont vous faciliter la vie :
Faites un mini essorage en réglant l’essorage de votre cycle de lavage au minimum (700 tours par minutes)
Mettez directement vos vêtements à sécher! En effet, il vaut mieux éviter de laisser votre linge en attente dans le tambour de votre machine à lessiver après l’essorage. Ensuite, étendez vos vêtements le plus consciencieusement possible en évitant au maximum les plis.
Repassez vos vêtements sur l’envers avec beaucoup de vapeur, de préférence lorsque le tissu est encore légèrement humide.
7. Parfois, Le Lin, Ça Pique Et Ça Gratte?
Lorsque j’ai sorti la dernière collection de Lin, ma grand-mère m’a de suite raconté que, lorsqu’elle était petite, elle avait une robe en lin qu’elle DETESTAIT. Cette robe piquait et grattait de partout: un vrai cauchemar!
Quant à Monsieur Marcel, il m’a rappelé cette chemise en Lin qu’il n’a pas pu porter tellement elle lui titillait les nerfs.
Oui, le Lin c’est une fibre durable, mais si c’est une fibre qui grattouille, c’est pas vraiment un cadeau…
Mais pas as de panique!
Le Lin gratte… seulement quand il n’a pas été traité spécifiquement.
La fibre de Lin est une fibre très longue et relativement épaisse et c’est pour cette raison qu’elle peut gratter. Mais les techniques de traitement de la fibre de Lin ont considérablement évoluées ces dernières années, ce qui permet désormais d’éviter ce genre de désagréments.
Le Lin de Mars’elleest passé sur une lame extrêmement chaude qui va lisser toutes ces fibres. Le résultat est un tissu très doux qui n’a plus rien à voir avec la petite robe d’enfance de ma grand-mère ou la chemise de la fast-fashion de Monsieur Marcel.
8. Le Lin Par Temps Chaud Et Par Temps Froid.
Le Lin est un tissu qui est réputé super confortable pour les grosses chaleurs.
Mais en réalité, le Lin est un tissu thermo-régulant. Ce terme un peu barabro-scientifique signifie simplement que le Lin vous donne de la fraicheur lorsqu’il fait chaud et de la chaleur lorsqu’il fait froid.
Pourquoi pas vous coudre des vêtements en Lin que vous pouvez porter toute l’année ?
9. Le Lin Pour Des Vêtements Super Solides.
Une des grandes qualités du Lin est sa résistance et sa solidité. C’est une fibre naturelle bien plus solide que le coton et la laine. Cette caractéristique en fera un des tissus les plus durables qui vous permettra de garder vos cousettes pendant de nombreuses années.
Le Lin demande un peu d’adaptation pour le prendre en main, et surtout pour le faire rentrer dans le droit-fil. Mais l’investissement en vaut largement la chandelle, parce que votre cousette peut durer longtemps pour peu que vous :
Preniez le temps de faire des finitions soignées. (Est ce que je vous ai déjà dit à quel point j’aimais les coutures anglaises ?)
Après ces découvertes sur ce tissu durable par excellence, est ce qu’il y a encore quelque chose qui vous retient de coudre du Lin ?
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Le Lin est un tissu incroyable qui vit aujourd’hui une nouvelle jeunesse. En effet, le Lin attire de plus en plus de monde grâce à sa nature écologique (si vous voulez en savoir plus à ce sujet, rendez vous dans cet article, où j’aborde le véritable impact écologique du Lin).
Mais curieusement, coudre du Lin et l’entretenir pose souvent des problèmes aux couturières peu habituées à manipuler cette étoffe !
Mais ne vous inquiétez plus ! Mars’elle a bien compris que vous rêviez de ramener le lin au-devant de la scène textile et elle a des solutions pour vous!
Voici donc la liste des 9 secrets du lin qui vous permettront de devenir une experte en la matière et de ne plus douter lors de la réalisation et de l’entretient de vos coutures en lin:
1. Recto? Verso? Où Se Trouve L’endroit Du Lin?
Beaucoup de tissus ont deux faces différentes. Bien sûr, ça n’est pas compliqué d’identifier le recto et le verso dans le cas d’imprimé.
Mais dans le cas de tissus teint, ça peut rapidement être une question piège voir une véritable prise de tête.
Mais heureusement pour vous, j’ une merveilleuse astuce pour concernant cette problématique pour les tissus de Lin !
Avec le Lin, plus de prise de tête : il n’y a pas de recto ni de verso.
Ou plutôt, le recto et le verso sont strictement identiques pour du Lin teint (et non pour du Lin imprimé, of course…). Pour une fois, vous pouvez couper deux manches droites sans que ça soit un problème ! (Celles qui savent, savent… Ne me dites pas que je suis la seule à faire ce genre de bourde…)
2. Couper Le Lin Dans Le Droit Fil?
Trouver le recto et le verso du Lin est donc un jeu d’enfant, par contre couper le Lin dans le droit fil peut vite ressembler à une torture organisée. Le Lin a effectivement une tendance à se déformer et à s’arrondir sous les lames de vos ciseaux.
Harg, ça peut vite générer tout un répertoire de noms d’oiseaux des quatre coins du monde !
Si vous ambitionnez de coudre un vêtement qui nécessite de coudre strictement dans le droit fil, je vous recommande d’amidonner votre tissu avant de le couper. Pas pour vous faciliter la couture…. Mais pour vous permettre de couper sans que le tissu ne se déforme!
Pour cela, il est primordial de faire extrêmement attention à l’étape du séchage de votre tissu juste APRES l’amidonnage.
Voici la petite recette de l’amidonnage valable pour tous les tissus fluides (quantité à adapter en fonction de la quantité de tissu à traiter):
Faites chauffer 3 litres d’eau bouillante.
Retirez l’eau du feu.
Ajoutez 150 gr d’amidon en poudre.
Remuez pour bien dissoudre l’amidon.
Trempez votre tissu dans l’amidon liquide (attention à ne pas se brûler).
Tournez pendant 1 minute.
Faire sécher votre tissu à plat ou suspendu à un support parfaitement droit, évitez les cordes à linges avec une grande courbe.
Pour vous assurer une précision optimale, ne coupez pas vos pièces en double ou au pli (et c’est là qu’il m’arrive malencontreusement de couper deux manches droites – voir point 1).
Pas de panique, l’amidonnage part au premier lavage et votre tissu retrouve son joli tombé si agréable.
Et si vous êtes pressées, utilisez une bombe d’amidon Fabulon en la pulvérisant sur votre tissu positionné bien à plat.
3. Comprendre La Main Du Lin?
Le Lin est un tissu très particulier qui possède ses caractéristiques propres :
avec un tombé lourd (top),
avec un tombé rond (parfait),
avec une belle fluidité (merveilleux),
qui froisse très rapidement (argh) !
En comprenant mieux ces caractéristiques, vous pouvez mieux choisir les projets de coutures qui sublimeront ce tissu. En particulier, les patrons de couture suivants sont de très bons partenaires pour coudre le Lin :
Les patrons qui jouent avec des drapés.
Les patrons qui ont une belle aisance et ampleur et qui mettent en valeur un tissu au tombé lourd et rond.
Choisir une association patron–tissu idéale est une science à part entière (pour mieux connaitre vos tissus et pouvoir mieux choisir les patrons qui leur conviendront le mieux, c’est ici!), mais en comprenant comment se comporte le tissu, c’est tout de suite beaucoup plus simple !
Bien sûr au jeu de l’association particulière tissu – patron, l’intuition, mais surtout l’expérience ne pourront jamais être remplacées par aucun manuel.
Alors, Expérimentez !
4. Précautions Pour Coudre Le Lin?
Après avoir précautionneusement coupé votre tissu en respectant le droit fil (voir astuce numéro 2), vous voilà prêtes à coudre votre tissu en Lin. La couture du Lin est très agréable et simple : le tissu ne glisse pas, ne roulotte pas, n’est pas très fragile.
Cependant, une attention particulière doit être portée aux finitions !
Et oui, le Lin est un tissage en toile simple. Il s’effiloche donc relativement facilement.
Pour ne pas avoir de problème avec ce petit inconvénient, réalisez vos finitions en coutures anglaises. Cette technique (dont le tuto est disponible ici) permet de faire des finitions parfaitement propres. En plus, La toile de Lin Oeko-tex vendue sur le site de Mars-elle.com est suffisamment légère pour permettre cette finition sans faire de surépaisseurs peu esthétiques.
La couture anglaise, c’est propre, c’est solide, et cerise sur le gâteau, c’est super facile à faire ! (Et pas besoin de surjeteuse…). Oui, je suis une véritable groupie de couture anglaise 😉
5. Comment Laver Le Lin?
Le Lin se lave sans aucun problème à 40°C. Préférez utiliser une lessive douce ou naturelle (type savon de Marseille) et évitez les lessives avec du chlore qui ont tendance à maltraiter les fibres naturelles. Bref, rien de bien sorcier pour laver votre tissu ou votre vêtement.
6. Comment Ne Pas S’arracher Les Cheveux Lors Du Repassage De Votre Vêtement?
Comme détaillé au point numéro 3 (comprendre la main du Lin), il est clair que le désavantage du Lin, c’est qu’il froisse plus rapidement que d’autres fibres naturelles. Et dans ces conditions, le repassage peut être un problème.
Pas de panique, il existe trois petites astuces qui vont vous faciliter la vie :
Faites un mini essorage en réglant l’essorage de votre cycle de lavage au minimum (700 tours par minutes)
Mettez directement vos vêtements à sécher! En effet, il vaut mieux éviter de laisser votre linge en attente dans le tambour de votre machine à lessiver après l’essorage. Ensuite, étendez vos vêtements le plus consciencieusement possible en évitant au maximum les plis.
Repassez vos vêtements sur l’envers avec beaucoup de vapeur, de préférence lorsque le tissu est encore légèrement humide.
7. Parfois, Le Lin, Ça Pique Et Ça Gratte?
Lorsque j’ai sorti la dernière collection de Lin, ma grand-mère m’a de suite raconté que, lorsqu’elle était petite, elle avait une robe en lin qu’elle DETESTAIT. Cette robe piquait et grattait de partout: un vrai cauchemar!
Quant à Monsieur Marcel, il m’a rappelé cette chemise en Lin qu’il n’a pas pu porter tellement elle lui titillait les nerfs.
Oui, le Lin c’est une fibre durable, mais si c’est une fibre qui grattouille, c’est pas vraiment un cadeau…
Mais pas as de panique!
Le Lin gratte… seulement quand il n’a pas été traité spécifiquement.
La fibre de Lin est une fibre très longue et relativement épaisse et c’est pour cette raison qu’elle peut gratter. Mais les techniques de traitement de la fibre de Lin ont considérablement évoluées ces dernières années, ce qui permet désormais d’éviter ce genre de désagréments.
Le Lin de Mars’elleest passé sur une lame extrêmement chaude qui va lisser toutes ces fibres. Le résultat est un tissu très doux qui n’a plus rien à voir avec la petite robe d’enfance de ma grand-mère ou la chemise de la fast-fashion de Monsieur Marcel.
8. Le Lin Par Temps Chaud Et Par Temps Froid.
Le Lin est un tissu qui est réputé super confortable pour les grosses chaleurs.
Mais en réalité, le Lin est un tissu thermo-régulant. Ce terme un peu barabro-scientifique signifie simplement que le Lin vous donne de la fraicheur lorsqu’il fait chaud et de la chaleur lorsqu’il fait froid.
Pourquoi pas vous coudre des vêtements en Lin que vous pouvez porter toute l’année ?
9. Le Lin Pour Des Vêtements Super Solides.
Une des grandes qualités du Lin est sa résistance et sa solidité. C’est une fibre naturelle bien plus solide que le coton et la laine. Cette caractéristique en fera un des tissus les plus durables qui vous permettra de garder vos cousettes pendant de nombreuses années.
Le Lin demande un peu d’adaptation pour le prendre en main, et surtout pour le faire rentrer dans le droit-fil. Mais l’investissement en vaut largement la chandelle, parce que votre cousette peut durer longtemps pour peu que vous :
Preniez le temps de faire des finitions soignées. (Est ce que je vous ai déjà dit à quel point j’aimais les coutures anglaises ?)
Aujourd’hui, je sors un peu de ma zone de confort toute faite de coton bio. En effet, je vous vente depuis bien longtemps déjà les bienfait environnementaux du coton bio et l’importance de l’utiliser dans la confection de textile.
Mais le coton bio n’est pas la seule option écologique, et j’ai donc envie d’agrandir vos horizons en vous parlant d’une autre fibre 100% naturelle qui se trouve depuis longtemps sur ma liste de protégés: le LIN.
Histoire Du Lin : Un Tissu Écologique Qui Traverse Les Époques
Le lin est une fibre naturelle utilisée depuis très longtemps pour la fabrication de tissus. Les momies de l’Égypte ancienne (3.000 Av J.C.) étaient déjà emballées dans des bandelettes de lin.
Ce sont les Phéniciens qui apportent le lin d’Égypte vers l’Europe, il sera ensuite adopté par les Grecs et puis par les Romains.
La culture du lin s’adapte particulièrement bien à nos latitudes. Il est cultivé sans pesticides ni engrais à une époque où la culture bio est la seule option possible.
Le lin permet de tisser des étoffes solides. Il est d’abord utilisé pour fabriquer des vêtements de travail pour l’agriculture et des voiles des bateaux, mais il devient très vite un tissu fin et noble. Le lin est décliné en dentelles, en linge fin de maison, en chapeaux, etc. La tapisserie de Bayeux est probablement la plus célèbre pièce de lin ; cette tapisserie médiévale témoigne de la richesse des savoir-faire de l’époque.
Le lin est le tissu le plus utilisé en Europe, avec la toile de laine, et ce jusqu’au 19ème siècle.
Son utilisation décline rapidement avec l’arrivée massive du coton importé d’Inde et des Amériques ; le coton séduit par sa douceur et par sa facilité d’entretien. La culture du lin en Europe disparaît presque totalement quand arrivent les « miraculeux » textiles synthétiques dans les années 1960.
Aujourd’hui le lin revit une nouvelle jeunesse. En effet, la demande des consommateurs change et l’intérêt pour les produits éco-responsables et durables permet au lin de revenir sur le devant de la scène. Cette nouvelle mode se veut confortable, solide, intemporelle, facile à porter et faite de fibres écologiques produites de manière responsable.
Culture Du Lin : De La Plante Au Tissu
Le lin européen est cultivé principalement en France, Belgique et aux Pays-Bas (entre Caen et Amsterdam). Il est aussi cultivé en Russie (dans les pays de l’ex-URSS), en Chine et en Égypte.
Le lin ne peut être cultivé de manière intensive, d’une part pour éviter d’épuiser les terres et d’autre part pour éviter le développement de parasites qui lui sont spécifiques. La rotation des cultures de lin sur une même parcelle suit un cycle de 5 à 7 ans.
Dans ces conditions, il ne nécessite pas de pesticides chimiques et, sous nos latitudes, le lin pousse avec très peu d’engrais et sans aucun apport d’eau supplémentaire. Cependant, cette culture est très délicate, particulièrement sensible à l’humidité elle est donc très dépendante de la météo.
Le lin aime les faibles amplitudes thermiques et l’humidité, c’est une plante de climat tempéré, c’est essentiel pour son rouissage.
La pousse du lin prend environ 3 mois. Au plus fort de sa floraison, les champs de lin se parent d’un doux bleu qui vient colorer le vert léger de la plante. La fibre qui est utilisée pour faire les tissus se trouve dans la longue tige de la plante. Environ un mois après la floraison, les plantes sont arrachées (pour préserver la longueur des fibres) et déposées à même le sol en andins, c’est le rouissage.
Ce sont la pluie, l’humidité du sol et de l’air qui vont permettre aux 215 espèces de champignons et 95 espèces de bactéries naturelles de faire leur travail. Ces micro-organismes éliminent la pectose, ciment naturel qui lie les faisceaux de fibres au reste de la tige. Le rouissage est une opération naturelle mais complexe et délicate. Le rôle du liniculteur est primordial pour la suite de la préparation des fibres.
Lorsque le rouissage est bien homogène, les plants sont ramassés et les fibres sont séparées des tiges pour être transformées en fil, puis en tissu grâce à des traitements purement mécaniques.
Le lin est une plante qualifiée de « zéro déchet » puisque chaque partie peut être utilisée :
Les graines pour faire de l’huile de lin (peinture) et de la farine de lin (alimentation du bétail)
Les fibres courtes sont utilisées dans la matelasserie,
Les fibres longues sont utilisées pour le textile,
Le bois des tiges est utilisé pour des applications de litière et de chauffage,
Les poussières et autres résidus sont finalement compostés.
L’impact Écologique Réel Du Lin
Vous l’avez compris, les méthodes de culture et de transformation de la fibre font du lin un tissu intrinsèquement écologique.
Sa culture ne demande pas d’eau supplémentaire, peu d’engrais, pas ou peu de pesticides,
La plante est cultivée proche de chez nous, dans nos campagnes d’Europe centrale ; il n’y a donc pas de transport depuis des pays lointains,
Le traitement des fibres est un traitement purement mécanique (aucun produit chimique) et qui utilise peu d’eau et d’énergie.
Bref, le lin c’est le Graal ultime de la fibre écologique et durable.
MAIS…
Depuis le renouveau du lin, justement plébiscité pour ses qualités écologiques, la demande s’est développée fortement. Cette croissance rapide a entrainé le déplacement des étapes de filage et de tissage en Chine.
Délocaliser ce travail à l’autre bout du monde, pour des raisons de coût, c’est augmenter l’impact écologique de la chaine de fabrication et grever le lin d’un impact environnemental dont il n’a nul besoin.
Le lin est aussi, malheureusement, de plus en plus utilisé comme un « faire-valoir » textile et comme atout marketing. L’origine naturelle et durable du lin est utilisée pour valoriser des tissus faits de fibre mélangées : lin-coton, lin- viscose, ou encore lin et fibres synthétiques. Le mélange de fibres de qualités différentes au sein d’un même tissu rend ce tissu impropre au recyclage. Les tissus faits de lin mélangé perdent donc leur caractère durable (voir cet article sur le recyclage textile pour plus d’information).
Le Lin Bio : Un Renouveau En France
Le tissu de lin certifié bio commence à se répandre pour répondre à la demande croissante de fibres écologiques. Le lin bio est issu d’une culture 100% écologique qui garantit une fibre cultivée et traitée sans aucun produit chimique.
A l’heure actuelle, moins d’un demi-pourcent de la production de lin en Europe est certifiée Bio (GOTS). Mais ce marché va rapidement se développer pour répondre à la demande croissante. En Novembre 2018, le fil de lin certifié bio était en rupture de stock ; de quoi stimuler les producteurs existants à se former à la culture bio du lin.
Pour adapter l’offre à la demande, les marques, les distributeurs, les organismes de certification et les agriculteurs travaillent ensemble pour structurer et développer cette nouvelle filière du lin bio.
Il faut pourtant rester attentif à ce développement et favoriser l’action locale. Pour l’instant, cette filière se structure en France et notamment en Normandie. Mais, lorsque le marché sera plus mature, il faut craindre que les fibres bio cultivées en Europe soient filées, tissées et teintes dans des usines chinoises certifiées GOTS. Le produit final, quoique certifié GOTS, aura pourtant parcouru quelques milliers de kilomètres aux frais de notre belle planète !
Vous trouverez des informations détaillées dans cet article pour mieux comprendre les certifications textiles.
La filière du lin bio se développe, gardons là européenne : un consommateur averti en vaut mille !
Le Lin Oeko-Tex De Mars-elle.com
La nouvelle collection de toile de Lin uni de Mars-elle.com est en ligne.
Celle-ci est totalement européenne. Le lin a été cultivé, filé, tissé et teint en Europe. Par ailleurs, cette collection est certifiée Oeko-tex, ce qui signifie que le produit fini ne contient aucun pesticide ou produit chimiques d’aucune sorte (mieux comprendre la certification Oeko-Tex)
C’est un tissu solide, durable et à faible impact environnemental.
Le lin naturel et écru a retrouver sur la boutique de Mars-elle.com.
Par ailleurs, si vous avez des doutes sur comment coudre et entretenir du lin, voici les 9 secrets sur ce tissu un peu particulier pour être certain de ne pas se tromper!
Et vous, en connaitre un peu plus sur le lin vous a-t-il donné envie de vous en servir pour vos futures cousettes?
Pssssst! Tu as aimé cet article? Épingle-le sur pinterest!
Au moment où j’ai commencé à chercher des usines de production de tissus bio pour lancer Mars-elle.com en 2018, j’ai eu beaucoup de question de mon entourage, des couturières sur ce fameux tissu bio.
« Pourquoi du tissu bio ? »
« Mais c’est quoi qui est bio dans le tissu ? »
« Etc… »
Et toutes ces discussions m’ont inspirée beaucoup d’articles sur le sujet. J’espère que vous y trouverez la réponse à vos questions. Et si ce n’est pas le cas, je vous invite à me les poser en commentaires pour qu’on puisse y réfléchir ensemble !
Voilà un petit échantillons des tissus Bio de Mars-elle.com que vous pouvez retrouver sur la boutique en ligne 🌱
Le sujet est super vaste et j’ai décidé de le scinder en 3 parties pour vous permettre d’y chercher plus facilement la réponse à vos questions
1- Les tissus bio en général
2- Le coton : le grand acteur de la problématique écologique et durable
Mais si le concept de tissu bio peut être relatif, il existe de nombreuses certifications textiles pour vous permettre de faire confiance dans la chaine de production des tissus. Le problème ? Il existe tellement de certification qu’il est difficile d’y voir clair. Pour enfin comprendre la jungle des certifications des tissus plus ou moins bio, voici une analyse des 5 plus grandes certifications.
Une petite vue sur les fameuses fiches Mémo. Vous pouvez les télécharger directement en cliquant sur la photo 👍
Et si vous voulez comprendre l’impact écologique des tissus, je propose des fiches Mémo gratuites que vous pouvez télécharger tout de suite. J’y ai condensé beaucoup d’info sur les matières premières et sur leurs impacts écologiques (et pas que).
Finalement, dans la catégorie des généralités sur les tissus bio, il était très important pour moi d’aborder un point problématique : le prix ! Je vous explique en long et en détail (et en transparence) pourquoi les tissus bio coutent ce qu’ils coutent?
2 – Le coton : le grand acteur des tissus bio
Quand on parle de tissu bio, de pollution textile, de problèmes environnementaux de l’industrie de la mode, on pense directement à la culture du coton, n’est-ce pas ?
Ce sujet de l’impact écologique du coton et des tissu bio en coton a été un des premier que j’ai traité sur le blog.
Tout d’abord, je vous emmène dans un petit reportage photo comprendre comment, où et comment sont cultivé les fibres de coton. C’est fou, nous portons ce tissu presque quotidiennement et pourtant très peu de personne se rendent compte du processus de culture et de récolte. J’ai eu l’occasion de faire la récolte du coton et j’y ai appris énormément de chose.
J’ai même pu conduire cette grosse machine pour faire la récolte du coton. C’était trop coool 🤪
Quand finalement j’ai lancé les tissus bio de Mars-elle.com, j’ai eu cette question (plusieurs fois) :
« Du tissu bio ? mais pourquoi ? Tu ne vas pas le manger quand même ? »🧐
Je vous conseille VRAIMENT de vous renseigner sur les tissus bio avant de tirer des conclusions sur la question. Lors de mes recherches (bien avant de me lancer dans les tissus de Mars-elle.com), j’ai été choquée par ce que j’ai découvert sur l’impact des tissus bio et non-bio. Alors, vous regarderez peut-être sous un autre regard les tissus bio en lisant cet article.
Enfin, pour parler de la culture du coton et en particulier du coton bio, il était très important pour moi de creuser le sujet de la consommation en eau de ces deux cultures. D’un coton le coton conventionnel et de l’autre le coton bio. Parce que vous le savez (si vous avez lu l’article précédent), le coton est une plante qui a besoin de beaucoup d’eau et de beaucoup de chaleur. Et ces deux conditions ne sont que très rarement réunies naturellement. C’est pour ça qu’il existe une guerre de l’eau autour de la culture du coton.
3 -Les tissus bio dans la couture
Après avoir parlé des grands sujets sur les tissus bio, puis plus spécifiquement de la culture du coton bio, je veux encore aborder la question des tissus durables dans la couture.
Je vous ai écrit un guide simple et rapide sur quels tissus écologiques coudre. Parce qu’il n’est pas toujours évident de voir clair dans toutes les propositions disponibles, n’est-ce pas ?
Pour aller plus loin sur un tissu en particulier, je vous propose de vous plonger dans l’univers du lin. Du lin bio est ce que ça existe ? Pourquoi est-ce un tissu écologique par nature? Cet article vous explique aussi la culture et le traitement du lin et surtout les dernières évolutions industrielles de production de ces tissus incroyables.
Une question récurrente des couturières est la suivante :
« Est-ce que les tissus bio déteignent ? »
Je comprends parfaitement cette question. Rien de plus frustrant qu’un tissu qui perd ses couleurs après quelques lavages… et du coup j’ai enquêté sur la question. Est-ce que le tissu bio déteint ?. Parce que les tissus de Mars-elle.com ne déteignent pas. La-dessus j’ai fait beaucoup de tests💪. Mais est-ce vrai pour tous les tissus bio ?
Finalement j’ai eu un échange super enrichissant avec une couturière sur les sac-à-vrac et l’importance d’utiliser des tissus bio pour les coudre. Je trouve que cette réflexion était vraiment pertinente et peut vraiment raisonner avec les couturières qui se lancent dans le zéro-déchet cousu-main.
J’espère que toutes ces informations vous aident.
Mais comme vous avez pu le lire dans ces lignes, les sujets que j’aborde sur le blog sont souvent issus d’une discussion, d’une conversation, de questions, etc.
Donc si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à me les poser en commentaire, je serais ravie d’y répondre et d’en discuter ensemble !
Et là je me suis rendue compte que j’avais oublié de vous expliquer pourquoi j’avais créé cette formation Vidéo.
En réalité, il y a un peu moins d’un an, j’étais dans la rédaction plein pot du Guide pratique des tissus.
J’avais un plan détaillé.
J’avais énooooormément de choses à vous dire.
Mais j’avais oublié que j’avais aussi des contraintes. Que mon éditrice s’est employée à me rappeler : « Maaaaaax xyz caractères, touuuuuuut compris » (spoiler alerte, je n’y suis pas arrivée, le livre fait 110 pages et on a du rentrer le contenu au chausse-pied 😂 ).
Au moment de boucler le manuscrit, à la veille du confinement, je me suis retrouvée à trancher dans le vif de plusieurs sujets qui me tiennent pourtant particulièrement à cœur.
Et c’est là qu’est arrivé un alignement des astres que je n’avais pas du tout anticipé :
Limitation (et frustration) de contenu pour le livre
+ confinement
= création d’une formation Vidéo.
Et cet alignement était parfait à plus d’un titre :
Confinement = le temps de sortir de ma zone de confort et de tourner les Vidéo ;
Expliquer ce concept particulier en vidéo et avec de nombreuses photos est vraiment plus facile et, je pense, efficace que de le faire avec des mots.
Moi en Vidéo (super à l’aise 🤪) qui vous parle de tissu (entourée de tissu), ça donne ça.
La formation et le guide pratique des tissus, même combat ?
Pour en revenir à la question que mes lectrices m’ont beaucoup posée à la sortie du guide pratique des tissus (« Le livre et la formation, c’est kif-kif et boule de gomme ? ») la réponse est donc :
Oui mais non.
Laissez-moi vous expliquer.
OUI, le livre et la formation traitent du même sujet (les tissus) avec le même objectif (vous donner des clés pour mieux les comprendre, mieux les choisir et au final mieux les coudre).
MAIS NON, le livre et la formation ne partagent pas du tout le même concept.
Dans la formation Vidéo, je vous explique à fond et en détail ma méthode intuitive pour bien catégoriser et choisir vos tissus.
Et tous ces concepts ne se déclinent pas aussi bien avec des mots. J’ai donc décidé (fortement encouragée par le nombre de caractères max du manuscrit) de limiter très fort l’explication de ces concepts dans le livre.
Au final, les deux approches sont vraiment complémentaires.
L’autre basée sur une méthode intuitive et facile à appliquer (la formation vidéo).
Ces deux approches sont là pour vous aider à mieux comprendre vos tissus. Certaines préféreront l’une ou l’autre ou les deux (ou aucune 😝).
Cousette ratée = couturière frustrée.
Cette frustration liée à des cousettes ratées, je la croise très souvent sur les réseaux sociaux. Chez les couturières débutantes, mais aussi parfois chez des couturières expérimentées… Je sais que la raison principale est que nous connaissons super mal le monde des tissus. Nous les choisissons principalement sur base des couleurs ou des motifs. Alors que la structure du tissu et son tombé ont un impact éééééénorme sur le rendu du vêtement fini.
Nos choix sont super importants.
C’est un peu comme faire un gâteau au chocolat avec du chocolat au lait ou du chocolat noir… le résultat est complètement différent. Il n’y a pas une bonne recette, mais il y a certainement une recette que VOUS préférez (moi c’est #teamchocolatnoir).
En couture, c’est pareil. Toutes les associations tissu/patron sont possibles, encore faut-il trouver celle dont vous rêvez.
Avec ma méthode intuitive (dans la formation vidéo), je veux vous donner les clés, pour que vous puissiez enfin bien choisir les tissus de votre prochaine cousette 😍!
J’ai mis à profit :
Mes expériences de ratés en couture (humhumhum),
Ma passion pour le textile,
Mes années d’expérience de couture de toute ma garde-robe (avec heureusement de moins en moins de ratés),
Mes deux années d’expérience d’éditrice de tissu,
Mes premières semaines de confinement…,
pour vous proposer ma méthode intuitive pour facilement associer tissus et patrons.
Une méthode intuitive pour choisir ses tissus ?
ATTENTION, ce n’est pas un cours d’ingénierie textile. Je me suis efforcée de ne pas utiliser des termes techniques à tout vent. Parce que vous me connaissez un peu, le monde technique du textile, j’adoooooore ça. Et je peux vite m’emballer sur ces sujets (il n’y a qu’à voir le guide pratique des tissus pour comprendre)
Dans cette formation, je vous propose quelque chose de très différent.
Ma méthode est basée sur un concept assez simple et applicable directement pour votre prochaine cousette (sans étudier le dictionnaire textile). En plus, j’ai pris le temps d’ajouter une fouuuuuule d’exemple (de patrons, de tissus et de vêtements cousus) pour que vous puissiez vraiment SENTIR l’essence de ce concept. 🤓
Comme vous l’avez compris, cette formation vidéo n’était pas prévue et elle s’est « imposée à moi » à la faveur du confinement.
Sauf que je n’étais pas vraiment préparée pour ça.
Que je n’ai pas une aisance incroyable devant la caméra.
Que je n’ai même pas de caméra 😝
Et que je ne peux définitivement pas m’empêcher, de temps en temps, de placer une info technique sur les tissus.😂
Mais depuis sa sortie, vous avez été nombreuses à me faire des supers retours sur cette formation.
En voici quelques extraits. (j’ai malheureusement oublié de prendre des copies des autres retours). Donc si vous en avez, n’hésitez pas à le faire en commentaire ci-dessous (pour que je ne les perde plus 🤪
Mais finalement, la méthode intuitive est beaucoup plus à son aise en format Vidéo.
Et le fait que les deux soient séparés vous permet, à vous, de choisir l’approche, la stratégie, la combinaison qui vous correspond le mieux et de composer votre propre méthode !
Les nouvelles popelines bio de l’automne 2020 sont sorties. Il y en a seulement quatre. Et parmi ces quatre popelines imprimées, il n’y a qu’un seul nouveau motif.
Mais cet imprimé, ce motif, ce dessin est très très spécial pour moi. (Et depuis la sortie de la collection il a aussi son petit succès chez vous ❤️)
Pourtant, il a failli ne pas voir le jour.
J’étais à deux doigts de ne pas l’imprimer.
Et je vous explique pourquoi ce motif est important pour moi et pourquoi justement j’ai tellement douté lors de sa création.
C’est un arbre qui a une origine trèèèèèès ancienne et qui existait bien avant l’apparition des dinosaures (dixit Wikipédia). Et une particularité de ses feuilles est qu’elles deviennent complètement et uniformément jaune-or en automne.
C’est vraiment beau avec la lumières douce et rasante de saison.
Et ces feuilles, cette simplicité naturelle, cette forme délicate m’obsède depuis plusieurs mois.
Je la décline sur des assiettes.
Je la peints
Je la veux attachée à mes oreilles
Et surtout je rêve d’en faire un motif. Je rêve de pouvoir la coudre et la porter. D’avoir cette forme sur ma peau. Proche de moi.
Cette forme est devenue une obsession. 🔥
(je ne suis pas la créatrice des boucles d’oreille)
Mais vivre avec ce type d’obsession créative n’est pas si simple.
Surtout en 2020…
Créer un nouveau tissu ou faire face au blocage créatif
Une fois n’est pas coutume, je vais vous partager ici une partie plus personnelle, presque intime sur la création de ce motif.
TOUS mes motifs sont issus d’un processus créatif dirigé par mes émotions.
Mais celui-ci était très différent… et il a bien failli exploser en chemin.
Parce que cette obsession, cette envie de motif, elle est née au début du confinement. Techniquement tout était parfait pour créer des nouveaux motifs.
J’avais plus de temps
Plus d’espace mental
Et en plus j’avais très cette envie de Ginkgo
Et pourtant, je suis restée COM-PLE-TEMENT bloquée. Pendant le confinement j’ai peint, j’ai dessiné, j’ai écrit.
Mais IM-POS-SIBLE de créer de motifs. 😱
J’étais 100% bloquée.
Depuis le début de Mars’elle, c’était la première fois que je me retrouvais face à ce blocage.
Aujourd’hui après plusieurs mois, je comprends mieux pourquoi. La collection de Colibri sur les voiles bio était bloquée entre la production du tissu et l’impression. Toutes les usines étaient à l’arrêt.
Et pour moi, c’était comme un processus inachevé. Comme un livre dont il manque la fin, comme une gestation qui dure beaucoup plus longtemps que prévu.
Même si le processus créatif était fini, tant que je n’avais pas les tissus imprimés en main, j’étais incapable de créer autre chose.
Heureusement, ma créativité a pu se défouler sur d’autre chose. Et c’est inlassablement des feuilles de Ginkgo qui sont sorties de mes crayons et de mes pinceaux.
L’obsession grandissaient. 🔥
De l’obsession au motif textile
Et éventuellement la quarantaine a pris fin. Les usines ont pu ré-ouvrir et mon Imprimeur a finalement sorti la collection de printemps juste à temps pour célébrer l’été.
Lorsque j’ai commencé à recréer des motifs c’est évidemment ces feuilles de Ginkgo qui sont arrivées sur le papier.
MAIS, après la finalisation des plusieurs motifs et les premiers tests sur tissus, le résultat n’était plus à la hauteur de mon obsession qui avait tourné au fantasme.
J’ai donc supprimé purement et simplement toute une collection de motifs construits autour de ces feuilles après plusieurs mois de travail.
Il y en avait trop.
Ou pas assez.
Je ne sais plus.
Mais je ne me sentais pas à la hauteur.😨
Finalement, après plusieurs jours à errer un peu perdue, j’ai repris le travail sur le motif le plus simple de cette collection avortée. Je l’ai retravaillé avec de l’aquarelle pour y injecter la lumière des feuilles d’automne.
Je me suis réconciliée avec la création de motif. J’ai pu passer au-dessus de mon blocage, et je suis d’autant plus heureuse que ça soit avec ces magnifiques feuilles de Ginkgo.
Parce que ces feuilles sont littéralement une leçon de résilience.
Injecter de la résilience dans les tissus de Mars-elle.com.
Ces feuilles de Ginkgo m’obsèdent par leurs formes très douces et fluides et leurs couleurs qui passes du vert innocent au printemps au jaune flamboyant en automne.
Mais ce qui me touche aussi avec cet arbre n’est pas seulement esthétique.
Les Ginkgo Biloba sont des arbres incroyables :
C’est la seule plante à avoir survécu à la bombe de Hiroshima
Je vois dans cet arbre qui a traversé les millénaires, beaucoup de résilience.
Quoi qu’il arrive, il est là !
Il repousse.
Il trouve sa place.🌱
Et dans cette année 2020 particulièrement sans dessus dessous, j’avais besoin d’injecter cette forme de résilience lumineuse dans les motifs.
Dans ma garde-robe.
Dans votre quotidien.
J’ai envie que nous portions un peu de cette incroyable résilience directement sur notre peau pour nous accompagner. Un jour à la fois !
J’espère que ce partage plus personnel sur les créations de Mars’elle vous a plu. C’est plus personnel que ce que j’ai l’habitude d’écrire sur le blog 🦄
N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire.
Cette question sur les tissus bio je l’entends très souvent.
« J’ai peur que les tissus bio perdent leurs couleurs après un passage en machine à lessiver »
« J’aime bien les couleurs franches, alors je ne sais pas trop comment se comporte les tissus bio… »
Etc etc
Alors laissez-moi vous expliquer pourquoi ces peurs sont complètements infondés. Les tissus bio résistent aussi bien aux lavages que les tissus non-bio et leurs couleurs restent toujours aussi vives après des années de machine-à-laver.
Je vous explique pourquoi nos fausses croyances nous pousse à avoir peur.
Croyance numéro 1 : les tissus bio sont en teinture végétale ?
Vous connaissez les teintures végétales ? Ce sont des teintures 100% à base d’extraits de plantes (la garance, l’indigo, etc) ou d’animaux (comme la cochenille) qui ont été utilisées depuis des centaines d’années pour teindre les tissus.
Depuis environ 150 ans, ces teintures ont été entièrement remplacées par de teintures de produits de synthèse. Autrement dit : des produits chimiques. 🧐
Les teintures végétales des tissus ou de la laine sont aujourd’hui reléguées aux toutes petites productions artisanales. C’est un processus très beau et presque artistique. Chaque production est différente. Les nuances vont dépendre de la qualité de l’eau utilisée, de la température du jour et peut-être même des phases de la lune (peut être…).
Mais cela n’a rien à voir avec les teintures ou les impressions des tissus bio.
En effet les tissus bio sont teints et imprimés dans les mêmes usines que les tissus classiques.
Dans des grandes machines et avec des produits de synthèses (encre, pigments, etc).
Mais alors est ce que les tissus bio sont imprimés avec les mêmes encres que les tissus classiques ?
Croyance numéro 2 : le processus de teinture ou d’impression bio ou classique est différent ?
Les tissus bio et les tissus classiques peuvent très bien être teints ou imprimés dans la même usine. C’est le cas de mon imprimeur qui imprime aussi bien des tissus bio (pour Mars’elle notamment) ou des tissus de toutes autre type de qualité pour d’autres clients.
Et tous ces tissus passent dans la même machine.
Pourtant tous les imprimeurs ne sont pas capables d’obtenir leur certification bio GOTS et ce pour plusieurs raisons
Les teintures et impression bio nécessitent des encres ou des pigments sans aucuns métaux lourds et autres produits toxiques. Les produits toxiques sont encore très utilisés, notamment pour faire des couleurs fluo, brillantes, etc. Cependant la gamme des couleurs imprimables avec les encres « bio » permet d’obtenir toutes les couleurs du spectre.
Les usines certifiées bio (label GOTS) doivent avoir un système de récupération et de traitement complet des eaux usées. Bref, elles sont équipées avec de vraies centrales de traitement d’eaux pour ne relâcher que de l’eau clair dans l’environnement. La teinture des tissus (plus que l’impression) est un principe très consommateur en eau. Dans des pays très peu regardant sur la pollution de l’environnement, tous les produits (dont les fameux métaux-lourds dont il est question plus haut) sont relâchés directement dans les rivières qui sont transformées en égouts.
Enfin, pour être certifiées bio (GOTS), ces usines doivent avoir un système de traçabilité extrêmement évolué. En effet, il n’est pas question de mélanger les tissus bio et les tissus non bio qui passent dans les mêmes usines et dans les mêmes machines.
Bref, vous l’avez compris à ce stade les tissus bio passent dans les mêmes machines que les tissus classiques. Les encres ou les pigments utilisés sont en réalité les mêmes que ceux utilisés pour les tissus classiques moins des produits toxiques sur l’environnement qui permet les couleurs fluo.
Mais alors pourquoi a t’on a peur que les tissus bio déteignent ?
Croyance numéro 3 : c’est bio donc c’est moins solide ?
Étonnamment, nos générations ont développé une sorte de croyance générale comme quoi le plastique et les produits chimiques, c’est nécessairement plus solide.
Plus c’est chimique, plus nous pensons instinctivement que c’est solide.
Et j’ai remarqué que cette croyance s’applique aussi aux tissus.
Clairement, la fin du vingtième siècle à joué à fond sur cette croyance couplée à l’industrialisation dans tous les domaines.
Mais si aujourd’hui, nous savons intellectuellement que le « chimique » n’est pas nécessairement mieux que le naturel, il reste toujours ce réflexe, cette croyance que nous devons déconstruire petit à petit.
BREF, vous l’avez bien compris, le tissu bio ne déteint pas plus au lavage que le tissu non-bio.
Par contre, il est temps de changer nos schémas de penser et nos croyances infondées. Décodons l’héritage d’un vingtième siècle qui a poussé le bouchon trop loin (comme dirait Maurice 😂) dans le mythe du progrès technologique en tout genre.
Si vous chercher un fournisseur de tissus bio pour vos créations ou pour votre mercerie, je vous retrouve dans l’espace PRO et pour vous inscrire, c’est ici !
Mars’elle : fournisseur de tissu biologique, éthique et Européen.
Je suis la créatrice des tissus bio de Mars-elle.com. Depuis 2018, je produits des tissus bio avec des imprimés uniques. Mais il était important de pouvoir fournir aussi les créateurs et revendeurs avec ces tissus bios uniques.
Avant de devenir fournisseur de tissu bio, j’ai posé les bases solides des tissus biologiques de Mars-elle.com :
Les tissus sont 100% en fibres naturelles. Vous trouverez du lin et du coton sur la boutique. Mais il n’y a pas une fibre de viscose ou d’élasthane dans les tissus de Mars-elle.com. Même dans les jersey et les molleton. En effet, la viscose est un produit d’origine naturelle mais qui demande un traitement chimique extrêmement polluant. D’autre part, l’élasthane est un produit issu de la pétrochimie. Je ne voulais en aucun cas ajouter des fibres synthétiques aux tissus de Mars-elle.com qui sont 100% des tissus bio.
des tissus bio d’origine GOTS. Dans un monde ou les fibres viennent de l’autre bout du monde, la seule façon de garantir le respect strict de l’environnement est de passer par les certifications. Après analyse, la seule certification qui garanti vraiment un respect strict de ce qu’on imagine être un tissu bio est la certification GOTS. Tous nos fournisseurs et toutes les étapes de production (tissu, fibre, fil, impression, teinture, etc), sont certifiés GOTS.
Des tissus éthiques : Aujourd’hui, plus que jamais il est important de s’assurer que la production n’est pas faites sur base de l’exploitation d’employer de fournisseurs à une étape de la production du tissu. La certification GOTS garanti aussi que toute personne travaillant sur la production du tissu le fait dans des conditions dignes : salaire décent, pas de travail des enfant, application du code du travail international, etc.
Des tissus produits en Europe : l’industrie textile Européenne a presque disparue sur les 30 dernières années au profit de la délocalisation vers des pays d’Asie principalement. Si nous voulons conserver une résilience locale, il est important de garder une production et un savoir-faire localement. C’est pour ces raisons que toutes les productions manufacturières sont faites en Europe (France, Espagne, Portugal et Grèce principalement).
Tissu bio pour revendeur et créateur.
Lorsque la marque de tissus bio de Mars-elle.com a été créée en 2018, le focus a d’abord été de confirmer l’intérêt des couturières amateures pour le design des tissus mais aussi pour les valeurs de Mars’elle.
Fort du retour enthousiaste et engagé de mes clientes, j’ai ouvert l’offre vers les professionnels pour devenir fournisseur de tissu bio.
Mais je voulais absolument être fournisseurs aussi bien pour les créateurs (vêtements accessoires, zéro-déchet, etc) et les revendeurs (magasins de tissus, mercerie, etc).
Les tissus de Mars-elle.com sont fait pour apporter de la lumière dans notre paysage textile. Parce que vous le savez bien, trouver des tissus imprimés bio que ne sont pas vus partout n’est pas une mince affaire.
Les tissus biologiques imprimés de Mars-elle.com sont des créations originales, loin des injonctions de la mode. Ils ne seront pas démodés la saison prochaine. Cette volonté de combiner une forme d’intemporalité avec des imprimés lumineux et originaux fait partie de la marque de fabrique de Mars’elle.
En devenant fournisseur de tissus bio, je veux permettre :
Aux créateurs l’accès à des tissus lumineux et durables pour leur permettre de se différencier.
Aux revendeurs l’accès à des tissus intemporels et lumineux qui rencontrent un grand succès chez les couturières de plus en plus en demande des tissus écologiques.
Et parce qu’il est important pour moi de permettre aux petits structures (créateurs comme revendeurs) de se fournir avec les tissus de Mars-elle.com, les commandes professionnelles commencent à partir de 5 mètres de tissus.
Mars’elle, à ce jour, produit des tissus bio très différents : du lin, de la popeline de coton, du jersey, du molleton, de l’interlock, du voile de coton, du denim (Jeans), du Chambray, etc.
Tissu bio : comment se fournir chez Mars’elle
Rien de plus simple pour faire vos commandes pro de tissu bio sur Mars-elle.com. Que vous soyez créateurs ou revendeurs. Vous pouvez demander votre compte professionnel chez Mars-elle.com pour passez votre commande en ligne.
Les conditions sont les suivantes :
Minimum par tissu : 5m
Prix TTC pour les clients avec un numéro de SIRET
Prix HT pour les clients avec un numéro de TVA intracommunautaire
Prix dégressif en fonction de la quantité totale.
frais de port gratuit pour les commandes en ligne
Envoi en France, Belgique, Suisse, Italie, etc.
Toutes les informations des produits se trouvent sur les pages produits de la boutique en ligne (grammage du tissu, provenance, couleur, laize du tissu, composition, etc).
Pas de blabla aujourd’hui, je partage avec vous une ressource super inspirante et grave impactante suite à plusieurs discutions sur Instagram.
La fast fashion : une problématique loin de nous
Cet été, j’ai publié plusieurs postes IG pour partager une réflexion sur l’impact de nos vêtements et de nos tissus (sur la Terre, poste impact sur les Hommes). Et parmi vos nombreuses et très touchantes réactions, vous avez été plusieurs à parler de problématiques avec vos enfants.
Et en particulier avec vos adolescents qui sont attirés par les lumières « pas chères » de la fast-fashion. Vous avez beau en discuter. Argumenter. Proposer. Rien à faire, ils sont comme des moustiques autour d’une lampe à huile à proximité du lac Balaton en plein mois de Juillet (souvenir perso douloureux 😂 ).
En réfléchissant, j’ai repensé à ce qui m’avait vraiment fait évoluer sur ces sujets délicats.
Les reportages. Les images. Les vraies personnes ont un impact énorme sur ce sujet qui sont loin de nous. Que personne dans notre entourage ou dans l’entourage n’a vu. Ce n’est pas une phrase sur IG. Pas un article rempli de chiffre. Ce sont les images de la réalité.
Des reportages il y en a plusieurs. Très impactants. Mais celui que je vous propose aujourd’hui est spécial.
Des images pour mieux comprendre la réalité de la fast fashion ?
Ce reportage est spécial parce qu’il commence chez nous. Avec 3 ados « influenceurs mode » qui partent découvrir la réalité des sweatshop.
Et ils partent avec la tête plus remplie d’idées préconçues que de questions. 😱
« Au moins ils ont un travail grâce à nous »
« Ce n’est pas si difficile pour eux, ils sont habitués »
« Ils ne sont pas malheureux… »
« Leur salaire correspond au niveau de vie local »
Et ces idées préconçues touchent. Parce qu’elles peuplaient aussi mon cerveau 😱. Parce qu’elles permettent de consommer sans se poser trop de question.
Sans SE remettre en question.
BREF. Gros sujet.
Le documentaire dure moins d’une heure. Et il est très bien fait. 💚
Je vous laisse le découvrir ICI (en Norvégien (langue original) et sous-titré en Anglais):
D’autres ressources sur la fast-fashio
Si vous voulez en lire plus sur la fast fashion et sur l’industrie textile, je vous propose aussi de lire les articles suivants :
Depuis quelques années, on parle beaucoup plus des tissus bio.
Et il était temps.
Les ravages de l’industrie de la mode et de l’industrie textile en particulier sont significatifs dans de nombreux endroits de notre planète. Mais lorsque je parle de tissus biologiques autour de moi, la question revient sans cesse : « C’est quoi un tissu bio ? Quelle est la différence avec un tissu non-bio ? ».
Et les blagueurs ajoutent même « On peut le manger ? ». 😝
Alors la première réponse est : « Non on ne peut pas manger le tissu bio…. Mais Oui, je peux vous expliquer facilement et rapidement ce que c’est et les différences avec le tissu classique.»
Avez-vous cinq minutes pour enfin bien comprendre la différence ?
Qu’est-ce que le tissu bio ?
Pour faire simple (voir très simple) les caractéristiques principales d’un tissu bio sont :
Tissu composé de fibres naturelles (pas de fibres artificielles de type viscose ou synthétiques ) comme le coton, le lin, la soie, la laine, etc;
Les fibres sont cultivées sans engrais ni pesticides chimiques;
Les fibres, les fils et le tissu bio sont manufacturés et teints sans produit chimique toxique (type métaux lourds). Tous les processus de fabrication et de teinture minimisent les produits chimiques utilisés et récupèrent et traitent tous les effluents liquides.
Le coton, prêt à être récolté
De plus, les tissus bio sont teint ou imprimé avec des encres spéciales. Mais ces encres ne sont pas nécessairement des encres 100% végétales (type indigo, garance, etc). Les encres utilisées pour les tissus bio ne possèdent aucuns métaux lourds ni aucuns produits nocifs pour la santé.
Et surtout l’entièreté des déchets liquides à la fin du processus sont complètement nettoyés et recyclés pour ne finir dans les rivières et dans les océans. 🌊
Mais malheureusement, ce n’est pas si simple de BIEN comprendre le tissu bio….
Ne pas confondre tissu bio avec tissu durable
Mais sur les étalages du prêt à porter, les collections « durables », « consciencieuses » ou encore « respectueuses » commencent à fleurirent un peu partout.
Est-ce que ces vêtements sont nécessairement en tissus biologiques ?
Et ben la réponse est non !!😱
Parce que pour qu’un tissu ou qu’un vêtement soit effectivement bio, il faut que TOUS les critères ci-dessus soient validés.
Heureusement pour s’en sortir et mieux repérer le greenwashing des marques, il existe des certifications très précises qui contrôlent si les tissus sont bio ou non. En particulier la certification GOTS permet de choisir les tissus et vêtements les plus respectueux de l’environnement.
Les différences entre tissu bio et tissu non bio ?
Maintenant que vous comprenez mieux ce qu’est le tissu bio et que vous pouvez facilement repérer les tentatives de greenwashing des grandes marques de prêt-à-porter, voici ce qui différencie principalement les tissus biologiques des tissus classiques dans la pratique.
L’utilisation de matières premières naturelles
Les tissus biologiques seront toujours en fibres naturelles.
Attention, les fibres artificielles (comme la viscose, le bambou, etc) sont issues de matières premières naturelles, mais ce sont des fibres dites artificielles qui nécessitent un traitement chimiques colossale pour être transformées en fibres.
Donc le tissu bio est majoritairement en fibre naturelle.
Mais pas que….🧐
En effet, les certifications acceptent un pourcentage de fibres non naturelles dans le tissu ou dans le vêtement fini (30% ou 10% maximum en fonction de la catégorie de certification).
Cela explique que vous puissiez trouver des fermetures éclairs en polyester sur un vêtement GOTS ou encore de l’élasthanne dans un jersey de coton certifié bio.
Mais, parce que je crois que les fibres synthétiques sont un véritable problème de pollution des océans, les tissus bio que vous trouverez sur la boutique de Mars-elle.com sont tous 100% en fibres naturelles (coton ou lin).
Les tissus bio de Mars-elle.com
L’impact sur la planète
Quand on sait que l’industrie de la mode et l’industrie textile sont dans le TOP 5 des industries les plus polluantes, c’est effectivement un point central de la comparaison. 🌎
Cette différence d’impact se fait à deux niveaux de la production :
Durant la culture des fibres
La culture du coton biologique et de toutes les fibres biologiques assure un respect de l’environnement. Savez-vous que 25% des pesticides chimiques utilisez dans le monde sont utilisés pour cultiver le coton non-biologique ? De plus les cultures de coton non-biologique sont très souvent des cultures extensives qui appauvrissent les sols et consomment énormément d’eau. La culture du coton biologique permet d’éviter la pollution par intrant chimique (pesticide et engrais chimique), mais aussi de préserver les sols de la désertification identifier dans les zones de culture de coton standard.
L’étape de filage des fibres, de manufactures du tissu et d’ennoblissage (teinture, impression, traitement) sont des étapes qui peuvent être extrêmement polluantes, surtout dans des pays qui ne mettent pas en place une réelle politique nationnale de protection de l’environnement. Des métaux lourds sont utilisés dans les encres et les égouts hautement pollués sont déversés directement dans les rivières et enfin dans les océans. Le tableau ne fait pas envie.
Mais les certification bio (et en particulier GOTS) couvrent toutes les pollutions de ces étapes et surtout imposent le traitement complet des déchets liquide et ce dans tous les pays de production.
L’aspect santé
Comme discuté dans les paragraphes précédents, le tissu bio est confectionné, traité, teint et imprimé avec des produits qui ne sont pas nocifs, ni pour la planète, ni pour la santé.
En effet, les tissus produits par l’industrie textile classique peuvent contenir des traces, des résidus (et parfois plus) de produits hautement toxiques pour la santé. En particulier les métaux lourds mentionnés ci-dessus.
Cette problématique de santé devient tellement urgente qu’il existe un label de qualité pour assurer que les vêtements ou les tissus ne comportent aucune trace de produits potentiellement toxique pour la personne qui les porte. C’est le label OEKO-TEX (qui ne garantit pas que le tissu soit bio ni qu’il n’utilise pas de produits nocifs. Ce label certifie uniquement que le produit fini ne contient plus aucune trace de produits toxique).
Et les tissus biologiques dans tout ça ?
La collection des tissu bio de Mars-elle.com
Les tissus bio sont par essence OEKO-TEX. Ils ne contiennent aucune trace des produits considérés toxiques étant donné que l’utilisation de ces produits est interdite dans tout le processus de manufacture et de traitement. 😍
Quelles sont les points communs entre un tissu bio et un tissu non-bio ?
Vous avez maintenant un aperçu assez général des différences entre les tissus bio et les tissus classiques. Mais ces tissus ont aussi des points communs.
Prenons deux tissus en coton, avec le même type de toile et de traitement et comparons-les.
De point de vue de la qualité des tissus
Les qualités des tissus vont dépendre des usines dans lesquels ils ont été manufacturés. Mais en sélectionnant des tissus manufacturés dans la même usines (une usine certifiée GOTS peut aussi produire des tissus non-bio), il n’y aura pas de différence visible.
Après des années à travailler dans le textile bio, je ne suis toujours pas capable de reconnaître au toucher si un tissu est bio ou non. Et personne ne peux le faire. En effet, la qualité du tissu n’est pas du tout impactée.
Du point de vue de la tenue des couleurs
Bien souvent lorsqu’il est question de tissu bio, les gens pense que les teintures sont des teintures végétales, type garance, Indigo, etc. Et beaucoup pensent que ces teintures ne tiennent pas bien dans le temps.
Mais pas du tout.
Laissez-moi casser deux aprioris :
Ce n’est pas parce qu’un processus utilise des produits naturels qu’il n’est pas nocif pour l’environnement. En effet pour être teint avec des extraits naturels le coton doit passer par une étape de mordançage. Et ce mordançage à grande échelle est polluant.
Les tissus bio ne sont pas teint ou imprimé avec des teintures végétales, mais bien avec des encres que ne contiennent pas de produits nocifs et toxiques.
En conclusion, les couleurs tiennent aussi bien dans le temps, lavage après lavage sur les tissus bio que sur les tissus non-bio. Cependant, vous ne trouverez pas de couleurs fluo ou métallisées dans la gamme des couleurs utilisées pour les tissus bio !
Oui, je n’ai pas peur. Aujourd’hui j’aborde frontalement un sujet un peu tabou mais qui, avouons le, est souvent un problème : les prix des tissus bio !
Le tissu bio : le prix est il justifié ?
Mais pour répondre à cette question épineuse du cout des tissus biologiques, observons de façon un peu schématique le fil de l’évolution de la production textile.
Attention, je vais volontairement prendre quelques raccourcis dans les grandes étapes de développement de la filière pour vous éviter de lire une étude de 73 pages sur le sujet….
Remontons dans un monde ou la production du textile se fait plus localement, avec les moyens de productions et des cultures traditionnelles. A cette époque, le concept de production « biologique » n’existe pas.
Et pour cause, toute la production textile est biologique par défaut : de la culture à la teinture végétale, le procédé complet est généralement respectueux des ressources et de l’environnement. Cependant, les conditions de production ne sont pas toujours respectueuses des travailleurs. Ce n’est pas non plus un monde des Bisounours…
Les révolutions textiles : la machine à vapeur et les teintures textiles
Ce monde de production textile principalement structuré en petites entités artisanales va exploser :
💥une première fois à la fin du 18 ième siècle avec l’industrialisation (la machine à vapeur arrive dans un nuage de fumée)
💥et à la fin du 19 ieme siècle avec les découvertes dans l’univers de la chimie.
Les ateliers de filages et de tissage disparaissent au profit d’usines de production. Les teintures végétales se transforment en teintures synthétiques. Le tout sans prendre garde aux conséquences sur la pollution de l’air et des rivières.
Les couts de production en masse diminuent.
Les prix de vente diminuent.
Et les quantités commencent à augmenter.
Le travail des hommes et femmes évolue aussi: il faut de moins en moins de main-d’œuvre non-qualifiée pour produire les mêmes quantités de tissu et de vêtement.
🌈C’est le rêve du progrès technologique qui libère l’Homme du travail manuel.
Les révolutions textiles : l’agrochimie et les fibres textiles synthétiques
Avec le XX ième siècle, la cadence des révolutions s’accélère :
💥les innovations agricoles et chimiques apportent en vrac les OGM, les pesticides et les engrais chimiques.
💥Les innovations chimiques sont aussi en développement permanent et les tissus synthétiques inondent littéralement nos garde-robes en quelques décennies.
Ces révolutions se font sans se soucier de l’impact sur la pollution des terres et des eaux.
Les industries et les consommateurs sont particulièrement heureux de pouvoir acheter plus, beaucoup plus, pour moins cher, beaucoup moins cher.
🌈C’est le nouveau rêve du progrès technologique et de la consommation qui amènent le plaisir et le bonheur.
Les révolutions textiles : La mondialisation
Finalement, la machine s’emballe. Pour produire plus et encore moins cher, les productions s’exportent.
D’abord timidement dans des pays limitrophes moins « développés ». Et puis de plus en plus loin. Aujourd’hui, de pays en pays, de continent en continent, les chaines de production sont tellement longues que certains vêtements ou tissus font deux fois le tour du monde avant d’arriver dans les mains des consommateurs, nos mains.
L’industrie utilise la main d’œuvre payée à bas cout dans des pays lointains pour faire encore descendre les prix. C’est la valse de la délocalisation et de la mondialisation qui bat un tempo de plus en plus effréné.
Les consommateurs sont ravis d’acheter un t-shirt à 10 euro, ou même parfois à 5 euro pour le porter deux ou trois fois. 😱
De son coté, le monde industriel est en recherche perpétuelle d’inventions techniques et technologiques pour :
faciliter la production.
faire descendre les prix et vendre plus.
Le tissu conventionnel : le réveil des consciences?
Et un matin, nous nous réveillons avec la “gueule de bois”. Le 24 avril 2013 le Rana Plaza s’effondre. 1134 personnes meurent et plus de 2500 personnes sont blessées.
Ce matin là, beaucoup de personnes se sont levées avec un gout désagréable dans la bouche.
Est ce vrai ? Les vêtements qui nous rendent belles et confiantes sont-ils produits dans des conditions proches de l’esclavagisme à l’autre bout du monde ?
Sur un autre front, les rapports du GIEC se suivent et les conclusions deviennent de plus en plus alarmantes. + 1,5°C, qui dit mieux ?
Ces dernières années ont été riches en prise de conscience de toutes parts. Et grâce au travail des journalistes d’investigation et des rapports d’experts, le voile est aussi levé sur l’impact réel de l’industrie textile.
Le monde textile se réveille enfin.
Des marques durables et éthiques commencent à apparaitre.
Une partie de la filière est prête à réfléchir et à remettre en question les systèmes de production.
Les certifications bio, durables éthiques sont là pour encadrer les productions textiles et pour recadrer (ou encourager pour certaines certifications) le greenwashing.
Mais au milieu de cette nouvelle révolution, un commentaire revient très souvent sur les lèvres des consommateurs : « Oui, ok, mais c’est cher ! ».😫
Production textile bio : les vraies conséquences
Oui le tissu bio est plus cher.
Les vêtements durables sont plus chers.
Et c’est 100% normal.
En effet beaucoup des leviers de développement et de progrès de l’industrie textile ont été mis en œuvre pour faire descendre les couts. Il est donc normal, si ces leviers sont polluants, que la production durable soit plus couteuse.
Du moins sur le court terme.
En effet, les couts de production de l’industrie textile classique ne prennent pas en compte les couts indirects liés à la pollution générée.
Un exemple parmi des milliers :
La culture du coton intensive conventionnelle consomme énormément d’eau. Au fil des années, la mer d’Arral a été presque entièrement asséchée par l’irrigation à très grande échelle des cultures de coton. Il en a résulté une désertification de la zone et la perte d’un écosystème entier. Plus de nourriture (pèche, culture, etc), plus de travail, plus vie. Et ces pertes incroyables ne sont pas du tout prises en compte dans le prix du coton. L’industrie cotonnière continuera à produire du coton à bas cout tant qu’il y restera une goutte d’eau à puiser et ensuite elle ira consommer les ressources ailleurs. (pour en savoir plus sur ce sujet)
Et ces couts indirects peuvent être potentiellement très très élevés sur le long terme (les couts liés à la santé ou aux changements climatiques).
Conclusion : comprendre pour mieux consommer
Mon analyse se veut rapide et facile à comprendre. J’ai volontairement grossi le trait.
Mais attention, ne vous m’éprenez pas ! En militant pour une production textile bio, je ne prône pas un retour en 1573… (même si j’aimerai beaucoup me déplacer uniquement à pied ou à cheval).
Parce que le progrès n’est pas mauvais en soi !
Aujourd’hui les consciences s’ouvrent. Et la conscience couplée à la technologie est une première réponse constructive et durable que la filière textile peut apporter au monde. Nous sommes comme des adultes qui prennent conscience de leurs actions d’adolescent et qui doivent les assumer. Mais entre-temps nous avons acquis des nouveaux outils. (Dommage pour le retour anticipé au moyen-âge😜)
Nous pouvons aujourd’hui regarder droit dans les yeux les conséquences des révolutions précédentes en nous informant sur le réel impact de notre système de production et de consommation.
Et s’informer c’est aussi comprendre que nous avons été habitués à consommer des tissus et des vêtements qui sont beaucoup trop bon marché.
Alors toujours trop cher les tissus bio et les vêtements durables ?
Pour aller plus loin (et un peu plus en détail), je vous recommande :
La popeline de coton c’est un tissu en chaîne et trame, mais pas n’importe lequel. C’est un tissu doux et léger, particulièrement fluide et souple.
Mais comment est-ce possible, qu’est ce qui se cache derrière ce nom et cette légèreté ?
Après vous avoir raconté toutes les étapes de la création de la nouvelle collection de popeline de coton bio, je vous emmène aujourd’hui visiter les secrets de fabrication de la popeline.
La popeline, le tissu des Grands Précieux : historique
La popeline a une histoire prestigieuse qui remonte au quinzième siècle. Elle s’appelait à l’époque papeline. L’Encyclopédie de D’Alembert et Diderot (1765) en donne une première définition.
PAPELINE, s. f., ainsi nommée … de ce qu’elle a d’abord été fabriquée à Avignon & autres lieux du Comtat, qu’on appelle terre papale, parce qu’il appartient au Pape. La papeline est une étoffe très-légère, dont la chaîne est de soie & la tréme de fleuret ou filosele. Il s’en fait de pleines, de figurées & de toutes couleurs…
Plus tard, quand la papeline fut exportée vers les pays anglo-saxons, l’église anglicane préféra marquer la distance par rapport aux origines chrétiennes et d’où le nom changé en POPELINE.
L’armure de toile
On est donc dans le luxe et la volupté… Je vous passe les explications des termes d’époque ; notre monde moderne en retiendra qu’il s’agissait d’un tissu en chaîne et trame, fait de soie, de coton et de laine avec cette particularité d’avoir des fils de chaînes deux fois plus fins que les fils de trame.
Ce que Mars-elle.com en retient : c’est une étoffe hyper légère pleine de motifs et de couleurs.
Comprendre la structure de la popeline
Les fils de chaînes (les duites) sont donc deux fois plus fins que les fils de trame (les fils). Techniquement, cela reste une toile, avec un rapport d’armure égal à 2. Mais la différence de dimension des fils fait que dans la longueur du tissu, sur 1 centimètre, il y a deux fois plus de duites qu’il n’y a de fils sur 1 centimètre de largeur.
Succession de duites et de fils
Si vous avez suivi c’est super, les passionnées peuvent poursuivre ici et les autres peuvent continuer avec moi vers des considérations plus pratiques.
Un fil fin, c’est un fils souple, donc un tissu plus souple ; pour la popeline le surcroît de souplesse est dans une seule direction uniquement. C’est cette particularité qui donne à la popeline un tombé plus seyant que les tissus en chaîne et trame standards. C’est aussi cette caractéristique qui lui donne un reflet légèrement lustré.
On comprends mieux pourquoi la papeline était en fait un produit de luxe, réservé aux bourses bien fournies.
Ce n’est pas moins vrai aujourd’hui, pour tisser 1 mètre carré de popeline il faut filer deux fois plus de fil de chaîne que pour tisser un mètre carré d’une étoffe chaîne et trame standard. Et filer un fil fin est nettement plus difficile et coûteux que de filer un fil plus épais.
Le confort a un coût, les développements technologiques n’y ont rien changé.
Mais alors, la popeline c’est quoi comme matière ?
La popeline n’est pas une matière, vous l’avez compris, c’est une technique de tissage.
Il existe des popelines de soie, de laine, de coton, de polyester, etc… et également des popelines avec des fibres différentes en chaîne et en trame, comme à la belle époque.
De nos jours, la grande majorité des popelines sont en coton, d’où la confusion dans les esprits. Néanmoins, toujours prompte à réduire ses coûts, l’industrie du prêt-à-porter a enclenché son processus de substitution, mélangeant des fibres différentes non seulement dans les tissus mais aussi dans les fils.
La popeline de Mars-elle.com est 100 % coton bio
De plus en plus de popelines du prêt-à-porter sont maintenant des mélanges coton- polyester ou coton-viscose, par exemple. Du polyester pour faire baisser les coups et pour faciliter le repassage, de la viscose pour ajouter fluidité et douceur, le tout au détriment de notre belle planète.
Quelles sont les caractéristiques de la popeline de coton ?
Alors concentrons-nous sur ce qui est durable et laissons les popelines mélangées dans les jolis rayons des magasins. Le coton c’est très suffisant, c’est même très bien si en plus il est Bio, tissé et imprimé localement, comme celui des collections de Mars-elle.com ;-).
◆ la douce transparence des tons clairs et pastels sous le soleil du soir,
◆ la fluidité magique alliée à une belle tenue en forme,
◆ la douceur soyeuse sur votre peau,
◆ le léger effet lustré qui éclaire le tissu,
◆ le repassage très facile.
J’ai comme une petite envie de me draper dans cette douceur .
La popeline de coton est le tissu phare des célèbres collections de « Liberty of London » ; le toucher c’est l’adopter. La magie du Liberty n’est pas que dans le motif , elle vient aussi de la popeline ; un choix que Mars’elle partage avec sa nouvelle collection.
Que coudre en popeline ?
Tout, la popeline peut tout. Coudre de la popeline c’est se donner une infinie possibilité de laisser libre court à sa créativité.
1) La popeline est un tissu idéal pour des coutures estivales. Faites vous plaisir. La popeline se transformera avec beaucoup de satisfaction en robe, jupe, petit haut, chemisette, combi-short, pyjama, kimono, foulard, etc. à laisser flotter au vent. Le plein d’exemple et d’inspiration de cousettes estivale en popeline imprimée.
Chemise en Popeline = confort douceur et style !
2) Mais c’est aussi le tissu de prédilection pour une garde robe plus formelle. Dans des patrons plus ajustés, la popeline est le tissu parfait pour coudre des blouses, chemisiers et chemises (hommes et femmes) qui allient un superbe tombé et laissent respirer votre peau.
3) La douceur du tissu en fait aussi un allié parfait pour vos bambins. Adieux irritations et rougeurs, le coton bio c’est idéal et la popeline y ajoute l’esthétique en plus pour faire de vos enfants des princes et princesses. Le pleins d’inspirations pour coudre de la popeline imprimée pour vos enfants.
4) La popeline est aussi un tissu idéal et incontestée pour les doublures. De votre jolie veste à laquelle elle donnera le petit plus qu’on remarque mais aussi en doublure d’accessoires, sacs et pochettes.
Créativité en fête avec la couture des accessoires en Popeline.
5) Finalement, la popeline n’a de limite que celle que vous lui donnez. Même après l’été, elle peut être matelassée pour en faire une petite veste mi-saison ou finir en doublure de votre gros manteau d’hiver.
Bref, la popeline de coton est un tissu avec lequel on a pas fini de coudre, elle vous permettra de faire plaisir à vos enfants, vos ami(e)s mais surtout elle vous permettra de vous faire plaisir à vous à la fois en cousant et en portant vos magnifiques réalisations.
A bientôt pour un prochain article, je vous donnerai toutes les petites astuces pour bien coudre ce tissu un brin particulier !
Vous aimez vous promener à la mer, le sable chaud sous les pieds, ou bien à la recherche de coquillages dans les anfractuosités des rochers ? Moi aussi j’aime la mer.
J’aime la mer mais je constate qu’elle amène sur nos plages une quantité de déchets impressionnante. La faute à la mer, non. Notre faute, oui.
Vous avez certainement vu les campagnes de sensibilisation du WWF et pourtant la pollution des océans par les déchets plastiques ne fait qu’augmenter.
campagne WWF
Je me souviens avoir fait un scandale à bord d’un ferry quand j’ai vu devant moi une personne laisser tomber l’emballage de son biscuit, nonchalamment le long du bastingage. Il virevolta un peu le long de la coque, c’était joli, avant de terminer dans l’eau.
J’étais choquée par ce comportement et je ne réalisais pas du tout que moi aussi j’avais un comportement semblable. Mais comment donc ? Chaque semaine à la maison, le plus simplement du monde.
Ah que j’aime ma machine à laver, clic, clac, ON et c’est parti pour 2 heures. Quand je rentre de ma ballade à la Poste, c’est tout propre. Ce que je ne réalisais pas c’est comment tous les tissus synthétiques (polyester, acrylique, nylon, élasthanne, etc.) allaient se frotter les uns aux autres pendant deux heures et libérer une quantité non négligeable de microfibres synthétiques.
Les voyez-vous ? Non bien sûr, elles sont parties dans les eaux de lavage et de rinçage. Mes vêtements sont bien propres et ces microfibres et microparticules de polyester sont parties loin de chez moi.
Microparticules de plastique, c’est quoi ?
Vous avez vu les images du huitième continent : le continent plastique (sinon voir ici), fait des mains de l’Homme avec les mêmes déchets que ceux que vous voyez sur les plages. Ça c’est la partie émergée de l’iceberg : la partie (bien) visible.
Parce que malheureusement, une grande part de la pollution plastique est invisible. Elle est immergée. Mais surtout elle est constituée de microparticules de plastique invisibles à nos yeux.
Invisible, mais….
Les microfibres (particules) plastiques en chiffres :
◆ Longueur : < 5 millimètres.
◆ Section : quelques micromètres (millième de millimètre).
◆ Quantité : 6 millions de microfibres relâchées pour chaque lavage de 5kg de tissu synthétique.
◆ Entre 20 et 35% des microparticules plastiques présentes dans les océans sont d’origine textile.
◆ L’Europe déverse entre 70,000 et 130,000 tonnes de microfibres chaque année dans les océans.
Le lavage des vêtements en machine est une source importante de microfibres. C‘est vrai pour les tissus synthétiques mais aussi pour les fibres naturelles. Pour mieux comprendre les fibres textiles qui composent vos tissus, je vous invite à télécharger, si ce n’est pas déjà fait, les dix fiches mémo pour tout comprendre des fibres textiles.
Je vais regarder mes lessives d’un autre oeil maintenant…
Vous pouvez en prendre conscience si vous séchez également votre linge en séchoir. Imaginez : ce que vous retrouvez dans le filtre du séchoir n’est que la partie visible des fibres que vos vêtements ont perdus. Les fibres perdues dans la machine à laver, elles, sont déjà arrivées à la station d’épuration.
Alors, qu’est ce qui fait la différence entre une fibre naturelle et une fibre synthétique ?
La fibre naturelle se décompose en éléments minéraux par digestion dans les fosses septiques et les stations d’épuration. Le coton bio peut même être recyclé dans un compostage sans aucun problème. Par contre, les fibres synthétiques ne participent pas à l’activité biologique des stations d’épuration. La microbiologie ne se nourrit pas de microparticules. Les microfibres plastiques traversent les installations d’épuration pour continuer leur voyage vers les océans.
Parce que ces fibres d’origine textile sont microscopiques, elles ont été sous-estimées, voir ignorées pendant des décennies.
Les pollutions plastiques visibles se dégradent également, sous l’effet des rayons Ultra-Violets pour donner… un supplément de microparticules. Retenez bien : de ces produits du pétrole, rien ne se perd, tout se transforme et un cageot plastique de 500 grammes qui flotte sur la mer deviendra un jour 500 grammes de microparticules dans l’océan.
Les déchets ne disparaissent pas
Et ce n’est que très récemment que les chercheurs, en s’intéressant à ces phénomènes de dégradation des plastiques en microparticules, ont mis le doigts sur la pollution invisible et massive des océans par nos vêtements en fibres synthétiques.
Le polyester est à la mode : de ma garde-robe à mon assiette
Cette jolie robe en tissu polyester pour laquelle vous avez craqué l’année dernière se consume petit à petit dans votre machine à laver et se retrouve en mer, chaque jour un peu plus…
Pendant leur trajet, comme pendant leur séjour en mer, les microfibres relâchent quelques composés chimiques solubles dans l’eau, mais cela ne représente pas une part importante de la masse des fibres. L’essentiel reste sous forme de microfibres qui avec le temps s’agglomèrent quelque peu entre elles pour devenir des microparticules, à peine plus grandes, et toujours invisibles et sans goût.
A la différence des objets plus grands que les animaux marins peuvent tenter d’éviter d’ingurgiter (mais pas toujours), les microparticules font partie de l’alimentation courante des habitants de nos océans.
Les microfibres et microparticules sont invisibles à l’œil nu. Les animaux marins les ingèrent et sans pouvoir les digérer, ils les conservent dans leur corps et dans leur chair.
Vive le vendredi, c’est le jour du poisson, fraichement pêché (comment, c’est un autre affaire…), il est dans mon assiette, bien chargé en plastique et je m’empresse de le glisser dans mon estomac à moi. Juste retour des choses !
Photo WWF
Plus facile à mesurer, on estime que 90% du sel de table utilisé dans l’alimentation contient des microfibres et microparticules plastiques. Une bonne raison pour manger léger en sel, mais surtout une bonne raison pour changer vos habitudes vestimentaires.
Eliminer le problème à la source, c’est réduire ses achats de polyester (principalement) et de produits synthétiques (en général), de ne laver vos vêtements que quand c’est vraiment nécessaire et de réduire la durée du lavage au strict minimum. Merci pour votre garde-robe qui durera plus longtemps et pour le bleu des mers de notre belle planète.
Y a-t-il des solutions ?
L’industrie de la chimie du pétrole ne ralentit pas. On estime qu’en 2050, elle produira de l’ordre de 2.000 millions de tonnes de plastique par an, à digérer par la planète d’une manière ou d’une autre. Burps…
Et ma jolie petite robe polyester ? A l’heure actuelle, les fibres synthétiques représentent plus de 60% des fibres textiles produites annuellement. Avec une tendance à la hausse.
Que peut-on faire et que fait-on vraiment pour changer les choses ?
1- La loi
Euhhhhh… J’ai beau chercher, il n’existe pas de législation visant à réduire l’arrivée de microparticules dans les océans. On pourrait en interdire la fabrication, les attraper à la source (filtre sur la machine à laver) ou les filtrer plus loin dans leur périple, mais rien n’est fait. En l’absence de contrainte législative, aucune solution technique n’est mise en place.
L’Europe a voté en 2018 une norme pour l’interdiction des objets à usage unique en plastique, c’est un premier pas encourageant.
Malheureusement, ce premier pas ne concerne que la partie émergée de l’iceberg, les objets du quotidien qui sont bien visibles : gobelets, coton tiges, etc. Restent nos tissus synthétiques, dont le polyester représente la plus grande partie. Que faire, alors que l’urgence est grandissante et que le développement de solutions techniques prendra énormément de temps ?
2 – Les industriels
Les industriels commencent à se mobiliser sur la question. En 2017, le sommet de la microfibre à Santa Barbara a rassemblé des industriels du textile, des chercheurs et des organismes gouvernementaux américains. Ils ont établi une fiche de route sur 5 années pour tester des solutions innovantes pour réduire la quantité de microparticules de plastique rejetées en mer.
D’autre part, la Commission Européenne soutient l’initiative des industries du textile et des détergents et savons, qui réfléchissent au problème et cherchent des moyens pour encourager les bonnes pratiques et pour développer des solutions industrielles.
Une toute petite partie de nos déchets qui se rappelle à notre “bon” souvenir.
Comme pour l’arsenal législatif, la mise en place de solutions industrielles prend du temps et à ce stade aucune piste efficace n’est encore clairement identifiée.
3 – Et chez vous…
Loin de représenter une grande puissance industrielle, les citoyens que nous sommes peuvent aussi apporter leur pierre à l’édifice. Au lieu de supporter l’industrie chimique en leur achetant par milliers des produits issus du pétrole et d’encourager la production de toujours plus de déchets non recyclables, nous pouvons réorienter notre démarche de consommateurs.
Ce sont mes vêtements de sport et de Yoga que je regarde différemment aussi…
Personnellement, ma formation d’ingénieure m’a fait réfléchir à la pose d’un filtre « à fibres » sur la vidange de la machine à laver. Plus facile à dire qu’à faire, les machines ne sont pas conçues pour pousser l’eau à travers un filtre et le nettoyage fréquent du filtre reste une difficulté. Ce n’est pas prêt, mais je n’abandonne pas, je réfléchis…
En attendant l’idée lumineuse, je fais attention à la composition des tissus que je porte. Que je les couse (pour la plupart) ou que je les achète (quand même parfois), je lis les étiquettes : les fibres synthétiques sont exclues de ma garde-robe, tout comme les fibres mélangées dont le recyclage est impossible.
Check, check et re-check toutes les étiquettes !
A vous de jouer maintenant :
◆ Lisez les étiquettes,
◆ Dites OUI aux fibres naturelles, le coton, le lin, la laine,
◆ Portez vos vêtements plutôt deux fois qu’une avant de les laver,
◆ Réduisez la durée des lavages (et la quantité de détergent ;-),
◆ Evitez les adoucissants, le coton c’est tout doux,
◆ Et surtout, dites NON au polyester, aux fibres synthétiques et aux fibres mélangées.
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Sources :
◆ Evaluation of microplastic release caused by textile washing processes of synthetic fabrics
Il est temps de mettre dans des grands sacs les vêtements que vous ne voulez plus : ceux qui sont trop grands, les trop petits, ceux que vous ne mettez plus, qui sont tachés ou usés et tous ceux presque neufs que vous n’avez presque jamais mis parce que finalement ils ne vous allaient pas si bien…
Et ces grands sacs, vous les portez aux points de collecte des vêtements usagés?
Et puis après ?
Que deviennent-ils ?
En France, 10% des vêtements et chaussures qui ne sont plus portés finissent dans des points de collecte pour le recyclage (environ 3 kg par an et par personne). Autrement dit, seulement 10%. La majorité des textiles terminent leur vie sur un dépôt d’immondice ou dans un incinérateur.
Pas vraiment l’endroit de rêve pour la fin de vie de nos vêtements…
Quand on sait qu’un français achète en moyenne 30 kg de nouveaux vêtements chaque année, on regrette que le circuit de collecte des vêtements usagés ne soit pas plus développé. En Allemagne par contre, 70% des vêtements retournent à un point de collecte à la fin de leur première vie.
Les points de collecte ont pour but de prolonger la vie de votre vêtement ou de le transformer, de tirer le meilleur parti de la matière première qui a servi à les fabriquer. Recycler c’est donc faire durer la matière et réduire directement la consommation de matière première. C’est une vraie économie.
Plusieurs secondes vies sont possibles pour les vêtements et les textiles collectés.
Par contre, dans les points de collecte « classiques », les vêtements ne seront pas donnés au plus nécessiteux. L’idée reste bien ancrée dans les esprits mais cela ne représente qu’une toute petite proportion de la collecte. Recycler ses vêtements à travers ces bornes de collecte,, ce n’est plus une action de charité mais bien un réflexe positif pour l’environnement et dans certains cas une action de soutient pour l’emploi précaire local.
Mais que ce cache-t’il derrière ces grandes boîtes ??
Si vous voulez que vos vêtements servent aux personnes dans le besoin, dans ce cas, renseignez vous auprès des associations concernées. Sélectionnez les vêtements demandés par l’association. En effet, ces structures sont très vite encombrées par des vêtements non-triés ou peu pertinents ce qui peut entraver leur action.
Le tri et le recyclage des vêtements : ici ou ailleurs ?
La première étape que subissent TOUS les textiles collectés comme vêtements usagés est un nouveau tri. Il vise à orienter chaque pièce vers une des différentes filières de traitement. Chaque vêtement est analysé et catégorisé en fonction de son état général, de la qualité de son design et de ses finitions, de sa propreté, du type de fibre, de ses couleurs, etc.
Ce tri est complexe et très important pour la suite du traitement dans chaque filière, il est, à ce jour, entièrement manuel. Cela représente un travail important, donc couteux. Pour réaliser cette étape, il existe deux types de sociétés :
◆ Premièrement, les Entreprises Sociales et Solidaires (ESS). Ces entreprises emploient des personnes peu qualifiées, souvent en situation professionnelle précaire dans le pays de collecte. Les ESS ont un impact positif non seulement par leur activité de recyclage mais aussi d’un point de vue social : elles forment leur personnel et l’emploient dans un cadre stable.
◆ Deuxièmement, des sociétés à but exclusivement lucratif. Ces sociétés mettent en œuvre des stratégies visant à minimiser les coûts et maximiser les profits. A ces fins, elles exportent les vêtements collectés et délocalisent l’étape de tri dans un pays ou la main d’œuvre est moins coûteuse (par exemple le Maghreb). Le coût du transport en dehors d’Europe est largement compensé par le gain en salaires et en charges sociales (Trop cher le pétrole, vraiment ?).
Le Relais à Bordeau. Photo: FABIEN COTTEREAU
Les objectifs de ces modèles d’entreprise sont clairement très différents et même si le changement de vie de nos vêtements est semblable, les moyens utilisés ont des impacts sociaux locaux très différents.
Les textiles recyclés : Réutilisation, recyclage ou destruction ?
Les textiles usagés seront distribués vers 4 grandes filières :
La vente en seconde main.
La production de chiffons pour l’industrie.
Le recyclage des fibres textiles en fibres neuves.
L’élimination pure et simple.
1 – Réutilisation et seconde-main
Les vêtements en bon état, propres et sans trop d’usure seront vendus à des magasins de seconde main. Cette filière est de loin la plus durable. Elle prolonge la vie du vêtement en limitant les interventions qui consomment des matières premières, de l’énergie, des produits chimique, etc.
Cette catégorie de vêtement représente 50% du total des vêtements donnés dans les points de collecte.
Un dixième des vêtements sont collectés et 50% d’entre eux sont revendus en seconde main. Donc 1 vêtement sur 20 devrait être un vêtement de seconde main. Pourtant, même si la fripe est en vogue pour le moment en France, on est loin du compte…
Alors, où vont ces vêtements de seconde-main?
La grande majorité de ces fripes sont vendues en Afrique, au prix de gros, au kilo.
Et vous imaginez bien qu’envoyer nos fripes au prix de gros sur les marchés africains a un impact considérable sur l’industrie textile locale. Depuis 2016, 4 pays africains essayent de s’affranchir de cette « aide écrasante » en refusant l’importation de la fripe américaine.
Crédit photo: Oxfam
De plus avec l’avènement de la fast-fashion, la qualité des vêtements de seconde-main est elle aussi en chute libre.
2 – Chiffon et mécanique
Une partie significative des vêtements et tissus collectés se retrouvera dans l’industrie lourde comme chiffon. Les travaux mécaniques nécessitent l’utilisation de chiffons tout venant pour dégraisser mais aussi de chiffons propres non pelucheux pour nettoyer et essuyer les pièces de précision.
C’est une seconde utilisation de vos chutes de tissus dont vous ne savez plus quoi faire.
Ces chiffons sont parfois lavés et réutilisés, mais le plus souvent ils finiront très vite leur vie dans un incinérateur.
3 – Recyclage et balbutiements technologiques
Les textiles qui pourront être recyclés représentent 25% des textiles collectés. Dans ce cas, les tissus seront complètements désassemblés, déstructurés, fondus ou dissous de façon à produire de nouvelles fibres. Il existe plusieurs processus : mécanique, thermique ou chimique. Chaque processus est adapté à un type de matière première.
A ce jour, les technologies de recyclage des fibres textiles sont en plein développement. Les challenges sont nombreux : textiles de qualités multiples, fibres mélangées (coton –élasthanne, quel processus : pour coton ou élasthanne ?), qualité de la fibre finale (longueur, résistance), etc.
Aujourd’hui, la majorité des fibres textiles recyclées sont utilisées pour faire :
des couvertures bas-de-gamme principalement à destination des pays en voie de développement.
Des feutres qui serviront comme renfort dans les voitures ou dans la literie, comme textiles utilisé dans l’agriculture
Des isolants thermiques. Les fibres sont liées entre-elles pour former des panneaux utilisés pour faire des cloisons ou des plafonds.
C’est ce qu’on appelle du « down-cycling », autrement dit, du recyclage dont le produit fini est de moindre valeur que le produit recyclé.
Le recyclage de fibre textile pour en re-faire des vêtements est en développement mais reste extrêmement confidentielle pour le moment.
4 – Fin de vie immédiate : incinération
Enfin, les vêtements et textiles qui ne sont acceptés dans aucune des filières ci-dessus sont directement incinérés et transformés en énergie. Cela représente 10% du total des vêtements collectés en France.
Ces vêtements sont :
ceux qui sont usés et tachés et qui ne peuvent pas être revendus en seconde main,
ceux qui sont sales ou humides et qui ne sont pas appropriés pour servir de chiffons absorbants,
ceux dont la matière, les teintures ou les finitions ne permettent pas le tri et le recyclage dans une filière standard.
On appelle ça de la “valorisation énergétique”… Bref, on brule ce qui reste pour produire de l’électricité.
Fin de vie durable pour nos vêtements recyclés ?
Aujourd’hui, la collecte des vêtements est primordiale pour garantir une utilisation optimale des matières premières textiles. Si vos vêtements sont en bon état, vous pouvez organiser vous même leur seconde vie en les donnant ou en les revendant.
Faire « durer » est à l’évidence l’action la plus durable !
Cependant pour permettre un bon fonctionnement de ces filières, il est important de trier, laver, sécher vos vêtements à recycler.
Gardez à l’esprit qu’un vêtement sale ou humide finira sa vie directement dans l’incinérateur : triste.
Est ce que la collecte, le tri et le recyclage de nos vêtements usagés a vraiment un impact positif sur l’environnement ? (spoiler alert : c’est OUI)
Quel est l’impact de nos achats fripes à trois-francs-six-sous sur l’économie des marchés africains ?
Quels sont les challenges actuels de l’industrie du recyclage textile ; comment éviter le down-cycling ?
Les questions sur le sujet sont nombreuses et dans les prochains articles nous allons continuer à analyser l’impact et la valeur de ces filières plus en détail.
En attendant, recyclez les vêtements que vous ne portez plus, même vos cousettes !
Renseignez-vous sur l’association qui va prendre en charge vos vêtements usagés. Vous l’avez compris, elles n’ont pas toutes la même finalité, ni les mêmes processus de tri. Mais quoi qu’il arrive, donnez vos vêtements dans un point de collecte. Ils y seront mieux traités que dans la benne à ordure.
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Sources des chiffres: ADEME (Agence de l’Environnement et de la maitrise de l’Energie)
Pour aller plus loin sur l’impact de la fripe en Afrique: Oxfam
Si vous êtes comme moi, alors vous aimez la couture. Mais surtout, vous aimez les tissus !
J’aime les tissus. J’aime les toucher, les coudre et les porter.
Mais, depuis que je couds intensément ma garde-robe, il j’ai eu bien des déconvenues et des surprises avec les tissus. Je me suis rendue compte que je ne connaissais pas grand-chose aux différentes matières textiles. Je les aimais, mais ne les connaissais pas.
Je choisissais mes tissus en fonction d’une sensation, d’un tombé ou d’une fluidité. Et malheureusement, ce n’était pas suffisant pour faire le meilleur choix !
Prise de conscience textile : chacun tissu a ses caractéristiques
Lorsque j’ai commencé à coudre, j’achetais mes tissus parce que l’imprimé était trop mignon ou parce que le toucher était super doux et léger. Ensuite, j’ai cousu et porté ces tissus. Je me suis vite rendue compte qu’ils n’avaient pas tous les mêmes propriétés et ne se valaient pas l’un l’autre.
◆ Ce tissu prend tout de suite l’odeur de transpiration.
◆ Ce tissu fait des bouloches sous les bras.
◆ Ce tissu se froisse super vite.
De fil en aiguille, j’ai commencé à me poser des question et à me renseigner. J’avais besoin de comprendre les tissus pour mieux les choisir. Et, ce qui était une recherche rationnelle et informative pour faire de meilleurs choix est rapidement devenu une passion. Je voulais tout savoir et tout comprendre pour éviter de me tromper.
Des erreurs, j’en ai faites. Rien de dramatique mais quelques déceptions à la clé.
Je me souviens de cette très jolie robe cousue pour assister au mariage d’une amie, en été. A la fin de l’apéro, la chaleur aidant, je ne portais plus une robe mais une combinaison de sudation. Et oui, porter du polyester, même avec de très jolis motifs, ça a des conséquences !
Anatomie textile : structure d’un tissu
Au début de mes investigations, je dois bien vous avouer que je me suis un peu perdue.
Du « jersey », c’est nécessairement en coton ? Et l’élasticité, elle vient d’où ? Du « Jeans », en fait c’est quoi comme matière ? Le « coton de bambou », c’est du coton ou du bambou ?
Bref, tout était plutôt mélangé et confus dans mon esprit…
Alors pour faciliter la compréhension et la connaissance de nos tissus, il est important de pouvoir reconnaître les trois grandes étapes de leur fabrication :
◆ Premièrement : le choix de la fibre ou de la matière première
◆ Deuxièmement : l’étoffe (chaine et trame, maille, sergé, voile, dentelle, etc. )
◆ Troisièmement : l’ennoblissement ou les opérations additionnelles apportées à la fibre et/ou au tissu (l’apprêt anti-bouloche, la teinture ou l’impression, l’adoucissage, etc.)
Ne pas tout mélanger !
Chaque tissu connait ces trois étapes. Et chaque étape a un impact sur les propriétés finales du tissu. Il est donc important de bien les distinguer et de comprendre comment elles ont été mises en œuvre pour obtenir un tissu de qualité.
Aujourd’hui, parlons de la base de la base : la matière première, les fibres et leurs impacts sur vos tissus.
L’électrochoc écologique de la Viscose
Alors que j’avançais sur la route de la connaissance, je me suis heurtée à une dure réalité : l’impact écologique du monde textile.
Je m’explique.
C’était pendant cette période ou je cherchais frénétiquement à mieux comprendre mes tissus. J’avais craqué sur un coupon de viscose super fluide à motif géométrique que je comptais transformer en jupe culotte pleine de douceur.
Première découverte : « La viscose est une fibre d’origine naturelle».
Ma réaction : « Super, c’est vraiment agréable et en plus c’est naturel. Je veux dormir dedans, ne porter que ça. Je suis amoureuse et c’est pour la viiiiiiie»
J’étais jeune et naïve ….
Passée la lune de miel, j’ai questionné plus en profondeur cette douce viscose :
Moi : « Naturel, c’est top, mais tu viens d’où ? Tu as grandi comment ? Raconte moi tout ! »
Deuxième découverte : « La production de la fibre de viscose utilise un procédé chimique extrêmement toxique et polluant».
Moi : « … »
L’extase fut de courte durée, j’ai fait mes valises et je suis partie sans un regard en arrière.
ET on ne m’y reprendra plus !
Plus sérieusement, j’ai pris conscience de l’impact écologique de la viscose, et j’ai simplement décidé d’utiliser ma liberté de consommatrice avertie et pour ne plus en acheter.
Mais j’ai aussi réalisé deux choses :
◆ On ne connaît vraiment pas bien nos tissus, qu’est ce qui se cache derrière le verbiage des étiquettes de ces matières qui nous habillent.
◆ L’impact écologique de nos tissus est éminemment variable en fonction de leur matière première.
Après l’expérience polyester et la découverte viscose, j’ai décidé d’être plus exigeante et de questionner systématiquement chaque matière sur ses origines, ses caractéristiques, et aussi sur son impact environnemental.
Les fiches MéMo sur les matières premières textiles : du coton à l’acrylique, en passant par la viscose
Alors, pour vous faire profiter de mes recherches et découvertes, et de mes expériences dans le monde des tissus, je vous ai préparé des fiches MéMo qui rassemblent dans un descriptif simple tous les petits secrets des matières premières de nos tissus.
Imprimées en Noir et Blanc, ça fonctionne aussi très bien !
Quelle information trouver dans ces fiches MéMo ?
Pour chaque matière première :
◆ Une carte d’identité avec les caractéristiques générales, en un seul coup d’œil.
◆ Une liste d’avantages et d’inconvénients.
◆ Une information sur l’impact écologique, pour mieux comprendre le passif de nos tissus.
◆ Un aperçu des différentes utilisations possibles en couture
Avec ces fiches MéMo vous êtes équipées pour vraiment comprendre les fondamentaux de vos tissus.
Grâce à ces fiches, vous pourrez sans problème :
◆ Expliquer à votre nièce adolescente que son nouveau pull n’est pas en laine, mais en acrylique, qu’il ne feutrera pas mais qu’il peut prendre feu (dérivé du pétrole).
◆ Demander à votre marchand de tissu de préciser les compositions de ses produits, parce que « coton de bambou », « aspect viscose » ou encore « mélange de fibres naturelles », NON ça ne veut rien dire.
◆ Choisir des tissus à l’impact écologique limité et qui durent dans le temps, pour respecter la planète en toute connaissance de cause.
Vous voilà bien mieux armées, et une couturière avertie en vaut mille.
Rien de moins !
Bien sûr, la technique de fabrication de l’étoffe et son ennoblissement ont aussi une grande importance pour les caractéristiques de vos tissus et pour leur impact environnemental. Mais je vous le promets, on en reparlera très vite, sur le blog de Mars-elle.com.
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Aujourd’hui je vous emmène dans le monde des Bisounours, on va parler développement durable.
Vous savez, ce truc dont tout le monde entend parler mais que personne ne peut facilement définir autrement que « Heu…, c’est faire attention à la planète quoi !».
Vous savez, cette expression qu’on pense être si fondamentale et qui pourtant se retrouve collée en filigrane des panneaux de pub pour voitures ou pour des vêtements H&M…
Parce que c’est vert c’est “durable” ?
De quand date le développement durable ?
L’expression développement durable ne date pas de l’année dernière ; elle date de 1987. Elle est définie dans le rapport « Brundtland » publié par la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement :
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »
C’est comme un slogan, il veut tout dire et rien dire à la fois.
C’est un peu comme « Ma liberté s’arrête là où commence celle des autres » ; la vraie difficulté c’est de poser la frontière.
En fait, le développement durable a été défini comme la confluence de trois préoccupations majeures : l’Economique, le Social et l’Environnement. Simple, clair et efficace, ce sont les trois piliers du développement durable.
Pour résumer, le développement durable, c’est un développement économique qui est respectueux de la planète et de ses habitants.
C’est un peu fou qu’aujourd’hui, lorsqu’on parle de développement durable, nous ayons surtout en tête la dimension environnementale. Pire, dans l’inconscient collectif, le développement durable est devenu un frein au développement économique et au bien être social.
Comment le développement durable en est-il arrivé là ?
Si le développement durable fait sa grande apparition dans les textes il y a 30 ans, c’est en réalité un concept qui est bien vivant depuis bien plus longtemps. Les problèmes et incertitudes concernant notre rythme de croissance économique et son impact sur l’environnement (notre bonne vieille planète) et sur les déséquilibres sociaux ne datent pas d’hier.
Et pourtant, après des dizaines d’années à tirer toutes les sonnettes d’alarme en brandissant la solution (aka le développement durable), rien ne change. Les experts s’accordent à dire que nous compromettons cette capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. Nous filons à toute vapeur droit dans le mur !
Mais alors, comment se fait-il qu’on en soit encore là ?
Le développement durable a été reçu en grande pompe à la table des puissants politiques et est l’objet de multiples sommets des 30 dernières années. Les entreprises ont toutes désormais leur « Directeur du Développement Durable » (ce bon vieux DDD). On achète de « l’électricité verte ». On se déhanche en musique dans des festivals qui portent son nom. Même Coca Cola joue dans son équipe (GreenCoke).
Et malgré toutes ces « belles initiatives » de développement durable, les scientifiques sont de plus en plus alarmants quand aux conséquences de notre train de vie (source GIEC octobre 2018).
Pourquoi est-ce-que rien ne change?
Et bien, c’est Einstein qui l’explique le mieux. Pas avec la mécanique quantique (E=mc2, c’est pas vraiment le bon sens incarné), mais avec cette petite phrase tellement pleine sens:
« La folie c’est de faire la même chose encore et encore et d’espérer un résultat différent. »
Et c’est bien ce qu’on fait depuis plus de 30 ans, non ?
Le parcours miné du développement durable.
Mais qu’est-il arrivé à ce beau concept de développement durablepour qu’il produise si peu d’effet alors qu’on n’arrête pas de parler de lui?
Comment s’est il pris les pieds dans le tapis ?
Voici les trois grosses mines qui ont empêché le développement durable de prendre ses fonctions comme solution à tous nos problèmes.
Mine 1 : Funambule de l’extrême au dessus des chutes du Niagara.
Le développement durable, c’est l’intersection des trois piliers fondateurs : l’économique, le social et l’environnemental. Or, le concept se délite avec le temps. Aujourd’hui, on nous présente le développement durable comme une grande équation scientifique,
sans solution : l’intersection n’existerait pas. Essayez donc de faire passer une droite par les trois sommets d’un triangle : ce n’est possible qu’en lui tordant le cou!
Pour le développement durable, c’est un peu pareil, sauf que ça signifierait renoncer à l’un de ses piliers :
soit on se lance dans un modèle de croissance économique respectueux de considérations écologiques, lequel dénigre les personnes qui ne peuvent plus payer leur facture d’électricité verte,
soit on met en place une politique sociale et écologique, au risque de voir le spectre de la décroissance bondir et les économistes nous annoncer la fin du monde moderne,
soit on se lance dans un modèle économique libéral avec de la consommation pour tous et on enfonce le plafond des plus 5°C à l’horizon 2100. Ca fera juste plus de palmiers sur les plages, super pour les prochaines beach party !
Dans la presse d’aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, dans les discussions en attendant le pain à la boulangerie, on entend tout le temps ces trois discours défaitistes.
Alors OUI, le grand problème du développement durable c’est cet exercice d’équilibriste de l’extrême qu’on lui demande de mener.
Et pourtant rien d’impossible! Il est parfaitement possible de traverser les chutes du Niagara en marchant sur un fil. Ceux qui ont peur et qui renoncent, sont priés de ne pas déranger ceux qui agissent.
On est bien meilleur équilibriste que ce que l’on pense, devenons funambules.
Mine 2 : Problème de déco ou de régime ?
Le développement durable a été géré comme on rénoverait une vieille maison avec une équipe de décorateurs.
On a repeint la cage escalier, on a ouvert le coin cuisine, on a changé de place la table du salon, on a même changé les plinthes de la chambre à coucher : ça a fait de la poussière tous ces travaux ! On a caché, comme on a pu, l’humidité des murs, les fuites dans le toit et les problèmes de stabilité de l’annexe. De bien mauvaises surprises nous attendent dans quelques années. Mais pour l’instant, les photos du feu ouvert sont superbes sur Insta.
Les problèmes d’infiltration? ça ne se voit pas sur Instagram, non?
Le développement durable est au régime ! Il est devenu une version super light de ce qu’il aurait du être.
Pire, le développement durable n’a pas juste été mis au régime, on l’a carrément fait jeuner : un radis pour la bonne conscience et roule ma poule !
Par opportunisme, par facilité, par défaut de volonté politique et individuelle, on a laissé les grands chantiers de côté. L’efficacité énergétique a cédé le pas aux micro mesures, les industriels font la promotion du « clean desk » et quand leurs administrations font des photocopies recto-verso, elles reçoivent un label « vert ».
Que reste t-il du développement durable ? Que de belles intentions…
Mine 3 : Diplôme Master en Mauvaise Foi
Avec un peu de mauvaise foi, vous pouvez sans problème assaisonner tout et n’importe quoi comme un vrai produit du développement durable. Il n’en faut pas beaucoup pour nous faire croire que la situation est sous contrôle et même s’améliore. Certains sont maîtres en ce domaine, ils peuplent les départements marketing des plus grandes entreprises, ils y affichent leur diplôme en Mauvaise Foi.
Quand Unilever annonce que sa préoccupation première est le développement durable et publie un rapport annuel impressionnant de petits détails, elle ne donne aucune indication de l’impact global ni de ses sources d’approvisionnement, ni de ses usines de fabrication, ni de l’usage de ses produits. Alors, si le développement durable est effectivement la préoccupation première, ils doivent sacrément faire la sieste dans tous les autres départements.
Ne cherchez plus, ces diplômes portent un nom : Green Washing !
Et le Green Washing a deux effets toxiques sur le développement durable :
Premièrement, le Green Washing permet de soutenir la consommation de biens et de services qui ne respectent pas notre planète. Sous couvert de labels et de certificats peu exigeants, les méthodes de travail qui restent pour la plupart identiques, ce qui est de facto négatif pour le développement durable.
Mais le Green Washing a un effet encore plus pervers: il vide le développement durable de tout son sens. A force de l’utiliser pour justifier tout et n’importe quoi, sans aucun respect de sa propre définition, le développement durable ça ne veut plus rien dire du tout.
Bref, le manipulateur malintentionné reste à l’œuvre pour servir le seul intérêt économique, oubliant les deux autres piliers sur lesquels devrait s’appuyer notre développement.
Le développement durable est-il KO ?
Aujourd’hui le développement durable vit des moments bien difficiles :
Son nom a été tellement galvaudé et utilisé à toutes les sauces qu’il n’a plus aucune saveur et ne veut plus rien dire.
Depuis ses débuts, il souffre d’un manque criant de leadership politique. Et cela ne change manifestement pas, le camouflage a juste fait place à l’hypocrisie, les lobbies restent les vrais leaders.
Les consommateurs déçoivent par leur manque d’implication et de cohérence au quotidien : « Si ce n’est que moi, ça ne sert à rien. Mon action est négligeable, comparée aux milliards de « petits chinois » qui n’en ont rien à caler… Alors, à quoi bon ces efforts… ».
Et pour couronner le tout, les industriels n’ont retenu que le pilier économique de notre pauvre développement durable qui se retrouve amputé des deux tiers de son sens. Que se soit dans les rapports annuels des grandes entreprises (celles-là qui se targuent de faire du développement durable leur priorité) ou dans les indicateurs économiques de nos pays, il n’y a pas une ligne, pas un chiffre sur le social et l’environnemental.
Aujourd’hui, quand on entend développement durable on n’est plus vraiment certain de ce que ça veut dire. On pense « Quoi ? Encore ? »
Aujourd’hui, le « développement durable » est complètement OUT !
…mais les principes sous-jacents restent bien vivants.
Aujourd’hui plus fort que jamais
Le développement durable a été démonté, décoloré, dilué par les politiques, récupéré par les industriels, il s’est fait abuser dans les salons, dans les réseaux sociaux, jusque dans les rues. Les mots ont perdu leur éclat, mais la revendication n’a jamais été aussi forte, impérative et pleine de sens.
Le mouvement @onestpret a rallié en quelques semaines 135 milles personnes qui mettent en œuvre au quotidien des gestes qui nous respectent et respectent la planète.
La marche du 8 Décembre pour le climat a rassemblé 130 milles personnes à travers la France pour réclamer à nos politiques de changer leur fusil d’épaule, et de mieux viser l’objectif.
Il nous manque un mot de ralliement, pour unir les forces vives des luttes sociales, environnementales et économiques. Un terme qui rallie pour longtemps, durablement, qui échappe au Green Washing et qui ne puisse pas être retourné et transformé en petit OREO ou en autocollant à paillettes comme on s’est joué du développement durable.
Mais à force de se faire enfumer, le monde finirait bien par tousser un bon coup et ce mot de ralliement qui nous manque risquerait bien d’être un CRI HURLANT.
Nul besoin de montrer ses seins devant Berlusconi ou sur la grand place de Bruxelles pour être féministe. Nul besoin d’ailleurs de l’afficher au monde entier (avec par exemple ces t-shirts à messages féministes qui fleurissent un peu partout). Nul besoin de le crier sur les réseaux sociaux ou de le crier sur tous les toits.
Il existe milles manières d’être féministe. Certes on peut afficher un message, une demande, pour faire changer les mentalités. Mais pour être féministe, on peut aussi décider de nous changer nous-mêmes pour agir directement sur la condition des femmes.
Être féministe ce n’est pas uniquement s’afficher féministe. Être féministe, ça peut aussi être « consommer féministe ».
Soyons actrices du changement que nous souhaitons voir dans le monde. Et la bonne nouvelle de la journée c’est que ce changement, nous pouvons l’incarner directement depuis notre garde-robe !
La condition féminine dans l’industrie textile
Contextualisons rapidement l’industrie textile et la condition de la femme dans ces rouages implacables.
Attention, les chiffres donnent froid dans le dos, tellement ils sont dans le même temps énormes et particulièrement ridicules :
L’industrie textile emploie dans le monde entier environ 60 à 70 millions de personnes dont 75% sont des femmes.
50% des travailleurs sont payés moins que le salaire minimum (chiffre pour l’Inde et les Philippines)
Au Pakistan, 87% des femmes sont payées moins que le salaire minimum. Par ailleurs « seulement » 27% des hommes sont rémunérés sous le salaire minimum
Le salaire minimum défini par l’industrie textile est deux fois trop bas par rapport à un salaire considéré comme minimum pour vivre dignement.
La différence de salaire entre femme et homme pour un travail équivalent est en moyenne de 39% en Inde et de 48% au Pakistan.
(Source: Rapport « Pulse » voir détail en bas de l’article**)
En résumé, les femmes sont très largement employées par l’industrie textile. Et cette industrie textile les exploite sans aucun état d’âme.
Les produits confectionnés dans des conditions inhumaines par une majorité de femmes sont vendus à une majorité de femmes à l’autre bout du monde. Et c’est sur ce constat là, que nous autres, femmes consomm’actrices pouvons directement agir!
Comment être féministe dans ta garde-robe ?
Il existe nombre de moyen d’être féministe. Et que vous ayez décidé de l’afficher, d’en parler, ou pas, « consommer éthique » est un moyen d’action direct sur la condition de la femme dans le monde.
Les certifications de production « éthiques », tentent de garantir des conditions de travail décentes, pour les femmes comme pour les hommes. Mais les femmes sont particulièrement fragilisées par cette industrie textile. Si vous achetez éthique, le bras de levier que vous avez pour changer la condition féminine est énorme !
Alors, afficher sa conviction féministe, oui, mais dans un t-shirt certifié « production éthique » pour vraiment faire bouger les choses à l’autre bout du monde, c’est encore mieux !!
Ci-dessus, le T-shirt des Super Girl gang en vente sur l’étiquette (Site en ligne de mode éthique). Ce T-shirt est Bio (Certifié GOTS), éthique (certifié Fair Wear Foundation) et vraiment cool.
Et vous? Êtes-vous prêtes a être féministes dans votre garde-robe ?
C’est un beau jour pour commencer !
PS: Je vous parle bientôt de cette petite cousette plaisir (et féministe ;-)) et de l’impression sur tissu dans la Newsletter (Si vous ne voulez rien rater: abonnement ici).
Mise en garde : Pour être éthique, un vêtement doit être certifié comme tel. Par exemple, la collection « Conscious de H&M » n’est pas du tout garantie éthique d’un bout à l’autre de la chaine de production. On décortique ensemble les impacts réels de ce type de collection dans un prochain article ?
Etat des lieux des certifications textiles durables, éthiques et/ou biologiques
De « coton durable » à « vêtements éthiques », les étiquettes des vêtements se remplissent d’appellations « vertes » jusque dans les rayonnages d’H&M. Mais que veulent dire ces certifications et ces logos ? Coton bio ? Manufacture éthique ? Avouez-le, on est vite perdu dans cette jungle de certifications !
Les règles de la Jungle des certifications « vertes »
Il existe plus de 100 certifications « éthico-durables » rien que pour le monde du textile. Pas étonnant qu’on soit perdu ! Voyons ensemble à quoi servent ces certifications.
Le textile (matière première pour la manufacture des vêtements) est principalement produit dans des pays à faible réglementation nationale, tant concernant la protection sociale que pour l’environnement. De plus, les règles internationales ne sont pas contraignantes (comme par exemple l’organisation mondiale du travail). Elles apportent une norme de comparaison, mais pas de garantie.
Parallèlement à ce manque normatif national et international, les consommateurs expriment une volonté croissante de consommer plus « éthico-durable ». Une étude réalisée dans 60 pays (Nielsen – 2015) montre que 66% de la population est prête à payer plus cher pour des produits et services «éthico-durables ».
De cette conjoncture sont nés quantité de certifications. Elles sont le fruit d’associations d’entreprises privées du secteur textile, mais aussi d’ONGs ou de centres de recherche.
Et c’est là que le bât blesse. Nombre de ces sociétés qui financent les organismes de certification sont parties prenantes du système de la fast-fashion. Elles encouragent des certifications incomplètes, imprécises et parfois trompeuses pour bénéficier de l’essor du marché « éthico-durable » sans remettre en question le modèle de la fast-fashion.
En résumé, les certifications peuvent servir de couverture pour des sociétés qui veulent simplement profiter de ce qu’elles estiment être une nouvelle tendance. C’est du pur green-washing (tentative de traduction :« vert lavage », « verte teinture ») !
Heureusement, toutes les sociétés et toutes les certifications ne sont pas concernées.
Quelles failles dans les certifications « éthico-durables » ?
Il existe des certifications plus complètes, plus contraignantes ou plus garanties que d’autres. Voici les principales faiblesses de certifications qui sont exploitées par les entreprises de la fast-fashion :
Certification ciblée : La certification ne couvre qu’une partie de la chaine de production. Par exemple, uniquement les matières premières, ou uniquement l’usage de produits chimiques durant la production des vêtements, etc. Ces certifications peuvent être utilisées de façon particulièrement trompeuses parce que le vêtement est étiqueté « éco-durable » sans autre précision. L’étiquetage laisse croire au consommateur que l’entièreté du vêtement est « éthico-durable ».
Certification peu ambitieuse : Une certification se doit de fixer un cadre (ciblé ou complet) et des critères sur chaque étape qu’elle certifie. Certaines certifications ont du mal à fixer des critères ambitieux et clairs. Les critères sont parfois tellement vagues qu’ils deviennent inutiles. Par exemple Oeko-tex recommande l’approvisionnement des matières premières « à des fournisseurs qui peuvent prouver leurs responsabilité et leur durabilité (« sustainability ») ». Comment ? Avec quelles garanties ? Aucune précision sur le sujet. De facto, cette ambition de la certification devient simplement une recommandation qui finalement est ignorée.
Certification en auto-évaluation : La certification est une substitution à la confiance. Si vous connaissez un producteur de carottes, vous n’avez pas besoin qu’il soit certifié. Vous pouvez parler avec lui et lui faire confiance sur sa démarche et son sérieux « éthico-durable ». Les certifications amènent ce cachet de confiance pour des sociétés qui ne peuvent pas nous convaincre de visu. Mais comment s’assurent t’elles du respect de leur norme auprès des sociétés certifiées ? Certaines certifications font le choix de l’auto-évaluation. Parce que l’évaluation de chaque fournisseur sur de nombreux critères, chaque année, coûte extrêmement cher. Cela permet il vraiment d’avoir pleinement confiance ?