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Les tissus des stocks dormants : une idée écologique… ou pas

Ecrit par Coton, Monde textile 5 commentaires

Les stocks dormants, qu’est-ce que c’est ?

En anglais on parle de « deadstock » ce qui veut littéralement dire « stock mort ». Il est question ici de hagards dans le monde entier, de milliers de tonnes de tissus qui ont été écartés de la filière de production de vêtements et qui sont en attente d’on-ne-sait-pas-trop-quoi.

Pour comprendre ce que sont les stocks dormants et pourquoi ils sont dormant, il faut d’abord comprendre comment ces tissus arrivent dans cette impasse.

Le chemin de production des tissus

La majorité des textiles sont produits à la commande par des marques de vêtements. Le même principe est d’application pour toutes les grandes marques de vêtements de la fast-fashion au luxe. Une fois un vêtement dessiné, les designers passent en revue leurs carnet de textile, demandent des offres dans différentes usines. Négocient un prix et un planning. Et ils lancent la production.

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Imaginons que la marque imaginaire Xarara veut créer ce chemisier

Mais pour combien de mètres ?

Facile me direz-vous, s’ils veulent vendre 1000 chemisiers qui consomment 1,5 m de tel tissu, ils vont en produire 15000 m.

En réalité, à ce stade de la production il y a déjà une légère marge de surproduction parce que tous les rouleaux de tissus du monde ont des défauts. Il va donc y avoir quelques pourcents de marge en surproduction.

Mais l’arrivée des tissus sur les stocks dormant vient d’un autre phénomène de la consommation de la mode.

En réalité, l’entreprise de vêtement va d’abord produire un certain pourcentage des chemisiers. Mettons 50% pour le lancement de la collection. Si le succès est au rendez-vous, la production continue au fur et à mesure de la saison. Mais si les stock du chemisier ne s’écoulent pas, alors la production s’arrête et la marque se retrouve avec ce qu’il reste du tissu sur les bras.

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Et dans la logique de la consommation actuelle (toujours plus de nouveauté, toujours plus de quantité), ce tissu n’est pas toujours réutilisable pour un autre vêtement pour une prochaine saison. En effet, le stock restant est souvent trop petit pour garantir une vente à grande échelle si le nouveaux vêtement fonctionne bien.

C’est à ce moment-là, que beaucoup de tissus finissent dans les stocks dormants.

Les autres raisons de « réformer » les tissus dans les stocks dormants

Il y a de nombreuses autres raisons qui amènent des tissus en parfait état dans ces stock « morts ». Mais ce sont en général des plus petites quantités. En particulier, les marques font des tests lorsqu’ils veulent produire des tissus, des couleurs, des imprimés, des vêtements qui sortent un peu de la norme.

Et souvent un test demandera 10m ou 15m de production du tissu.

Toutes les productions tests « non-concluantes » sont donc envoyées vers les stocks dormants.

Il y a aussi les tissus qui ne sont plus «dans la tendance du moment » ou les tissus qui n’ont pas les bonnes caractéristiques (élasticité, transparence, etc etc). Et puis il y a toutes les erreurs de production.

Houps l’usine à imprimé 5000m sur un lycra au lieu d’un jersey de coton… on fait quoi ?

Ben on envoie out ça dans les stocks dormants.

Mais comment font les marques de vêtements pour définir leurs production de tissus en tenant compte de ses risques de surproduction ?

Le risque de trop, ou de ne pas assez produire

Les grandes marques de vêtements (de la fast-fashion au luxe) ont toujours naviguées entre deux risques dans la gestion de leurs production textile :

  • Celui de trop produire et de se retrouver avec des pertes en argents sonnant et trébuchant liées à des tissus non utilisés qui terminent dans les fameux « stocks dormants ».
  • Celui de ne pas assez produire et de ne plus avoir assez de tissus alors que le vêtements en question fonctionne effectivement bien. C’est le manque à gagner.
Un hall de production de métiers à tisser les velours

Mais depuis quelques années l’utilisation des stocks dormants a changé drastiquement la donne en donnant plus d’opportunité aux marques de vêtements de surproduire.

Je vous explique.

Un nouveau mécanisme apparemment écologique

La logique semble pourtant implacable.

Si vous êtes une plus petite marque de vêtements (ou un revendeur de tissu) avec une conscience écologique et éthique, les stocks dormants ressemblent à une fabuleuse aubaine.

Vous pouvez vendre du tissus ou produire des vêtements sans avoir à produire des tissus : en utilisant ce qui existe déjà. Ça ressemble presque à du seconde main, à de l’upcycling : valoriser des tissus qui resteraient sinon dormir dans un hangar.

Pour les petites marques de tissus et de vêtements, c’est même une des seule façon d’avoir accès à de la matière première à un prix concurrentiel.

En effet, les usines de production textile travaillent souvent avec des minimums de commande beaucoup trop élevés pour des petites marques de vêtements ou de tissus (beaucoup de marques de tissus ou magasins de tissus travaillent avec des stocks dormants).

Tricoteuse circulaire pour les mailles

Jusque-là, l’utilisation des tissus provenant des stocks dormant semble être la meilleure idée écologique du monde, n’est-ce pas ?

Une idée écologique qui encourage la surproduction

Mais voilà, la logique de consommation, et de surproduction est là pour profiter de ce système.

Rappelez-vous, les marques de vêtements ont toujours du définir les quantités de tissus pour éviter le risque sur production (perte d’argent) et de sous-production (manque à gagner).

Sauf que ces dernières années l’utilisation des stocks dormant est devenu un vrai phénomène en explosion. Une réalité qui permet aux grosses marques de vêtements de pousser le curseur de la surproduction en valorisant directement leurs surstocks.

Ils ne prennent presque plus de risque en surproduisant leurs tissus. En effet, si le vêtement ne se vend pas bien, les stock de tissus restant seront revalorisés, souvent au prix coutant via les stocks-plus-si-dormant que ça.

Le business des stocks dormants est en constante augmentation depuis environ 5 ans. Le nombre de marques de vêtements a conscience écologiques qui se fournissent dans ses stocks dormants a explosé. Et pourtant les stocks dormants sont de mieux en mieux fourni.

Zoom sur l’entrelacement des fils au coeur du métier à tisser

Pourquoi ?

Parce que ça permet à l’industrie textile, de la fast-fashion au luxe, de produire plus sans aucun risque. Si un vêtement fonctionne bien, ils ont le stocks sous le coude pour en vendre le plus possible. Si un vêtement ne fonctionne pas bien, ce n’est pas grave, le stock restant de tissu est revalorisé au prix de production.

C’est comme l’explosion de Vinted qui a finalement encouragé, légitimé, déculpabilisé beaucoup de consommateurs d’acheter plus de neufs puisqu’ils peuvent le revendre facilement derrière.

Mars’elle et les stocks dormants

Jusqu’il y a peu je pouvais vous dire que Mars’elle n’avait aucun lien avec les stocks dormants. Je parle souvent avec des personnes qui travaillent dans ce secteur et donc je le connais. Mais je n’achète pas les tissus de Mars’elle là-bas, et je n’y revends pas les tissus de Mars’elle « en fin de saison », parce qu’il n’y a pas de fin de saison chez Mars’elle.

Sauf que la collaboration avec Alice Vaninnis est une sorte de collaboration autour de ses stocks dormants. Ces tissus sont « les restes » après la production de ses vêtements.

Mais si j’ai accepté ce partenariat, c’est pour de nombreuses raisons que vous pouvez retrouver ici, mais c’est surtout parce que je sais que Alice est dans une démarche de production textile ULTRA responsable et raisonnée très loin de la surproduction.

Elle a elle aussi eu de nombreuses

Et notre petite collaboration ne va pas changer ça.

La clé n’est pas de bannir l’utilisation des stocks dormants. Ou des marques qui les utilisent. Certainement pas. La clé sera toujours de faire attention de consommer avec raison dans des choses , des tissus, des vêtements qui ont du sens pour vous. De les aimer, de les entretenir, de les faire durer.

Et d’en parler autour de vous.

C’est la logique de consommation à-tout-va qui perverti tout, qui trouve toutes les failles pour s’emballer et surproduire encore plus. C’est ce réflexe, cette logique qu’il faut questionner toujours plus.

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Tout savoir sur la double-gaze

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 9 commentaires

La double gaze est un tissu assez rependu chez les couturières.

Et pourtant, c’est un tissu très particulier, qui a des caractéristiques uniques et demande un traitement très spécifique pour ne pas se tromper en le cousant.

Qu’est-ce que la double gaze

La double gaze est comme son nom l’indique un tissu composé d’une double épaisseur de gaze #genius.

Et la gaze, c’est quoi ?

C’est un tissu avec un tissage très particulier ou les fils de chaine s’entrecroisent après chaque passage du fil de tram. L’intérêt de ce tissage particulier est de créer un tissu ultra aéré et mou. Et oui, le fait que les fils de chaine s’entrecroisent vient casser la structure du tissu et lui apporte énormément de souplesse, voir de mollesse.

Et donc la double gaze est une double épaisseur de ce tissu aéré maintenue par de petits points réguliers.

Il existe deux types de double gaze :

  • La double gaze gaufrée.
  • La double gaze lisse.

La double gaze gaufrée est en fait le résultat de la tension des petits points qui attachent les deux gazes ensemble. Cette tension créée une forme de quadrillage en apporte cette texture très spécifique à la double gaze gaufrée.

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Quelles sont les caractéristiques de la double gaze gaufrée

La double gaze est un tissu très particulier avec des caractéristiques qu’on retrouve chez peu de tissu. Bien les connaitre permet de bien choisir le tissu et surtout de l’associer avec le bon projet couture.

La double gaze gaufrée est :

  • Un tissu chaine et trame
  • Généralement en 100% coton
  • Avec un tombé particulièrement souple, voir mou.
  • C’est un tissu léger (entre 120 et 150 gr/m2)
  • Et pourtant c’est un tissu épais (ce qui n’est pas contradictoire, bien que peu courant)
  • Le gaufrage apporte un petit peu d’élasticité naturelle qui donne du confort.
  • C’est un tissu généralement opaque.
  • Mais surtout c’est un tissu qui demande très peu de repassage (voir pas du tout)

Toutes ces caractéristiques font de la double gaze un tissu absorbant, isolant, très doux.

L’isolation vient du fait qu’il y a une couche d’air retenue captive entre les deux épaisseurs de gaze. De plus la texture de la double gaze gaufrée apporte un supplément d’isolation et de confort en temps de chaleur. En effet, plus un tissu est texturé, moins il est en contact avec la peau, plus il est agréable à porter en temps de chaleur.

Bref la double gaze ne ressemble à aucun autre tissu.

Que coudre avec de la double gaze

Quand on parle de double-gaze, le réflexe de beaucoup est de penser aux langes pour bébés, ou aux vêtements des plus petits. Et c’est vrai que ce tissu est absolument parfait pour eux. Isolant, ultra doux, pas besoin de repassage, super souple et un poil extensible pour encore ajouter du confort.

Mais alors pourquoi garder ce tissu uniquement pour les enfants ?

E ce n’est pas moi qui le dit, mais voici une petite galerie d’inspiration pour coudre de la double gaze pour les femmes.

Voici une robe de l’Usine à Bulles, un caraco en de Ivanne Soufflet, une blouse mi- saison de Blousette rose, une combinaison chez Clematisse pattern, un petit haut passe-partout de les Patronnes,  une jupe longue tout confort de chez Ivanne Soufflet et un short parfait pour l’été tout droit sorti d’une boutique de prêt-à-porter.

Comme vous pouvez le voir la double gaze est parfaitement capable de s’adapter à tous les essentiels estivaux du vestiaire féminin et les rendant canicule-compatible, repassage-free et surtout confort-à-toutes-épreuves.

C’est aussi un tissu qui est adapté aux fronces et en général aux looks romantiques.

Ci-dessous, la réalisation d’Élisa dans la double gaze gaufrée rouge. C’est un patron de patternfantastique qui a été légèrement raccourci. De mon côté, j’ai cousu la double gaze Jaune Lime dans un de mes patron favori (Burda vintage) en ajoutant un ourlet arrondi.

On est prêtes pour l’été.

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Astuces pour coudre de la double gaze plus facilement

La double gaze et en particulier la double gaze gaufrée est un tissu très particulier qui a aussi des besoins spécifiques en couture. Une débutante peut se retrouver un peu perdue face à ce tombé et ce tissu si spécifique.

  1. C’est un tissu qui peut beaucoup s’effilocher. En effet, étant donné le tissage particulier les fils ne sont pas serrés et peuvent donc plus ou moins s’effilocher à la machine à laver. Il est donc primordial de faire des belles finitions. Mais la bonne nouvelles pour les personnes qui n’ont pas de surjeteuse, c’est que la double gaze est adaptée pour coudre des coutures anglaises, c’est ce que j’ai fait pour ma couture Burda Vintage.
  • La souplesse et la mollesse de ce tissu en font une pièce assez compliquée à couper. Pour venir à bout de ce bout de tissu qui semble ne pas avoir de forme. Un seul conseil : repasser abondamment votre tissu avant la découpe pour réduire le gaufrage (qui reviendra après). Prenez le temps de bien positionner le tissu à plat et maintenez le avec de nombreux poids au moment de la découpe.
  • Le fait que le tissu soit extensible le rend compliqué à gérer pour les détails de finitions qui demandent de la précision comme les cols de chemise, les ourlets ou encore la pose d’un biais en double gaze. Pour éviter tous les problèmes, faites une couture de maintient dans la marge de couture des zones arrondies avant de les coudre. cela permet d’éviter qu’elles ne s’étirent pendant la couture. De plus, le fer à repasser, l’épinglage et surtout la zénitude sont vos meilleurs amis pour passer ces coutures sans encombre.

Alors est ce que la double gaze est faites pour vous ?

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Culture de coton fleur de coton

Le prix du coton bio : Une équation avec de nombreuses inconnues

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 16 commentaires

Parlons peu, parlons bien, parlons d’argent !

Le cour du coton bio a augmenté de façon vertigineuse en une petite année. Entre Juin 2021 et aujourd’hui (Avril 2022), le coton conventionnel coute plus de 65% plus cher. Le prix du coton bio a parfois plus de doublé sur cette dernière année.

POURQUOI ?

Cet article est en chantier depuis de nombreux mois. Et j’attendais toujours un peu plus longtemps avant de le publier. Parce que tous les mois, toutes les semaines, des nouveaux paramètres entrent en ligne de compte.

Alors que notre situation sanitaire face à la pandémie tend à se stabiliser, sur les marchés des matières premières, c’est le grand-huit aérien tous les jours. Et si, dans cet article, je vous parle du coton, ce n’est certes pas la seule matière première à vivre des grands chamboulements.

Mars-ELLE tissu biologique soldes jersey bio molleton 100% coton

Mais pas de panique, je ne vais pas vous donner un cours d’économie, ni vous écraser de données ultra-flippantes. Mon objectif est de vous donner les clés principales pour que vous puissiez vous forger votre propre opinion sur cette évolution vertigineuse des cours du coton et en particulier du coton bio.

Le cour du coton de Juin 2021 à Avril 2022

Les causes sont nombreuses, et pas toujours celles qu’on a imaginées.

Le coton bio en quelques chiffres

Pour bien comprendre le marcher du coton bio, reposons quelques chiffres et base pour dessiner le paysage mondial de production de fibres textiles :

Le coton représente environ 25% de la production mondiale des fibres textiles.

Depuis une dizaine d’années, le coton bio augmente, cependant, il ne représente que 1% de la production de coton mondiale.

Voici les zones du monde qui cultivent le coton bio :

image extraite du rapport 2021 de Textile exchangehttps://textileexchange.org/wp-content/uploads/2021/07/Textile-Exchange_Organic-Cotton-Market-Report_2021.pdf

La bonne nouvelle : l’augmentation de la demande

Textile exchange dans son dernier rapport prévoit une augmentation de la demande du coton bio de 84%.

Grâce à un début de conscientisation des consommateurs, les entreprises de production de vêtements se sont petit à petit fixées des objectifs pour aller vers des productions plus durables, et le coton bio en profite directement.

Mais cela a un impact direct sur les prix.

Qui dit augmentation de la demande, dit augmentation des prix si l’offre ne peut pas suivre. Et aujourd’hui, il est déjà identifié qu’il n’y a pas assez d’exploitations de coton en conversion de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique pour produire autant de coton bio que ce qui est estimé pour les prochaines années.

cueilleuse de coton moissonneuse

Bref, c’est une très bonne nouvelle que les prévisions de demande en coton biologique augmente significativement sur les prochaines années. Mais cela n’est pas sans impact actuellement sur le marché avec le secteur du coton biologique qui peine a s’organiser pour saisir cette opportunité de changements durables et en profondeur.

La fraude sur le coton bio en Inde

Vous avez probablement entendu ici et là, qu’on produit moins de coton bio qu’il ne s’en vend. Evidemment, cela signifie qu’il y a du gravillon dans l’engrenage.

Le monde du coton bio n’est pas toujours rose. En 2020, le label GOTS a finalement mis la main sur une large fraude organisée pour « blanchir » du coton conventionnel. Des faux certificats de transactions étaient créés directement par l’organisme certifié qui doit normalement garantir la traçabilité des produits.

GOTS a pu démanteler cette filière de fraude et a communiqué sur l’ampleur et les conséquences de ces fraudes à l’intérieur de son propre système de contrôle. 11 grosses entreprises indiennes ont été bannies du label, le contrat avec les organismes certifiés ont été directement cassés.

recolte du coton stockage

Mais les impacts sur les prix ont été direct :

  • Augmentation du prix du coton bio indien de 90%.
  • Questionnements, perte de confiance au sein de la filière de production du coton bio.
  • Repositionnement sur la production du coton bio dans d’autres pays avec augmentation de la demande et donc des prix.

Le boycott de la production en chine

Attention, ce sujet est extrêmement complexe. À partir de 2019, le monde ouvre les yeux sur l’exploitation de près d’un demi-millions de Ouïgours dans les champs de coton de la provinces de Xinjiang en Chine.

Les marques se retrouvent préssées par les consommateurs, l’opinions publique, mais aussi par leurs investisseurs pour boycotter le coton cultivé dans cette province.

Le coton biologique et le coton conventionnel sont à priori touchés de la même façon par ce travail forcé. Mais le coton biologique dispose d’un système de traçabilité (normalement – voir la fraude en Inde) fiable et qui permet de s’assurer de la provenance du coton. Le boycott a donc été effectif avec un effet sur l’augmentation des prix du coton bio.

Parallèlement à cette prise de conscience éthique mondiale, les Etats-Unis ont utilisé ce « prétexte » pour mettre une pression économique sur la Chine en signant une interdiction d’importation du coton Chinois. Evidemment ce type de manigance économique vient perturber tout le marché du coton, mais aussi l’industrie de la mode.

Culture de coton fleur de coton

Le coton conventionnel n’est pas soumis à un système de tracabilité quelconque. Le coton chinois est alors vendu à des usines dans des pays limitrophes qui les ont revendus directement aux ateliers chinois. Les pays intermédiaires ont été utilisés pour brouiller les pistes et continuer à vendre le coton produit dans la province de Xinjiang.

la sécheresse au États Unis au printemps 2022

A coté des questions éthiques qui touchent directement le marché du coton, il y a aussi les aléas climatiques. Ce printemps 2022, une sécheresse s’annonce au Etats-Unis et fait déjà planer la crainte d’une récolte décevante pour ce très grand producteur de coton.

La culture du coton nécessite de grandes quantités d’eau au début de sa croissance et de forte chaleur et de la sécheresse au moment de sa maturation. Si ces conditions ne sont pas réunies, la récolte sera moindre en quantité et en qualité.

Le Texas est responsable de 40% de la culture du coton Américain. Des semaines prolongées de sécheresse trop tôt au printemps dans cette région du monde influent directement sur le cour mondial du coton et donc du coton bio.

Culture du coton ramassage du coton
Culture du coton

Les stocks au plus bas

Entre 2020 et 2022, l’industrie textile a été complètement chamboulée par la crise sanitaire et l’arrêt d’une partie de la chaine de production. Face à cette problématique, les stocks ont été utilisés jusqu’à être presque épuisés.

Il n’est pas question ici de « stock mort » (« dead stock » qui sont des marchandises qui ne se vendent pas).

Les stock de matières tout au long de la chaine de production permette de travailler sans risque de défaut d’approvisionnement. C’est comme votre stock de chocolat, de pâtes ou de papier toilette. Vous allez certainement les consommer dans un futur proche, mais au cas ou vous en avez besoin de plus, vous avez toujours un stock en réserve sous la main.

Bref, en 2021, ces stocks sont au plus bas à tous les niveaux de la chaine de production qui travaille alors en flux tendu. Depuis quelques mois, la situation se stabilise et la production du coton aussi. C’est alors que tous les industries ont commencé en même temps à reconstruire leurs stocks pour pallier aux éventuels coups-durs, imprévus et problèmes d’approvisionnement.

Et comme la taille du stock est directement proportionnelle à l’incertitude générale, la demande pour le coton explose à l’intérieur même de la filaire de production.

tissu biologique imprimé Mars-ELLE

Et qui dit explosion de la demande face à une offre qui peine à récupérer de la pandémie dit impact sur les prix tant pour le coton biologique que pour toutes les autres fibres.

C’est un peu comme pour la crise du papier toilette du début de la pandémie. Rappelez vous : beaucoup d’utilisateurs ont décidé de faire des stock en même temps, sans pour autant en consommer plus, et les rayons des magasins se sont vidés en un rien de temps. Et bien, c’est exactement le même processus pour le coton.

L’impact à multiple répercutions du prix du pétrole

Évidemment le cour du coton n’est pas le seul à danser la samba en ce moment. Et dans les danseurs qui influencent fortement notre coton, il y le très populaire pétrole : l’or noir.

Ce n’est certes pas la première fois que les cours du pétrole font des solos acrobatiques. Mais combiné aux problèmes internes du coton susmentionnés, cela donne un cocktail explosif.

Irrigation coton biologique et conventionnel consommation en eau impact

Regardons de plus près l’impact de l’augmentation substantiel du cour du pétrole.

1 Le prix des fibres synthétiques qui décollent

Les fibres synthétiques sont des produits pétro-chimiques. Qui dit augmentation du pétrole dit augmentation du prix des fibres synthétiques.

Et cela impact directement les prix du coton. En effet, dans une situation plus classique, l’augmentation des cours du coton pousserai une partie de la chaine de production à utiliser plus de fibres synthétiques au détriment du coton. Ce qui finalement signifierai une sorte de régularisation de la demande et donc un amortissement de l’augmentation des prix.

Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les prix augmentent de partout et le coton rentre même en compétition directe avec certaines fibres synthétiques.

2 Les prix des intrants

Si la culture du coton bio se fait avec un minimum d’intrants et surtout sans intrant issu de la pétro-chimie, ce n’est pas le cas du coton conventionnel. Ce coton, souvent OGM est aspergé de multiples produits pour grandir, pour grossir, pour résister aux conditions extérieurs et aux pesticides etc.

Aujourd’hui, le prix de ces produits a drastiquement augmenté. Mais comme la culture du coton conventionnel est pieds-et-points liés à l’utilisation de ces intrants, les couts de production sont directement impacté et se répercutent sur le cour du coton.

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Certes le coton bio n’est lui pas directement impacté par la hause des intrants chimiques. Cependant, la hausse des prix du coton conventionnel va toujours induire une hausse des prix du coton bio par effet de vases communicantes.

3 Le prix du transport qui s’envole

Je pense que je ne dois pas vous faire un dessin concernant cet impact. Mais il est bien réèl sur le prix du tissu final. Ici, il est moins question du cour de la matière première, mais bien de l’impact final du tissu fini et transporté dans les magasins, ou jusque dans vos stocks.

Pour vous donner une idée, le transport des rouleaux depuis mon imprimeur en Grèce jusqu’à mon atelier a doublé en 1 an. De l’autre côté, les couts d’expédition pour envoyer vos colis ont augmenté de 15%. Et tous les couts de transports intermédiaires dans la chaine de production sont impactés : du champs chez le grossiste, vers la filature, vers les stock, vers le tisseurs, vers, l’ennoblisseur, vers le magasins.

4 L’électricité et le gaz qui s’affolent

De nouveau, ce n’est pas une découverte. Les couts d’électricités et de gaz dansent la même samba que notre ami le pétrole (ils sont quand même vachement liés). Et cela impact aussi le prix des tissus.

Et oui, mon tisseur, tricoteur, ennoblisseur ont besoin d’électricité. Leur facture d’énergie a doublée, triplée, voir plus en quelque temps. Cela a aussi un impact sur le prix de nos tissus.

Conclusions 

Voilà pourquoi, entre autres choses, le prix du coton et en particulier du coton bio a explosé en un an à peine.

Pour le moment, il n’y a pas encore directement d’impact sur les prix de vente. Les grandes marques de vêtements de la fast-fashion ont annoncé que ça n’impacterai pas du tout leurs prix de ventes, ils ont encore des systèmes de pression et d’action pour gardez leurs prix très bas.

Mais ces impacts financiers ne sont pas du tout sans conséquences pour des petites structures comme Mars’elle.

Aujourd’hui nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Mais il reste extrêmement important pour moi de ne pas baisser les bras ni sur la qualité des tissus, ni sur leurs impacts écologiques.

J’espère que cet article vous aura permis d’y voir un peu plus clair sur la situation actuelle et les influences multi-factorielles sur notre or blanc.

Pour en savoir plus :

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L’histoire du Jeans : vêtement des révolutions du XXe siècle

Ecrit par Coton, Monde textile 7 commentaires

L’histoire du Jeans : un vêtement à l’image de notre histoire

Aujourd’hui le Jeans semble banal et commun.

  • C’est un basique, c’est une pièce mode.
  • C’est un vêtement de chantier, c’est un vêtement de luxe.

Mais le Jeans c’est surtout un vêtement qui a traversé les années et qui a su imposer sa suprématie dans le monde entier.

Cette pièce iconique se trouve actuellement dans TOUTES les garde-robes. Celle votre grand-mère, de votre petite nièce de 5 ans ou de votre guide touristique à Bali.

Le Jeans est partout.

tissu couture tuto différence et définition Jean Jeans Denim

Mais ce qui me fascine avec le Jeans c’est son histoire. Parce que l’histoire du Jeans raconte aussi NOTRE histoire. Il a évolué avec la société, mode après mode, crise après crise, révolution après révolution.

Retour sur 150 années de folie du Jeans !

Le Jeans des cow-boys est né il y a 150 ans.

Les ancêtres du Jeans d’aujourd’hui sont des vêtements de travail fait en Jean et non en Denim qui n’a pas encore été inventé (lire la différence entre Jeans, Jean et Denim, ici). Ces vêtements sont utilisés par les esclaves qui travaillent dans les champs de coton aux Etats-Unis. Ce sont principalement des « Over-all » : littéralement des « pardessus-tout », sorte de grosse salopette plutôt rigide qui s’enfile au dessus des vêtements.

Le vêtement de travail en Jean à porter au dessus de tout : Le “Overall”

Mais le Jeans est vraiment né le jour où la toile Jean est remplacée par de la toile Denim, plus souple, dans les années 1860. Ce changement d’étoffe permet en effet aux travailleurs de porter les « over-all » comme un vrai vêtement.

Pour compenser la faiblesse du nouveau tissu (qui est plus confortable mais moins solide), Lévi-Strauss dépose en 1873 le brevet des poches à rivet en cuivre. Quelques années plus tard, profitant de sa domination sur le marché grâce à son exclusivité, Lévi-Strauss développera la couture rabattue avec double surpiqure toujours dans un souci de solidité. Les bretelles sont ensuite peu à peu délaissées au profit des passants de ceinture.

Et c’est comme ça que fin du 19e siècle, le Jeans a déjà tous les éléments emblématiques qui ont traversé les époques jusqu’à nous :

  • le tissu Denim,
  • les rivets en cuivre,
  • les coutures rabattues
  • et les passants de ceinture.

 

Le jeans des Etats-Unis vers l’Europe.

Aux Etats-Unis, le Jeans a progressivement gagné une bonne part du marché des pantalons de toile. Il redevient salopette, pour enfant, en 1912 et pantalon de travail pour les femmes vers 1918.

Lors de la grande dépression américaine, le Jeans profite de son bas coût pour sortir des plaines du Far-ouest. Il devient une façon solide et peu couteuse de se vêtir qu’on soit cow-boy, paysan ou citadin.

Dans les années 1930, l’emblème du cow-boy est définitivement attachée au Jeans comme un outil de marketing. Lévi-Strauss l’utilise dans ses publicités et crée une tendance country-chic. Mais le Jeans a encore bien du chemin à faire pour arriver jusqu’à nous.

Le jeans et le cow-boy… incarné par Gary Cooper.

Après de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis inondent le marché Européen avec les surplus restant de la guerre enfin terminée, et entre autres choses, avec des Jeans. Il faudra un peu de temps à notre vieux continent pour adopter ce nouveau vêtement ; mais Hollywood impose déjà sa norme et très vite le Jeans trouve sa place dans les armoires des hommes qui se donnent un air de Marlon Brando ou de Gary Cooper.

Quand le Jeans devient un élément d’appartenance

Pendant son premier siècle de vie, le Jeans progresse grâce à ses qualités intrinsèques :

  • solidité,
  • souplesse,
  • prix.

Certes, un nouveau style cow-boy-chic a vu le jour dans les années 1930, mais globalement, le Jeans était plutôt un vêtement utile qu’un vêtement à la mode.

C’est lorsque Hollywood s’empare du Jeans dans les années 1950 que les choses changent. Le Jeans devient alors l’emblème des jeunes générations qui vont se l’approprier au fil de quelques décennies :

  • Les années 50’ feront du Jeans l’attribut des motards. Jeans rime alors avec Harley Davidson, blouson en cuir et road movie.

Marlon Brando et les biker. Le jeans de rebel !

  • Les années 60’ feront fleurir le Jeans dans la vague Hippie. C’est l’apparition des pattes d’éléphant et des broderies à gogo.
  • La crise pétrolière des années 70’ verra revenir un Jeans peu cher et utilitaire.
  • Les années 90’ donnent un nouvel essor du Jeans, avec l’arrivée du Lycra. C’est le début du moulant, mais aussi de la surconsommation. Avec l’arrivée sur le marché de jeans « stone-washed », « déchirés », colorés, taille haute ou extra  basse, le Jeans devient un véritable caméléon.
  • Les années 2000 ramènent au devant de la scène le Jeans ultra moulant des Punk des années 80’ qui deviennent enfin confortables grâce au Lycra. Le Jeans basique des garde-robes féminines change alors de forme : c’est la vague du Skiny ou du Slim. Le moulant est poussé à son extrême.
  • Les années 2010 propagent cette mode du pantalon moulant et du Slim jusque dans la garde-robe masculine.

Le Jeans de hippie, quelque part dans les années soixante.

Bref, le Jeans est passé d’un élément d’identification et d’appartenance, de rébellion et de génération à un vêtement qui suit la mode et en subit toutes les exigences.

 

Le Jeans féministe.

Le Jeans est tellement présent dans nos vies, depuis des décennies, qu’il est inévitablement présent dans les grands mouvements de notre société.

Lorsque Marilyn Monroe enfile son Jeans dans « Le démon s’éveille la nuit », ce n’est pas un simple placement de produit comme ce serait le cas aujourd’hui au cinéma. Non, à cette époque, c’est surtout le signe de l’émergence de la lutte pour l’émancipation féminine.

Marilyn dans le démon se réveille la nuit. Cela semble tellement naturel aujourd’hui de voir une femme en Jeans….

Marilyn s’approprie le Jeans, vêtement chargé en testostérone par excellence. Souvenez-vous, à cette époque, le Jeans est à l’image du cow-boy.

Et les femmes du monde entier ont voulu imiter Marilyn. Pas simplement pour lui ressembler, mais aussi pour s’approprier la puissance et la liberté du cow-boy. Le Jeans super macho des cow-boys est devenu un Jeans symbole, féministe, de toute un mouvement qui a profondément impacté nos société (et qui continue à le faire).

Le Jeans de l’ultra consommation

Dans les années 90’, le Jeans oublie sa fonction d’utilité ou d’appartenance et de revendication. Il devient un élément de mode et de consommation dans le sillage de son époque.

La mondialisation accélère.

Les vagues de modes deviennent de plus en plus rapides et puissantes

On achète par envie et non plus par besoin.

D’une année à l’autre la mode change, taille haute, basse, super skinny, boyfriend, 7/8, super long…

Et le Jeans ne fait pas exception à cette tendance. Il devient un pur produit de la mondialisation parcourant plusieurs fois le tour de la terre pendant sa fabrication. Il sera vendu quelques dizaines de dollars pour être porté une dizaine de fois avant d’être remplacé sans vraie raison.

L’histoire du Jeans d’aujourd’hui, le Jeans Vert ?

Le Jeans a joué un rôle libérateur dans l’émancipation de la femme, il est pris dans la vague de mondiale de la surconsommation. Quel sera son rôle dans la période de conscientisation écologique qui grandit en ce moment ?

Aujourd’hui, pas simple de regarder où nous en sommes. Mais dans le brouhaha de la mode éclair, des changements permanents et de la consommation effrénée, une nouvelle vague est en train de se former.

Une lame de fond : l’écologie.

Les Jeans Durable de Nudie Jeans

Il y a la #fashionrevolution, le développement du zéro-déchet, la réflexion sur le véganisme, les réflexions sur le transport et sur la surconsommation d’énergie.

C’est un mouvement, c’est imparfait, c’est le début d’une conscientisation.

Et le Jeans ne fait pas exception. Il existe de plus en plus de marques qui proposent des Jeans en coton bio (comprendre l’impact réèl du coton bio) ou en polyester recyclé. D’autres marques qui s’engagent dans la juste rémunération de leurs ouvriers et ou à réduire les kilomètres parcourus pour la fabrication des Jeans. Les fibres des Jeans restent écrues et indigo, mais leur cœur devient chaque jour un peu plus vert.

Et dans cette nouvelle révolution, nous pouvons nous aussi devenir Marilyn.

Enfilons notre « Jeans Vert », pour inspirer nos voisins à rejoindre la révolution écologique !

 

Cet article fait partie d’une saga complète sur le Jeans et le Denim.

 

La prochaine (grosse étape) de cette Saga, est de creuser plus en profondeur le cas du “Jeans vert” et voir quel est l’impact écologique réel d’un Jeans !

Et j’ai moi même été surprise par les conclusions de ces études! 

 

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Jean, Jeans et Denim : comprendre pour mieux choisir son tissu

Ecrit par Coton, Monde textile 24 commentaires

Attention : sujet COMPLIQUE !

Parce qu’entre les utilisations et les définitions multiples de ces mots, il est difficile de s’y retrouver. Mais je ne m’avoue pas vite vaincue. C’est mon passé d’ingénieure qui me pousse à parler de choses claires et bien définies.

 

Avec le Jean, le Jeans et le Denim, il y a très vite confusion. Alors remettons les choses bien à plat !

 

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Vous vous souvenez peut-être de votre vieux prof de physique qui répétait sans cesse: “On n’ajoute pas de pommes avec des poires”.

Et en couture c’est presque pareil : On ne coud pas du Jean comme du Denim (pas de panique je vous explique tout ça en détail dans l’article).

 

Si vous n’utilisez pas les bonnes appellations, les bons mots, vous finissez avec un tissu :

  • qui ne répond pas à vos attentes,
  • qui n’est pas adapté à votre projet couture,
  • et qui risque fort de végéter dans votre stock de tissu ou sur votre pile d’OVNI couture (suis-je la seule à avoir ce type de pile de la honte ?).

 

Comprendre les tissus pour une couture plus durable

 

Si vous me connaissez, vous savez maintenant que la couture durable, c’est mon cheval de bataille. Certes, une réflexion sur la couture durable, ça passe par la sélection de tissus durables (et pourquoi pas sur la boutique en ligne). Mais cela passe aussi par une compréhension plus poussée de ses tissus :

  • De quoi sont ils fait ?
  • Comment sont ils fait ?
  • Quelles sont leurs propriétés et leurs caractéristiques ?
  • Comment est ce qu’ils s’appellent précisément ?

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Parce que beaucoup d’échec couture (des miens comme des vôtres) sont dus à un mauvais choix de tissu : pas adapté au patron, pas adapté à votre peau, pas le bon tombé, ne vieilli pas bien, etc.

Et un tissu mal choisi a souvent comme conséquence un vêtement peu porté et comme corolaire une cousette peu durable…

Snifff !

Alors pour vous évitez cette frustration et ce temps perdu dans une cousette ratée, je vous encourage à mieux comprendre vos tissus. Aujourd’hui, c’est le Jeans qui est à l’honneur !

 

Mais au fait, on dit Jean, Jeans ou Denim ?

 

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Est ce un jean? Non un Jeans ? Non du Denim ?

 

Le jeans, le Jean ou le denim définition ?

 

Pour choisir au mieux vos tissus « en Jeans » je vous propose de commencer par le commencement.

 

C’est quoi du Jeans ?

Mais c’est différent du Jean ?

Et le Denim dans tout ça ? Est ce qu’il vient de Nîmes ?

 

C’est quoi le “Jean” : Définition

 

Le Jean est une étoffe fabriquée depuis le 16ieme siècle. C’est un tissu solide et résistant composé de fils de coton et de fil de Laine ou de Lin. A l’époque le coton était une denrée assez rare. (Pour mieux comprendre vos tissus et l’impact de leurs matières premières, télécharger les fiches MEMO gratuites)

 

lin oeko tex vendu au mètre mars-elle couture

La fibre de lin, très longue et super solide

L’armure très particulière d’un tissu sergé se reconnaît immédiatement grâce au motif oblique formé par l’entrelacement particulier des fils de chaine et de trame. Grâce à ce motif oblique, les sergés se sont imposés comme tissus d’extérieur et de travail dans les pays ou il pleut beaucoup comme par exemple l’Angleterre. En effet, l’eau ruisselle sur les rainures du tissu et a moins tendance à être absorbée par l’étoffe.

 

Les fils utilisés pour le Jean sont teints avant d’être tissés. A l’époque, le Jean est principalement marron ou écru. Pas super glamour… Mais rappelez-vous: ces tissus étaient utilisés pour l’extérieur en temps de pluie et donc de boue.

 

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Couture rabattue sur jambe de Jeans en Denim.

Le Jean était produit dans nombreux pays d’Europe, mais on pense que son nom vient de la production à Gênes. En effet, les anglais ont beaucoup importé ce sergé spécifique de Gênes qui les produisaient pour faire des voiles de bâteau. Et si vous répétez trois fois très vite « Gênes » avec une patate chaude dans la bouche, vous comprendrez pourquoi « Gênes » se dit « Jean » de l’autre coté de la manche.

 

En résumé, le Jean c’est :

  • un sergé de coton et de laine ou de lin,
  • des fils teints d’une seule couleur,
  • un tissu produit en Europe dès les 16ième siècle,
  • un nom dérivé du mot « Gênes » d’ou cette étoffe a beaucoup été exportée vers l’Angleterre.

Définition Jean tissu couture tuto différence Jean Jeans Denim

 

C’est quoi le Denim : définition.

 

Le Denim apparaît un peu plus tard. C’est le même type de tissu que le Jean, mais avec les différences principales suivantes :

  • Le fil de trame et de chaine ne sont pas de la même couleur. Le fil de trame est écu et le fil de chaine indigo dans la majorité des Denim actuels.
  • La teinture n’est pas faites au cœur de la fibre. Ce qui est la raison du délavage progressif des Denim au fur et à mesure de lavage. C’est NORMAL.
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C’est pour ça que les fils sont écru quand on fait un trou dans un Jeans : CQFD

Le Denim est très vite tissé uniquement avec de fil de coton. C’est pour ça que cette toile est plus douce et souple que le Jean, mais aussi plus chère et moins solide (pour mieux comprendre les impacts des matières premières, je vous invite à télécharger mes fiches mémo pour comprendre tous les secrets de vos tissus).

 

Concernant le nom « Denim », il est très probable qu’il fasse référence à la filature de Nîmes qui produit du Sergé depuis le 16 ième siècle. Mais pas de trace à proprement parler de Denim (tel qu’il est entendu aujourd’hui) dans cette filature qui produisait un sergé de laine et de soie. A l’époque il n’y avait pas de concept de Fake News. Et l’expression Denim à fait son chemin pour aller de Nîmes vers cette définition qui lui est propre, n’en déplaise aux Nîmois.

 

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Chemise de base, pantalon de base, vive le Jeans, le Denim et la couture durable.

En résumé, le Denim c’est :

  • un sergé de coton,
  • des fils de chaine et de trame teint de couleur différente,
  • un tissu produit en Europe dès les 16 ième siècle,
  • un nom dérivé du mot « Nîmes » bien que cette ville produisait un Sergé de laine.
  • Une étoffe plus souple et douce que le Jean, mais aussi moins solide et plus chère.

Définition Denim tissu couture tuto différence Jean Jeans Denim Mars-ELLE

 

Le Jeans, c’est quoi : définition

 

Avec le Jeans, nous entrons directement dans la grande histoire de la mode qui traverse les époques. Le Jeans est en fait un pantalon. En anglais « a pair of Jeans ».

 

C’est d’abord un sur-pantalon en Jean (l’étoffe) utilisé au far ouest par les cow-boys. Mais petit à petit le Jeans devient un pantalon en Denim, tissu plus doux à porter directement sur la peau. Aujourd’hui ce vêtement est de toutes les garde-robes sur tous les continents, dans tous les milieux sociaux et culturels. Le Jeans s’est imposé comme la base.

 

En résumé, aujourd’hui, le Jeans c’est :

  • un pantalon
  • en Denim (étoffe)

tissu couture tuto différence Jean Jeans Denim

 

Jean, Jeans Denim : la confusion ?

 

En réalité aujourd’hui, les mots « Jean » et « Jeans » sont couramment utilisés pour parler d’un tissu « Denim ».

Et je vous avoue que ça contrarie beaucoup mon coté psychorigide de l’utilisation du bon mot pour désigner la bonne chose et en particulier pour désigner le bon tissu.

 

Mais est ce que la bonne définition se trouve vraiment dans les musées ?

 

Est ce que l’utilisation que nous faisons TOUS de certains mots n’a pas plus d’importance que les petites lignes d’un grand dictionnaire ?

 

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Couture de Jeans = Couture super rentabilisée (portée 187 fois par an, minimum)

De nos jours, nous (vous et moi) utilisons « Jeans » pour parler de Denim… Ce n’est pas « correct », mais on se comprend. Et puis maintenant VOUS savez la différence !

Jeans, Jean, Denim : utilisez le terme qui vous parle, mais gardez en tête que quoi qu’il arrive il faudra compter avec eux dans nos garde-robes!

 

Sur ces questions de syntaxe et de remise en question de l’utilité de l’académie française (rien que ça), je reviens très vite sur le blog pour vous parler plus en détail de l’histoire incroyable du Jeans.

Vous verrez c’est une histoire passionnante qui passe de la boue aux plateaux de cinéma, de la rue aux podiums de mode. Le Jeans, c’est l’histoire du XX ième siècle en un seul vêtement !

 

Jeans et Denim, font ils partie de vos coutures ou vêtements de base?

 

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Je vous parle bientôt de cette tenue, ou plutôt de mon uniforme cousu main 😉

Cet article fait partie d’une saga complète sur le Jeans et le Denim. Pour continuer, suivez moi dans la grande et passionnante histoire du Jeans (Spoiler Alert : on y va avec Marilyn Monroe, elle-même <3)

 

Source le Musée de la Mode  Paris – Histoire du Jeans

 

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Les huit caractéristiques du coton que vous ignorez

Ecrit par Coton, Monde textile, Tutoriel Aucun commentaire

Parce que nous sommes couturières, nous pensons bien connaître les tissus et en particulier le coton qui est une des fibres les plus répandues… en pourtant, ce n’est pas le cas.

Et pourtant, c’est très rarement le cas. Comme couturières, nous développons une approche vaguement intuitive sur les différents tissus. Mais notre manque de connaissances, notamment sur les fibres textiles nous amène régulièrement à faire des erreurs de casting tissu-patron.

Rien de plus rageant après des heures de couture.😱

Personnellement, j’ai eu un véritable besoin de mieux comprendre mes tissus pour mieux les choisir et mieux les coudre. Toutes ces connaissances utiles pour les couturières, je l’ai ai mise dans le Petit précis des Tissus au éditions Mango

Mais aujourd’hui, suite à une conversation avec une cliente sur les propriétés du coton, je me suis rendue compte, que même la fibre la plus répandue en couture, reste souvent mystérieuse et mal connue.

Pourquoi mieux connaître ses tissus

Depuis que je suis devenue une mono-maniaque-passionnée des tissus, je me rends compte combien il est primordial de bien les connaître pour enfin bien les choisir et bien les coudre.

A mes débuts en couture, comme beaucoup de couturières, je choisissais le tissu au coup de cœur, bien souvent sur l’imprimé. Oui j’adooooore les tissus imprimés, et depuis j’en ai même fais mon métier. Mais cela n’excuse rien. Parce que même avec l’imprimé le plus parfaitement parfait, si le tissu est mal choisi, la cousette finale sera un raté.

Je me souviens d’un tissu tellement beau que j’ai voulu utiliser pour me coudre un petit haut. Mais le tissu était tellement rigide, que je pouvais à peine bouger dedans.

Culture de coton fleur de coton

Et un raté.

Je me souviens d’un tissu corail avec des petites fleurs délicates. Une merveille. J’en ai cousu une robe. Je l’ai portée deux fois. Le problème ? Après 21 minutes, je sens le Lama après une séance de kungfu. Et oui, les fibres synthétiques, c’est typique pour les odeurs.

Et un raté de plus

Il y a eu aussi ce petit chemisier en viscose que j’ai presque passé à la « déchiqueteuse » parce que je n’ai pas utilisé une aiguille appropriée. Et oui, la viscose c’est un tissu super fragile. Mais ça je ne le savais pas. (Depuis j’ai banni la viscose de mon stock de tissu, mais pas parce que j’ai la flemme de changer mon aiguille, rien à voir. C’est une question purement écologique. Si le sujet vous intéresse, rendez-vous dans les fiches mémo gratuites sur les matières premières)

Et encore un raté.

La liste est, malheureusement assez longue.

Et double malheur : je ne suis pas du tout la seule à collectionner ce type de ratés.

Heureusement pour moi, depuis que je me suis plongée dans l’analyse et l’étude des tissus, mon pourcentage de raté en couture à connu une chute vertigineuse.

nouveaux tissu bio Mars-Elle

Je vous rassure tout de suite. Pas besoin pour vous de faire le même chemin de geek-tissu que moi. Parce que j’essaye le plus possible de vous partager les ressources et les infos pour que vous puissiez aussi drastiquement limiter vos ratés en couture.

Les huit caractéristiques des tissus en coton

1-Respirant

La fibre de coton est une fibre respirante. Cela signifie que lorsque nous transiront (ce qu’on fait 24h /24, même en dormant), la vapeur d’eau que nous évacuons peut traverser la fibre de coton. C’est topissime pour les odeurs et la fraicheur de nos vêtements en fin de journée.

Attention, ça c’est pour la transpiration sous forme de vapeur. Parce quand il est question de sueur… mieux vaut lire le point suivant.

2-Absorbant

Liquide + coton = coton mouillé.

Le coton est une des fibres naturelles les plus absorbante. Ce qui est absolument super pour nos serviettes de bain, nos torchons de vaisselle, ou les inserts de nos culottes menstruelles (pour en apprendre plus sur les bons tissus à choisir pour les SHL et les culottes menstruelles).

Par contre, là où ça se corse, c’est lorsqu’il est question de transpiration sous forme de sueur. Personnellement, après un gros stress ou une course poursuite contre mon bus qui pour une fois est passé en avance, je perle littéralement. Et c’est là que le coton n’est pas le meilleur de tous nos amis, parce qu’il absorbe trèèèès bien cette sueur.

Bref, le coton pour faire du sport en mode « transpiration intensive », ce n’est probablement pas l’idée la plus confortable.

3-Non isolant

Au rayon des fibres naturelle, le coton n’est pas du tout la fibre la plus isolante. Mais alors, pourquoi porter du coton lorsqu’il fait froid ? (Avec du molleton ou du velours de coton par exemple.)

échantillons de molleton et jersey bio de chez mars-ELLE vendu au mètre GOTS

En réalité, la caractéristique isolante d’un tissu ne dépend pas que de la caractéristique intrinsèque de la fibre. Le coton n’est certes pas le champion de l’isolation, mais cette faiblesse est compensée par l’épaisseur du tissu pour des tissu comme le molleton, certains jersey épais ou le velours.

4-Résistant à l’usure

Revoilà une grande qualité de la fibre de coton.

Cependant, il faut rester vigilant. Nous parlons bien de la fibre de coton et pas de TOUS les tissus en coton. En effet la fibre de coton et beaucoup plus résistante à l’usure que les fibres artificielles, synthétique et que la majorité des fibres naturelles.

Mais cette qualité intrinsèque de la fibre peut être combinée avec des tissu qui seront très peu résistant (par exemple, un filage trop rapide, avec des fibres plus courtes et un tissage peu serré).

Hé oui, la fibre est la pierre de fondation du tissu, mais TOUTES les étapes de fabrication ont également un impact sur le comportement final.

5-Culture consomme beaucoup d’eau

Le coton consomme énormément d’eau pour sa culture et pour son traitement. C’est une réalité qu’on préfère souvent oublier sur le coton. Les chiffres sont affolants. La culture et le traitement pour produire 1 kg de tissu en coton demande pas moins de 10.000 litres d’eau.

cueilleuse de coton moissonneuse

Ouch.

C’est tellement énorme que la culture du coton est même responsable de l’assèchement de la mer d’Aral.

Bref, le sujet est brulant. Mais heureusement, le coton bio consomme beaucouuuuup moins d’eau. J’ai fait une analyse complète du pourquoi du comment le coton bio est effectivement moins consommateur en eau.

6-Représente 25% des fibres textiles mondiale

Aujourd’hui le coton n’est plus vraiment dans la course pour la première place pour la production de fibre au niveau mondial. En effet depuis l’essor des fibres synthétiques à la fin du XXe siècle, le coton ne représente plus que 25% de la production mondiale contre le polyester qui fait la course en tête avec plus de 50% de la production mondiale.

recolte du coton stockage

7-Représentent 25% des pesticides mondiaux

Le coton n’est pas la fibre jolie et propre sous tout rapport qu’on peut imaginer. Comme vu plus haut elle consomme énormément d’eau pour sa culture et son traitement. De plus, alors qu’elle ne représente que 2% des terres cultivables à travers le monde, cette culture consomme 25% des pesticides mondiaux.

Cette façon extrême de répondre à la demande pour des fibres les moins chères possibles a des conséquences dramatiques sur les sols, la pollution des rivières, la santé des travailleurs, etc.

8-Boom des cultures seulement à la fin du 19 e siècle.

Vous pensez que vous ne pouvez pas vous passer du coton dans votre garde-robe ?

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Et pourtant cette fibre est « relativement récente » sur la scène occidentale.

La culture et l’exploitation du coton ont commencé à exploser que à la fin du 19e siècle.

C’est une culture qui a d’abord touché les États-Unis. Cette culture est intimement lié à l’histoire de l’esclavage. Le climat outre Atlantique est bien plus adapté à cette culture qui demande des fortes chaleurs et de l’eau.

Au début du XXe siècle, le lin et la laine étaient beaucoup plus utilisés pour les vêtements en Europe. Les cultures de coton en Europe sont extrêmement réduites. Cette fibre ne s’est imposée qu’au moment où les exportations et les transports tout azimut sont devenus la norme.

Culture du coton fleur de coton
On oublie aussi que la fleur de coton est très belle et délicate. ❤️

Mieux connaître se tissus : une démarche de passionnée

Pour aller plus loin :

Guide pratique des tissus Mango editions
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Tout savoir sur le tissu bio

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 1 commentaire

Au moment où j’ai commencé à chercher des usines de production de tissus bio pour lancer Mars-elle.com en 2018, j’ai eu beaucoup de question de mon entourage, des couturières sur ce fameux tissu bio.

  • « Pourquoi du tissu bio ? »
  • « Mais c’est quoi qui est bio dans le tissu ? »
  • « Etc… »

Et toutes ces discussions m’ont inspirée beaucoup d’articles sur le sujet. J’espère que vous y trouverez la réponse à vos questions. Et si ce n’est pas le cas, je vous invite à me les poser en commentaires pour qu’on puisse y réfléchir ensemble !

popeline imprimé tissu bio mars-elle
Voilà un petit échantillons des tissus Bio de Mars-elle.com que vous pouvez retrouver sur la boutique en ligne 🌱

Le sujet est super vaste et j’ai décidé de le scinder en 3 parties pour vous permettre d’y chercher plus facilement la réponse à vos questions

  • 1- Les tissus bio en général
  • 2- Le coton : le grand acteur de la problématique écologique et durable
  • 3- les tissus bio dans la couture

1 – Les tissus bio en général

Autant commencer par le commencement : Quelle est la différence entre un tissu bio et un tissu qui n’est pas bio? Le concept de Bio dépend parfois des interprétations. Une remise à niveau des différences ne fait pas de mal.

Mais si le concept de tissu bio peut être relatif, il existe de nombreuses certifications textiles pour vous permettre de faire confiance dans la chaine de production des tissus. Le problème ? Il existe tellement de certification qu’il est difficile d’y voir clair. Pour enfin comprendre la jungle des certifications des tissus plus ou moins bio, voici une analyse des 5 plus grandes certifications.

Fiches MéMo tissu Mars-ELLE tissu bio coton viscose polyester matière première textile tissu biologique coton bio viscose lin soie laine polyester
Une petite vue sur les fameuses fiches Mémo. Vous pouvez les télécharger directement en cliquant sur la photo 👍

Et si vous voulez comprendre l’impact écologique des tissus, je propose des fiches Mémo gratuites que vous pouvez télécharger tout de suite. J’y ai condensé beaucoup d’info sur les matières premières et sur leurs impacts écologiques (et pas que).

Finalement, dans la catégorie des généralités sur les tissus bio, il était très important pour moi d’aborder un point problématique : le prix ! Je vous explique en long et en détail (et en transparence) pourquoi les tissus bio coutent ce qu’ils coutent?

2 – Le coton : le grand acteur des tissus bio

Quand on parle de tissu bio, de pollution textile, de problèmes environnementaux de l’industrie de la mode, on pense directement à la culture du coton, n’est-ce pas ?

Ce sujet de l’impact écologique du coton et des tissu bio en coton a été un des premier que j’ai traité sur le blog.

Tout d’abord, je vous emmène dans un petit reportage photo comprendre comment, où et comment sont cultivé les fibres de coton. C’est fou, nous portons ce tissu presque quotidiennement et pourtant très peu de personne se rendent compte du processus de culture et de récolte. J’ai eu l’occasion de faire la récolte du coton et j’y ai appris énormément de chose.

cueilleuse de coton moissonneuse
J’ai même pu conduire cette grosse machine pour faire la récolte du coton. C’était trop coool 🤪

Quand finalement j’ai lancé les tissus bio de Mars-elle.com, j’ai eu cette question (plusieurs fois) :

  • « Du tissu bio ? mais pourquoi ? Tu ne vas pas le manger quand même ? »🧐

Je vous conseille VRAIMENT de vous renseigner sur les tissus bio avant de tirer des conclusions sur la question. Lors de mes recherches (bien avant de me lancer dans les tissus de Mars-elle.com), j’ai été choquée par ce que j’ai découvert sur l’impact des tissus bio et non-bio. Alors, vous regarderez peut-être sous un autre regard les tissus bio en lisant cet article.

Enfin, pour parler de la culture du coton et en particulier du coton bio, il était très important pour moi de creuser le sujet de la consommation en eau de ces deux cultures. D’un coton le coton conventionnel et de l’autre le coton bio. Parce que vous le savez (si vous avez lu l’article précédent), le coton est une plante qui a besoin de beaucoup d’eau et de beaucoup de chaleur. Et ces deux conditions ne sont que très rarement réunies naturellement. C’est pour ça qu’il existe une guerre de l’eau autour de la culture du coton.

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3 -Les tissus bio dans la couture

Après avoir parlé des grands sujets sur les tissus bio, puis plus spécifiquement de la culture du coton bio, je veux encore aborder la question des tissus durables dans la couture.

Je vous ai écrit un guide simple et rapide sur quels tissus écologiques coudre. Parce qu’il n’est pas toujours évident de voir clair dans toutes les propositions disponibles, n’est-ce pas ?

Pour aller plus loin sur un tissu en particulier, je vous propose de vous plonger dans l’univers du lin. Du lin bio est ce que ça existe ? Pourquoi est-ce un tissu écologique par nature? Cet article vous explique aussi la culture et le traitement du lin et surtout les dernières évolutions industrielles de production de ces tissus incroyables.

Une question récurrente des couturières est la suivante :

  • « Est-ce que les tissus bio déteignent ? »

Je comprends parfaitement cette question. Rien de plus frustrant qu’un tissu qui perd ses couleurs après quelques lavages… et du coup j’ai enquêté sur la question. Est-ce que le tissu bio déteint ?. Parce que les tissus de Mars-elle.com ne déteignent pas. La-dessus j’ai fait beaucoup de tests💪. Mais est-ce vrai pour tous les tissus bio ?

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Finalement j’ai eu un échange super enrichissant avec une couturière sur les sac-à-vrac et l’importance d’utiliser des tissus bio pour les coudre. Je trouve que cette réflexion était vraiment pertinente et peut vraiment raisonner avec les couturières qui se lancent dans le zéro-déchet cousu-main.

J’espère que toutes ces informations vous aident.

Mais comme vous avez pu le lire dans ces lignes, les sujets que j’aborde sur le blog sont souvent issus d’une discussion, d’une conversation, de questions, etc.

tissu bio imprimé Coton Mars-ELLE

Donc si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à me les poser en commentaire, je serais ravie d’y répondre et d’en discuter ensemble !

cueilleuse de coton moissonneuse

Quelles différences entre tissu bio et tissu non Bio ?

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 1 commentaire

Depuis quelques années, on parle beaucoup plus des tissus bio.

Et il était temps.

Les ravages de l’industrie de la mode et de l’industrie textile en particulier sont significatifs dans de nombreux endroits de notre planète. Mais lorsque je parle de tissus biologiques autour de moi, la question revient sans cesse : « C’est quoi un tissu bio ? Quelle est la différence avec un tissu non-bio ? ».

Et les blagueurs ajoutent même « On peut le manger ? ». 😝

Alors la première réponse est : « Non on ne peut pas manger le tissu bio…. Mais Oui, je peux vous expliquer facilement et rapidement ce que c’est et les différences avec le tissu classique.»

Avez-vous cinq minutes pour enfin bien comprendre la différence ?

tissu biologique Mars-ELLE

Qu’est-ce que le tissu bio ?

Pour faire simple (voir très simple) les caractéristiques principales d’un tissu bio sont :

  • Tissu composé de fibres naturelles (pas de fibres artificielles de type viscose ou synthétiques ) comme le coton, le lin, la soie, la laine, etc;
  • Les fibres sont cultivées sans engrais ni pesticides chimiques;
  • Les fibres, les fils et le tissu bio sont manufacturés et teints sans produit chimique toxique (type métaux lourds). Tous les processus de fabrication et de teinture minimisent les produits chimiques utilisés et récupèrent et traitent tous les effluents liquides.
Culture de coton fleur de coton
Le coton, prêt à être récolté

De plus, les tissus bio sont teint ou imprimé avec des encres spéciales. Mais ces encres ne sont pas nécessairement des encres 100% végétales (type indigo, garance, etc). Les encres utilisées pour les tissus bio ne possèdent aucuns métaux lourds ni aucuns produits nocifs pour la santé.

Et surtout l’entièreté des déchets liquides à la fin du processus sont complètement nettoyés et recyclés pour ne finir dans les rivières et dans les océans. 🌊

Mais malheureusement, ce n’est pas si simple de BIEN comprendre le tissu bio….

Ne pas confondre tissu bio avec tissu durable

Mais sur les étalages du prêt à porter, les collections « durables », « consciencieuses » ou encore « respectueuses » commencent à fleurirent un peu partout.

Est-ce que ces vêtements sont nécessairement en tissus biologiques ?

Et ben la réponse est non !!😱

Parce que pour qu’un tissu ou qu’un vêtement soit effectivement bio, il faut que TOUS les critères ci-dessus soient validés.

Heureusement pour s’en sortir et mieux repérer le greenwashing des marques, il existe des certifications très précises qui contrôlent si les tissus sont bio ou non. En particulier la certification GOTS permet de choisir les tissus et vêtements les plus respectueux de l’environnement.

certification textile ambition GOTS BCI Oeko-tex EU-ecolabel

Si vous voulez mieux comprendre les différentes certifications textiles, j’ai écrit un article sur les 5 plus grandes certifications pour les comparer.

Les différences entre tissu bio et tissu non bio ?

Maintenant que vous comprenez mieux ce qu’est le tissu bio et que vous pouvez facilement repérer les tentatives de greenwashing des grandes marques de prêt-à-porter, voici ce qui différencie principalement les tissus biologiques des tissus classiques dans la pratique.

L’utilisation de matières premières naturelles

Les tissus biologiques seront toujours en fibres naturelles.

Attention, les fibres artificielles (comme la viscose, le bambou, etc) sont issues de matières premières naturelles, mais ce sont des fibres dites artificielles qui nécessitent un traitement chimiques colossale pour être transformées en fibres.

Si vous voulez mieux comprendre les différentes fibres et matières premières, j’ai créé 10 fiches Mémo que vous pouvez télécharger gratuitement.

Donc le tissu bio est majoritairement en fibre naturelle.

Mais pas que….🧐

En effet, les certifications acceptent un pourcentage de fibres non naturelles dans le tissu ou dans le vêtement fini (30% ou 10% maximum en fonction de la catégorie de certification).

Cela explique que vous puissiez trouver des fermetures éclairs en polyester sur un vêtement GOTS ou encore de l’élasthanne dans un jersey de coton certifié bio.

Mais, parce que je crois que les fibres synthétiques sont un véritable problème de pollution des océans, les tissus bio que vous trouverez sur la boutique de Mars-elle.com sont tous 100% en fibres naturelles (coton ou lin).

tissu bio popeline 120 fils imprimé Mars-ELLE fleur bleu jaune moutarde MARS-ELLE
Les tissus bio de Mars-elle.com

L’impact sur la planète

Quand on sait que l’industrie de la mode et l’industrie textile sont dans le TOP 5 des industries les plus polluantes, c’est effectivement un point central de la comparaison. 🌎

Cette différence d’impact se fait à deux niveaux de la production :

  • Durant la culture des fibres

La culture du coton biologique et de toutes les fibres biologiques assure un respect de l’environnement. Savez-vous que 25% des pesticides chimiques utilisez dans le monde sont utilisés pour cultiver le coton non-biologique ? De plus les cultures de coton non-biologique sont très souvent des cultures extensives qui appauvrissent les sols et consomment énormément d’eau. La culture du coton biologique permet d’éviter la pollution par intrant chimique (pesticide et engrais chimique), mais aussi de préserver les sols de la désertification identifier dans les zones de culture de coton standard.

Pour aller plus loin : comprendre la différence de consommation d’eau du coton biologique et du coton standard.

cueilleuse de coton moissonneuse
La récolte du coton
  • Durant le processus de manufacture du tissu

L’étape de filage des fibres, de manufactures du tissu et d’ennoblissage (teinture, impression, traitement) sont des étapes qui peuvent être extrêmement polluantes, surtout dans des pays qui ne mettent pas en place une réelle politique nationnale de protection de l’environnement. Des métaux lourds sont utilisés dans les encres et les égouts hautement pollués sont déversés directement dans les rivières et enfin dans les océans. Le tableau ne fait pas envie.

Mais les certification bio (et en particulier GOTS) couvrent toutes les pollutions de ces étapes et surtout imposent le traitement complet des déchets liquide et ce dans tous les pays de production.

L’aspect santé

Comme discuté dans les paragraphes précédents, le tissu bio est confectionné, traité, teint et imprimé avec des produits qui ne sont pas nocifs, ni pour la planète, ni pour la santé.

En effet, les tissus produits par l’industrie textile classique peuvent contenir des traces, des résidus (et parfois plus) de produits hautement toxiques pour la santé. En particulier les métaux lourds mentionnés ci-dessus.

Cette problématique de santé devient tellement urgente qu’il existe un label de qualité pour assurer que les vêtements ou les tissus ne comportent aucune trace de produits potentiellement toxique pour la personne qui les porte. C’est le label OEKO-TEX (qui ne garantit pas que le tissu soit bio ni qu’il n’utilise pas de produits nocifs. Ce label certifie uniquement que le produit fini ne contient plus aucune trace de produits toxique).

Et les tissus biologiques dans tout ça ?

tissu bio motif voile coton biologique
La collection des tissu bio de Mars-elle.com

Les tissus bio sont par essence OEKO-TEX. Ils ne contiennent aucune trace des produits considérés toxiques étant donné que l’utilisation de ces produits est interdite dans tout le processus de manufacture et de traitement. 😍

Quelles sont les points communs entre un tissu bio et un tissu non-bio ?

Vous avez maintenant un aperçu assez général des différences entre les tissus bio et les tissus classiques. Mais ces tissus ont aussi des points communs.

Prenons deux tissus en coton, avec le même type de toile et de traitement et comparons-les.

De point de vue de la qualité des tissus

Les qualités des tissus vont dépendre des usines dans lesquels ils ont été manufacturés. Mais en sélectionnant des tissus manufacturés dans la même usines (une usine certifiée GOTS peut aussi produire des tissus non-bio), il n’y aura pas de différence visible.

Après des années à travailler dans le textile bio, je ne suis toujours pas capable de reconnaître au toucher si un tissu est bio ou non. Et personne ne peux le faire. En effet, la qualité du tissu n’est pas du tout impactée.

tissu bio motif voile coton biologique

Du point de vue de la tenue des couleurs

Bien souvent lorsqu’il est question de tissu bio, les gens pense que les teintures sont des teintures végétales, type garance, Indigo, etc. Et beaucoup pensent que ces teintures ne tiennent pas bien dans le temps.

Mais pas du tout.

Laissez-moi casser deux aprioris :

  • Ce n’est pas parce qu’un processus utilise des produits naturels qu’il n’est pas nocif pour l’environnement. En effet pour être teint avec des extraits naturels le coton doit passer par une étape de mordançage. Et ce mordançage à grande échelle est polluant.
  • Les tissus bio ne sont pas teint ou imprimé avec des teintures végétales, mais bien avec des encres que ne contiennent pas de produits nocifs et toxiques.

En conclusion, les couleurs tiennent aussi bien dans le temps, lavage après lavage sur les tissus bio que sur les tissus non-bio. Cependant, vous ne trouverez pas de couleurs fluo ou métallisées dans la gamme des couleurs utilisées pour les tissus bio !

Ressources pour aller plus loin :

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tissu bio ou tissu non bio définition

 

tissu bio motif voile coton biologique

Que coudre avec une toile de coton ?

Ecrit par Coton, Inspiration, Tutoriel 22 commentaires

Avec la nouvelle collection de tissus en voile de coton, j’ai eu beaucoup de questions :

  • Quelles différences avec la popeline ?
  • Que coudre avec quel tissu en coton ?
  • Comment reconnaître le voile de coton ?
  • Est-ce que la popeline, le voile et la cotonnade, c’est la même chose ? 😳
tissu bio Mars-ELLE GOTS coton

Comprendre les tissus en coton

Pour répondre à toutes ces questions, j’ai décidé de vous faire une vidéo. Pour parler du tombé des tissus, rien de tel que de vous MONTRER les différences.

Mais je vous donne aussi des indications de grammages et surtout les différences générales d’utilisation et de couture de ces tissus pour vous guider dans vos prochaines cousettes.

Je veux que vous compreniez la différence entre ces trois tissus 100% coton, en chaîne et trame et qui n’ont pourtant pas le même tombé.

Je veux que vous puissiez toujours choisir le bon tissu pour réaliser la cousette de vos rêve. En comprenant les différences de tissus, vous évitez enfin les déceptions à la fin de la couture ! 🧐

C’est parti :

Psssssst:

Trois tissus coton en chaine et trame différents

Comme vu dans la vidéo, les trois tissus comparés sont :

  • La cotonnade classique
  • La popeline de coton
  • Le voile de coton.

Vous verrez dans la vidéo ci-dessus l’explication et la démonstration des différents tombé pour ces trois tissus.

Pour vous aider à reconnaître ces trois tissus voici un ordre de grandeur de leur grammage respectif.

Que coudre avec du coton tissu

Vous êtes maintenant parées pour mieux choisir vos tissus pour votre prochaine cousette et surtout pour enfin reconnaître la toile de coton, la popeline de coton et le voile de coton !

Si vous voulez en savoir plus sur les tissus et sur ma technique pour toujours choisir le bon tissu pour la bonne cousette, j’ai créé une méthode que je vous explique dans une formation Vidéo.

Il y a une foule d’exemple de tissus et de patrons et l’explication complète de ma méthode pour ne plus vous tromper en choisissant vos tissus.

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tuto vidéo couture choisir tissu
tissu bio mieux comprendre le cout et les impact écologiques

Pourquoi le tissu bio coute plus cher ?

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile Aucun commentaire

Oui, je n’ai pas peur. Aujourd’hui j’aborde frontalement un sujet un peu tabou mais qui, avouons le, est souvent un problème : les prix des tissus bio !

Le tissu bio : le prix est il justifié ?

Mais pour répondre à cette question épineuse du cout des tissus biologiques, observons de façon un peu schématique le fil de l’évolution de la production textile.

Attention, je vais volontairement prendre quelques raccourcis dans les grandes étapes de développement de la filière pour vous éviter de lire une étude de 73 pages sur le sujet….

tissu bio mieux comprendre le cout et les impact écologiques

Remontons dans un monde ou la production du textile se fait plus localement, avec les moyens de productions et des cultures traditionnelles. A cette époque, le concept de production «  biologique » n’existe pas.

Et pour cause, toute la production textile est biologique par défaut : de la culture à la teinture végétale, le procédé complet est généralement respectueux des ressources et de l’environnement. Cependant, les conditions de production ne sont pas toujours respectueuses des travailleurs. Ce n’est pas non plus un monde des Bisounours…

Les révolutions textiles : la machine à vapeur et les teintures textiles

Ce monde de production textile principalement structuré en petites entités artisanales va exploser :

  • 💥une première fois à la fin du 18 ième siècle avec l’industrialisation (la machine à vapeur arrive dans un nuage de fumée)
  • 💥et à la fin du 19 ieme siècle avec les découvertes dans l’univers de la chimie.

Les ateliers de filages et de tissage disparaissent au profit d’usines de production. Les teintures végétales se transforment en teintures synthétiques. Le tout sans prendre garde aux conséquences sur la pollution de l’air et des rivières.

tissu biologique et analyse du prix

  • Les couts de production en masse diminuent.
  • Les prix de vente diminuent.
  • Et les quantités commencent à augmenter.
  • Le travail des hommes et femmes évolue aussi: il faut de moins en moins de main-d’œuvre non-qualifiée pour produire les mêmes quantités de tissu et de vêtement.

🌈C’est le rêve du progrès technologique qui libère l’Homme du travail manuel.

Les révolutions textiles : l’agrochimie et les fibres textiles synthétiques

Avec le XX ième siècle, la cadence des révolutions s’accélère :

  • 💥les innovations agricoles et chimiques apportent en vrac les OGM, les pesticides et les engrais chimiques.
  • 💥Les innovations chimiques sont aussi en développement permanent et les tissus synthétiques inondent littéralement nos garde-robes en quelques décennies.

Ces révolutions se font sans se soucier de l’impact sur la pollution des terres et des eaux.

Les industries et les consommateurs sont particulièrement heureux de pouvoir acheter plus, beaucoup plus, pour moins cher, beaucoup moins cher.

analyse tissu bio et prix

🌈C’est le nouveau rêve du progrès technologique et de la consommation qui amènent le plaisir et le bonheur.

Les révolutions textiles : La mondialisation

Finalement, la machine s’emballe. Pour produire plus et encore moins cher, les productions s’exportent. 

D’abord timidement dans des pays limitrophes moins « développés ». Et puis de plus en plus loin. Aujourd’hui, de pays en pays, de continent en continent, les chaines de production sont tellement longues que certains vêtements ou tissus font deux fois le tour du monde avant d’arriver dans les mains des consommateurs, nos mains.

L’industrie utilise la main d’œuvre payée à bas cout dans des pays lointains pour faire encore descendre les prix. C’est la valse de la délocalisation et de la mondialisation qui bat un tempo de plus en plus effréné.

Les consommateurs sont ravis d’acheter un t-shirt à 10 euro, ou même parfois à 5 euro pour le porter deux ou trois fois. 😱

De son coté, le monde industriel est en recherche perpétuelle d’inventions techniques et technologiques pour :

  • faciliter la production.
  • faire descendre les prix et vendre plus.

développement durable analyse monde textile challenges défis problèmes

Le tissu conventionnel : le réveil des consciences?

Et un matin, nous nous réveillons avec la “gueule de bois”. Le 24 avril 2013 le Rana Plaza s’effondre. 1134 personnes meurent et plus de 2500 personnes sont blessées.

Ce matin là, beaucoup de personnes se sont levées avec un gout désagréable dans la bouche.

Est ce vrai ? Les vêtements qui nous rendent belles et confiantes sont-ils produits dans des conditions proches de l’esclavagisme à l’autre bout du monde ?

Sur un autre front, les rapports du GIEC se suivent et les conclusions deviennent de plus en plus alarmantes. + 1,5°C, qui dit mieux ?

Ces dernières années ont été riches en prise de conscience de toutes parts. Et grâce au travail des journalistes d’investigation et des rapports d’experts, le voile est aussi levé sur l’impact réel de l’industrie textile.

  • Le monde textile se réveille enfin.
  • Des marques durables et éthiques commencent à apparaitre.
  • Une partie de la filière est prête à réfléchir et à remettre en question les systèmes de production.
  • Les certifications bio, durables éthiques sont là pour encadrer les productions textiles et pour recadrer (ou encourager pour certaines certifications) le greenwashing.

Mais au milieu de cette nouvelle révolution, un commentaire revient très souvent sur les lèvres des consommateurs : « Oui, ok, mais c’est cher ».😫

réfélxions sur les tissus biologiques et le prix

Production textile bio : les vraies conséquences

Oui le tissu bio est plus cher.

Les vêtements durables sont plus chers.

Et c’est 100% normal.

En effet beaucoup des leviers de développement et de progrès de l’industrie textile ont été mis en œuvre pour faire descendre les couts. Il est donc normal, si ces leviers sont polluants, que la production durable soit plus couteuse.

Du moins sur le court terme.

En effet, les couts de production de l’industrie textile classique ne prennent pas en compte les couts indirects liés à la pollution générée.

Un exemple parmi des milliers :

La culture du coton intensive conventionnelle consomme énormément d’eau. Au fil des années, la mer d’Arral a été presque entièrement asséchée par l’irrigation à très grande échelle des cultures de coton. Il en a résulté une désertification de la zone et la perte d’un écosystème entier. Plus de nourriture (pèche, culture, etc), plus de travail, plus vie. Et ces pertes incroyables ne sont pas du tout prises en compte dans le prix du coton. L’industrie cotonnière continuera à produire du coton à bas cout tant qu’il y restera une goutte d’eau à puiser et ensuite elle ira consommer les ressources ailleurs. (pour en savoir plus sur ce sujet)

Et ces couts indirects peuvent être potentiellement très très élevés sur le long terme (les couts liés à la santé ou aux changements climatiques).

Conclusion : comprendre pour mieux consommer

Mon analyse se veut rapide et facile à comprendre. J’ai volontairement grossi le trait.

Mais attention, ne vous m’éprenez pas ! En militant pour une production textile bio, je ne prône pas un retour en 1573… (même si j’aimerai beaucoup me déplacer uniquement à pied ou à cheval).

Parce que le progrès n’est pas mauvais en soi !

Aujourd’hui les consciences s’ouvrent. Et la conscience couplée à la technologie est une première réponse constructive et durable que la filière textile peut apporter au monde. Nous sommes comme des adultes qui prennent conscience de leurs actions d’adolescent et qui doivent les assumer. Mais entre-temps nous avons acquis des nouveaux outils. (Dommage pour le retour anticipé au moyen-âge😜)

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Nous pouvons aujourd’hui regarder droit dans les yeux les conséquences des révolutions précédentes en nous informant sur le réel impact de notre système de production et de consommation.

Et s’informer c’est aussi comprendre que nous avons été habitués à consommer des tissus et des vêtements qui sont beaucoup trop bon marché.

Alors toujours trop cher les tissus bio et les vêtements durables ?

Pour aller plus loin (et un peu plus en détail), je vous recommande :

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astuces couture jersey 100% coton tutoriel problème couture jersey trou déchiré

Les 5 astuces pour coudre le jersey bio 100% coton sans encombre

Ecrit par Coton, Tutoriel 5 commentaires

Le jersey, qu’est-ce-que c’est ?

Au fil de mes échanges avec vous, je me suis rendue compte qu’il existe une vraie confusion dans l’usage du terme « jersey ». Ce terme est régulièrement utilisé à mauvais escient.

Le jersey fait partie de la catégorie des tissus à « maille ». Ces tissus sont tricotés à partir d’un ou plusieurs fils. Le jersey, en particulier, est tricoté avec un seul fil. Ce fil peut être en coton, en polyester, en viscose ou être un mélange de plusieurs matières afin d’apporter des qualités particulières de résistance ou d’élasticité. Le grammage du jersey peut varier entre 60 g/m2 et 180 g/m2 en fonction de la densité de noeuds et du poids du fil. L’élasticité du tissu est elle fonction de la tension et de la torsion du fil pendant le tricotage

maille jersey couture jersey 100% coton

Le tissu maille jersey est typiquement utilisé pour les T-shirts classiques du prêt-à-porter. Cependant, le jersey bio de Mars-elle.com est un tissu maille de qualité adaptée pour coudre des robes et des jupes d’été (et pas que des T-shirts 😉 ).

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Un jolie robe Madeline de “La maison Victor”

Dans le cas de double fil tricoté, ou de double fil, on ne parle plus de jersey, mais d’interlock. Et, lorsque le fil est plus épais, on parle alors couramment de tissus « maille ».

Le jersey bio de Mars-Elle est un jersey de poids moyen. Pour plus de tenue, il vous faudra utiliser des tissus maille de grammage plus important ou bien de l’interlock.

Jersey bio 100% coton : changement d’habitude de couturière

Suite à vos retours constructifs, je me suis vite rendue compte que peu de couturières ont une expérience des jerseys 100% coton.

En effet, les tissus et vêtements du commerce sont en majorité des jerseys « trans-fibrés » contenant un certain pourcentage d’élasthanne. L’ajout de l’élasthanne apporte plus d’élasticité et de résistance. MAIS, l’ajout de l’élasthanne (produit à partir de pétrole…), même en très petite quantité, empêche tout processus de recyclage du tissu en fin de vie. C’est pour cette raison que Mars-Elle ne commercialise que du jersey 100% coton sans aucune autre fibre ajoutée.

Dans le commerce du tissu au mètre, il n’y a que peu ou le plus souvent pas d’information sur la composition détaillée des tissus. Les couturières cousent, sans le savoir, du jersey composé d’un mélange de coton et d’élasthanne, voire de polyester.

Le jersey 100% coton est relativement rare et, comme décrit lors de la présentation des tissus de Mars-Elle, il demande quelques précautions de couture :

astuces couture jersey 100% coton tutoriel problème couture jersey trou déchiré

1- Aiguille fine pour le jersey:

Le fil de coton constituant le jersey se fait facilement casser par l’aiguille classique de votre machine à coudre. C’est pour cette raison qu’il est important d’utiliser des aiguilles spéciales pour le jersey. Ces aiguilles ont le bout arrondi et elles glissent à côté du fils, sans l’abîmer. Le top du top pour coudre un jersey 100% coton, c’est d’utiliser une aiguille fine à bout rond, mais pas trop gros. Voici un récapitulatif très complet pour le choix de vos aiguilles chez Schmetz. On peut également utiliser une aiguille standard fine dont le bout piquant est émoussé. C’est de la récup’  mais le résultat n’est pas garanti!

2- Fil en coton :

Le fil polyester, très répandu chez les couturières, est bien plus résistant que le fil coton qui constitue le tissu. Les noeuds de la couture qui sont serrés autour des fils de coton vont alors avoir tendance à cisailler la fibre de coton. Si cette fibre est déjà fragilisée par une aiguille mal-adaptée (voir point numéro 1), le tissu devient particulièrement fragile le long de la couture. Si c’est un endroit à frictions ou à forte tension (emmanchures d’un haut près du corps, coutures intérieures d’un leggins, etc.), l’unique fil de coton casse, le jersey se détricote et c’est le trou assuré ;-(

Il est donc hautement préférable d’utiliser du fil en coton pour le fil principal et pour le fil de la canette. La même logique s’applique aussi à votre surjeteuse pour les fils des aiguilles.

3- Détente du jersey :

Le jersey 100% coton, lorsqu’il est soumis à tension pendant un certain temps, quelques heures sur votre dos, va se détendre. Ce n’est pas un tissu moulant, il ne contient pas d’élasthanne. Le jersey 100% coton retrouvera sa forme à chaque lavage. Ce tissu est donc idéal pour des formes de vêtements qui ne nécessitent pas trop d’élasticité.

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4- Point stretch ou point droit ?

Le point stretch (deux points en avant, un en arrière) est partout recommandé pour la couture du jersey. En effet, ce point permet de faire des coutures élastiques qui suivent l’élasticité du tissu. Malheureusement, ce point abime bien plus le tissu que le point droit. En effet, l’aiguille pique 3 fois plus que pour un point droit, ce qui augmente le risque de fragiliser le jersey.

Pour limiter ce risque j’utilise un point droit tout simple pour toutes les coutures là où l’élasticité du tissu n’est pas sollicitée. Par exemple, sur un haut comme le Trop Top, mise à part la couture d’encolure, toutes les coutures sont réalisées avec un point droit normal. C’est rapide, ça consomme moins de fil et contrairement à ce qu’on peut penser c’est plus solide puisque le tissu est moins fragilisé.

5- Découd-vite ou plutôt découd-calmement :

Et oui, le jersey est un enchevêtrement de nœuds sur un seul fil. Un accident en maniant le découd-vite peut être gravissime. Alors, prenez votre mal en patience et décousez calmement pour ne pas abimer le tissu. Une fois votre couture démontée, il restera des petits trous visibles dans le tissu, là où les nœuds ont été écartés pour laisser passer l’aiguille. Si le fil du jersey n’a pas été abimé, ces trous disparaitront lors du passage en machine laver.

Zen couture

Vous l’avez compris, coudre du jersey 100% coton demande un peu d’adaptation de vos méthodes de couture.

En cousant une fibre 100% naturelle qui n’est pas trans-fibrée d’une fibre issue de la chimie du pétrole, vous prenez en considération les contraintes du recyclage de votre vêtement dès sa conception et dans sa réalisation. C’est une approche d’économie circulaire, celle qui fait défaut dans la conception actuelle des vêtements du prêt-à-porter.

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C’est la “ZEN couture attitude” !

En résumé, pour coudre le jersey 100% coton, gardez à l’esprit les points suivants pour que votre réalisation soit sans encombre :

  1. Aiguille ronde et fine
  2. Fils de couture en coton
  3. Point droit sur les zones du vêtement où l’élasticité est peu sollicitée
  4. Coupes pas trop proche du corps
  5. Découdre très tranquillement

Vous êtes prêtes? tous les jersey bio 100% coton unis et imprimé sont disponibles sur la boutique en ligne.

jersey biologique tutoriel couture

Mars’elle et ses tissus fleuris jersey bio bio sortent du bois

Ecrit par Biologique, Coton, Inspiration 1 commentaire

Aujourd’hui, c’est un jour que j’attends avec beaucoup d’impatience depuis près d’un an.

Je me sens à la fois fébrile et extrêmement chanceuse de pouvoir enfin vous présenter le fruit de mon travail.

Dans le monde textile, on peut trouver, d’une part des tissus biologiques généralement unis et intemporels, et d’autre part des tissus à motifs (ceux qui me font complètement craquer) dont nous ne savons le plus souvent rien du tout. D’où viennent-ils ? Quelles qualités ont-ils ? Parfois, même la composition, le mélange des fibres reste un pur mystère.

Si vous êtes amoureuse des motifs et que vous voulez prendre soin de la planète, vous voici dans une situation schizophrénique ! Encore un paradoxe. Encore du pour et du contre. Encore une obligation : choisir entre votre plaisir et vos valeurs, entre le Ying et le Yang.

Et c’est précisément sur ce constat qu’est née Mars’elle , une marque de tissu engagée navigant entre Ying et Yang. Les tissus que je vous présente aujourd’hui sont le fruit d’une série de choix qui ensemble forment l’identité de Mars’elle :

  • le choix de la matière première,
  • le choix du tissage,
  • le choix environnemental,
  • le choix géographique,
  • le choix du style,
  • le choix de la qualité, jusque dans les détails.

Une fois n’est pas coutume : faire ces choix n’a jamais été aussi simple ! Voici le détail choix par choix, les paradoxes de la couturière, les besoins et les envies d’une amoureuse du tissu tels qu’ils ont façonné le chemin de Mars’elle.

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Mars’elle est née dans les échantillons de tissus, nombreux, petits, avec leurs étiquettes, fiches techniques et certificats. Je les ai regardés de loin, de près, caressés, retournés, pliés, chiffonnés, étirés pendant des semaines et mon regard est resté sur celui-là, le tout doux, le tout léger, avec ce petit reflet magnifique pour un prix raisonnable. Une fois les premiers motifs tests imprimés, je l’ai cousu, porté et finalement c’est celui-là que Mars’elle a choisi. C’est un produit de qualité. Je vous montre ?

Matière : le choix du coton

Choisir le coton dans le cadre d’une démarche engagée pour l’environnement n’est pas aussi évident qu’il y paraît. Cette fibre consomme énormément d’eau (voir l’article sur la culture du coton et l’article sur la consommation d’eau du coton bio) et son traitement requiert parfois une chimie importante. Le coton est responsable de bien des dégâts aux quatre coins du monde.

Le coton est produit à grande échelle partout sur notre globe. C’est une fibre largement utilisée pour l’habillement et son nom est bien connu de l’utilisateur final. Toutefois, le déficit d’information laisse un vaste espace de communication pour le lancement d’une nouvelle marque engagée. La fibre de banane peut aussi faire de très beaux textiles, mais pour une novice, ce n’est pas si simple de se lancer le monde de la banane. Alors qu’avec le coton, c’est bien plus simple.

Le coton est donc la fibre la plus évidente pour commencer une collection textile responsable, parce que le coton est une fibre végétale naturelle, elle doit donc le rester jusqu’au contact avec votre peau.

Pour allier le Ying et le Yang du coton, le pour et le contre, Mars’elle fait le choix du tissu coton biologique.

Tissage : le choix du jersey

Choisir le jersey, c’est la décision « disruptive ». Du jersey BIO, vous voyez ça souvent ?

Et c’est bien dommage, parce que le jersey est une étoffe particulièrement simple à travailler tant pour des vêtements confortables que pour des réalisations plus « chics » (Aaaah, si nous pouvions encore demander à Coco ce qu’elle en pense ! ).

Avec Mars’elle, vous ne devez plus choisir entre votre envie de protéger l’environnement et vos envies de couture jersey ! Cette première collection est un retour aux sources.

Mais le jersey BIO nécessite aussi d’avoir un tissu 100% coton : pas une trace d’élasthanne dans le tissu. La logique de Mars’elle ne peut souffrir aucun compromis sur ces valeurs environnementales : le jersey de Mars’elle est donc 100% coton, 100% BIO.

Le jersey 100% coton a une élasticité moindre que le jersey de fibres mélangées (coton plus élasthanne) ou que le lycra. Il est moins nerveux.

Pas de panique, il ne vas pas se déformer jusqu’à garder une forme incongrue ! Mais quelques précautions de couture s’imposent ; comme de faire une piqure de soutient de l’encolure lors de la pose de parementures ou de cols. Rien de sorcier.

Pour le reste, le jersey est le tissu des T-shirts, avec un choix de grammage suffisamment élevé pour ne pas être transparent et suffisamment bas pour garantir légèreté et fraicheur en été. C’est un exercice subtil d’équilibriste que de choisir la tenue, le poids, et la résistance du tissu pour assurer douceur et maintien ! C’est le Ying et le Yang du jersey.

 

Cerise sur le gâteau, une finition anti-bouloche est appliquée au tissu de Mars’elle. Fini les T-shirts portés trois fois et qui ressemblent à un sapin de Noël pour « Poly Pocket » avec des mini-bouloches sous les bras ! Le jersey bio de Mars’elle est pensé pour le confort mais aussi pour résister aux frottements de la vie.

Environnement : jersey bio et la transparence.

Les certifications, c’est une jungle incroyable. En particulier pour le textile, vous pouvez aisément vous perdre entre les appellations et parfois les certifications durables, écologiques, biologiques, éthiques, etc.

Mars’elle ne fait aucun compromis sur ce terrain-là et a sélectionné la certification la plus élevée en termes de respect de l’environnement (de la culture à la production). En plus, cette certification garantit aussi le respect des personnes et de leurs conditions de travail.

GOTS est le choix le plus exigeant. La certification GOTS vous garantit des tissus biologiques et éthiques. Bien sûr, ça a un coût. C’est le Ying du Yang des questions environnementales et éthiques.

Mars’elle n’est pas certifié GOTS, ce qui signifie que les tissus perdent leurs certification au moment de l’ouverture des rouleaux dans l’atelier.

Géographie : le choix de l’Europe

Notre continent a longtemps été un pôle d’excellence en matière de production textile, jusqu’au jour où la mondialisation a frappé le monde occidental. Mais ici et là, disséminés en Europe, il reste des producteurs de textile.

Mars’elle a décidé de travailler avec ces producteurs européens. Pas parce qu’ils sont passionnés ou nécessairement meilleurs ; mais parce qu’ils font perdurer un savoir-faire proche de nous.

Le coton cultivé loin d’ici, là où l’eau et le soleil sont plus généreux, a convergé vers la Grèce où il a été tricoté, teint et imprimé pour vous.

Et comme pour les choix environnementaux et éthiques, le choix géographique implique un coût plus élevé. Chaque choix est difficile ; il faut en être conscient et assumer les conséquences de chacun d’entre eux. Le Ying et le Yang, vous dis-je !

Mars-ELLE tissu biologique coton jersey organic fabric

Style : le choix des jersey imprimé (et de l’uni)

Je ne veux plus devoir choisir entre mes convictions écologiques, mon besoin d’avoir des vêtements unis dans ma garde-robe et mon plaisir incroyable de coudre des tissus à motifs. Ce sont deux éléments complémentaires, mon Ying et mon Yang (encore eux) : les unis de la sobriété et les motifs du plaisir !

Les jerseys BIO, ne sont pas légion. Les jerseys BIO à motifs le sont encore moins. Et les rares jerseys BIO à motifs sont bien trop souvent «layette-bébé-design ». Il est temps de vous faire PLAISIR sans compromis avec de beaux tissus, de beaux motifs et une certification BIO à toute épreuve.

Une couture toute simple réalisée avec un bel imprimé vous donnera sans effort un look affirmé et lumineux.

Les motifs, c’est l’occasion d’exprimer pleinement votre personnalité ! Lorsque vous cousez vos vêtements, vous avez la possibilité d’exprimer votre individualité et de mettre en évidence votre créativité. Les motifs sont un moyen de plus, un incroyable atout pour vous distinguer. Discrètement ou en look complet, ce qui compte c’est de vous exprimer et d’y prendre du plaisir.

Mais pas que de l’extravagance, les unis sont aussi de la fête. Parce qu’ils sont les meilleurs amis des motifs. Et pour pousser cette logique jusqu’au bout, les unis de Mars’elle sont assortis aux couleurs choisies pour les motifs. C’est la porte ouverte à la grande création !

 

jersey coton biologique vendu au mètre tissu bio motif bleuet bleu marine Mars-ELLE

 

Pour une fois le choix a été de ne pas choisir. On prend avec nous les motifs ET les unis !

Qualité et engagement : jusque dans les détails

Mars’elle s’engage jusque dans les détails. Votre jersey est BIO de bout en bout mais pas question d’oublier les aspects non-textiles : les enveloppes qui emporteront votre coupon jusqu’à vous sont produites à partir de papier recyclé, de même que les cartes qui se trouvent dans votre paquet.

 

Après tous ces choix, l’aventure peut enfin commencer avec les jersey bio imprimé et uni de Mars-Elle.com disponibles uniquement sur la boutique en ligne!

Et j’ai incroyablement hâte de voir ce que vous allez réaliser avec les tissus de Mars’elle ! Voir ce qu’ils vous inspirent ?

Les tissus sont en prévente jusqu’au 30 juin. Attention, les motifs ont été produits en toute petite quantité.

Je reviens très vite pour vous parler de l’inspiration à la base de la création de cette collection et aussi pour vous raconter les premiers pas de Mars-Elle.com et tout le travail réalisé en amont (si vous voulez ne rien rater, pensez à vous inscrire à la Newsletter)

Irrigation coton biologique et conventionnel consommation en eau impact

Entre le coton biologique et le coton conventionnel, la guerre de l’eau est déclarée !

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 5 commentaires

Un des aspects fondamentaux de la culture du coton biologique et du coton conventionnel, c’est l’eau. La culture du coton est tenue responsable de l’assèchement de la mer d’Aral (oui, toute une mer, pfuittt, envolée). En Inde, elle est aussi pointée du doigt lorsqu’il est question de la problématique grandissante de l’appauvrissement des nappes phréatiques.

Le coton et l’eau vivent une histoire d’amour compliquée. Le coton a des besoins considérables qui tentent à assécher sa partenaire, la terre. Une relation à la vie à la mort qui peut vite devenir mortelle !

Est-ce que ce couple est aussi problématique si on remplace le coton conventionnel par son frère, le coton biologique ? (Ceci est une expérience purement métaphorique, à ne surtout pas tenter avec des amis pour vérifier le taux de toxicité de leur couple…)

En se baladant sur le net, vous trouverez des informations presque miraculeuses : la culture du coton biologique consomme 91% d’eau en moins que la culture du coton conventionnel. Autrement dit, la culture biologique permet de consommer 10 fois moins d’eau que la culture conventionnelle. Waaaaw, c’est presque magique. C’est tellement magnifique que j’ai voulu en savoir plus !

C’est mon côté Saint Thomas. Pour y croire, je dois le voir. Je me suis perdue des heures durant dans les méandres du net pour collecter, digérer et comprendre des informations techniques, rébarbatives et parfois même un peu contradictoires. Le but est de comprendre ce chiffre magique : 91% en moins !

Pour bien comprendre tout ce qu’implique la culture biologique du coton comparée à la culture conventionnelle, vous pouvez vous replonger dans l’article dédié à la culture du coton biologique comparée à la culture conventionnelle et dans l’article dédié aux besoins climatiques du coton.

Irrigation coton biologique et conventionnel consommation en eau impact

Système d’arrosage partiellement à l’abandon

Vous venez avec moi questionner la magie du 91% ? Comprendre ce qu’il y a sous un chiffre apparemment simple et magnifique ? C’est parti !

A la recherche du “91%” perdu en faveur du coton bio

Ce chiffre magique de 91% se retrouve sur bien des pages web sans aucune référence expliquant d’où il vient, pourquoi, comment, sur base de quelles hypothèses…

Et il est difficile à traquer le bougre. Parce qu’il laisse peu de traces derrière lui. Pas de liens, pas de références vers les études. Ce 91% est partout mais est très peu documenté. Le net n’est pas toujours aussi transparent qu’il le fait croire.

J’ai finalement mis la main sur la source de cette information. Ou plutôt sur les conclusions du rapport, mais c’est déjà pas mal. Les chiffres ont été bien moulinés et sont super clairs. Trop clairs, trop simple ?

L’étude de « Textile Exchange » reprend les productions de coton sur l’année 2014 de l’Inde, de la Chine, des Etats-Unis, de la Turquie et de la Tanzanie qui à eux seuls totalisent plus de 95% de la production mondiale de coton. L’échantillon considéré pour cette étude est très largement représentatif de la culture du coton.

L’étude évalue deux types d’empreintes sur l’eau :

  • L’empreinte  « Bleue » : c’est l’eau d’arrosage et d’irrigation. C’est celle qui est pompée des rivières et des nappes phréatiques. Cette eau va être utilisée par la plante (pour se construire, pour respirer, etc.) ou bien elle va être restituée directement vers le sol. Etant donné que le chemin de l’eau est modifié, toute l’eau prélevée par le système d’irrigation et d’arrosage sera comptabilisée même si la plante n’en utilise qu’une partie.
  • L’empreinte « Verte » : c’est l’eau de pluie ou l’humidité naturelle du sol. Dans ce cas, seule l’eau consommée par la plante est prise en compte. L’eau de pluie non utilisée par la plante ne subit pas d’impact dû à la culture du coton. Elle poursuit son chemin naturel vers le sol.
Irrigation coton biologique et conventionnel consommation en eau impact

Canal d’irrigation

Le rapport ne fait pas mention des hypothèses prises sur les données climatiques. Ben oui, on parle de centaines de milliers de fermes, c’est dur d’être précis sur les niveaux de pluie, le taux de pénétration dans le sol. Même imprécision pour la consommation d’eau d’irrigation (mon côté Saint Thomas vous disais-je…). D’où viennent ces données d’entrée ? Dans quelle moulinette à chiffres sont-elles passées ? Aucune idée !

Bref, « Textile Exchange » secoue le chapeau et Tadam, en sort le joli chiffre de 91%. C’est bon, ne cherchez plus ! On l’a trouvé le calcul de ce joli 91% qui se balade partout sur la toile. Dix fois moins d’eau pour la culture du coton biologique que pour le coton conventionnel.

Le WWF en action pour le coton

Mais je ne me suis pas arrêtée là, et j’ai mis la main sur un joli rapport réalisé par le WWF pour le compte de C&A (oui oui, la grosse marque de prêt-à-porter) qui devait aussi se demander d’où venait ce beau 91%.

L’étude, très sérieuse et très complète met en œuvre un procédé d’évaluation de la consommation d’eau totale pour la culture du coton conventionnel et du coton biologique pour plusieurs centaines de fermes dans différentes régions d’Inde (plus de 200 fermes biologiques). L’étude a porté sur les cultures de 2012 et 2013. Les données ont été collectées le plus précisément possible, cependant certaines variables ont dû être estimées (le temps de pénétration de l’eau dans le sol, etc.). Les résultats de ce type d’étude doivent toujours être interprétés avec précaution.

Par ailleurs, les zones concernées dans l’étude sont globalement pas ou peu irriguées. Ce qui est plutôt peu courant pour la culture du coton conventionnel qui en général use et abuse de systèmes d’irrigation.

Irrigation coton biologique et conventionnel consommation en eau impact

Système d’arrosage qui pompe directement dans la nappe phréatique.

Premières observations de l’étude du WWF sur la consommation d’eau du coton bio et conventionnel.

Après analyse des chiffres et des graphiques, les premières conclusions ressortent :

  • Dès qu’il y a irrigation, l’empreinte « Bleue » globale augmente drastiquement étant donné qu’il faut prélever 2 litres sur une rivière pour espérer asperger 1 litre sur la plante, le reste sera perdu en fuites et évaporation. Sur le litre utilisé pour l’arrosage, la plante n’en prélèvera qu’une fraction. Mais dans le calcul, c’est bien les 2 litres prélevés dans la rivière ou les nappes phréatiques qui sont pris en considération. En terme d’efficacité d’utilisation de l’eau prélevée, c’est très mauvais.
  • Les sols biologiques sont plus riches en matières organiques, ils retiennent donc plus l’eau que les sols érodés de la culture conventionnelle. La richesse organique des sols de culture biologique est due notamment à la rotation des cultures, la mise en jachère, l’acceptation des « mauvaises-herbes », etc. De ce fait, l’empreinte « Verte » des cultures biologiques est plus élevée, pas parce qu’il pleut plus, mais parce que le sol retient plus longtemps l’eau de pluie grâce à sa matière organique. Cette eau de pluie peut donc plus profiter à la plante. De ce fait, le coton a moins besoin d’être arrosé et l’empreinte « Bleue » est plus faible.
  • Pour les zones géographiques qui ne nécessitent pas d’irrigation, le total des empreintes « Bleue » et « Verte » pour le coton conventionnel est légèrement supérieur à celui du coton biologique (c’est bien la tendance qu’on attendait, mais on est loin des 91%). Et oui, un plan de coton qu’il soit engraissé aux produits chimiques ou pas a besoin de plus ou moins la même quantité d’eau.

Mais le rapport ne s’arrête pas là et considère l’empreinte « Grise » sur l’eau. Cette empreinte considère la quantité d’eau nécessaire pour diluer les polluants relâchés dans l’environnement à un niveau acceptable selon les standards internationaux.

Cette quantité d’eau calculée pour quantifier l’empreinte « Grise » n’est pas effectivement prélevée à l’environnement pour diluer les polluants. Mais elle est néanmoins prise en compte pour considérer deux situations finales qui sont comparables (aka : un environnement sain).

Selon cette étude, en Inde, l’empreinte sur l’eau (et non pas la consommation, on est bien d’accord !) est globalement 25 fois plus élevée pour la culture du coton conventionnel que celle du coton biologique. Gloups… Cette façon de calculer l’empreinte sur l’eau prend en compte la pollution de l’eau sur un échantillon de fermes cotonnières avec peu, ou sans irrigation.

Comparaison de la consommation en eau du coton biologique et conventionnel irrigation empreinte grise polluant assèchement des nappes phréatiques

Dans le cas d’une comparaison qui prendrait en considération l’empreinte grise et l’irrigation des cultures conventionnelles, on peut s’attendre à des extrêmes encore plus prononcés. Dans ce cas, la culture biologique du coton permettrait un impact sur l’eau peut-être 30 ou 40 fois moins important que la culture conventionnelle. Attention, ceci est une extrapolation qui n’est pas confirmée par une étude en bonne et due forme.

Conclusions de Mars’elle sur les consommation d’eau du coton bio

La première conclusion, c’est que ça n’est pas si simple de comparer des pommes et des poires (culture conventionnelle et biologique, irrigation ou pas d’irrigation, variations du climat). Les deux rapports analysés ci-dessus prennent des échantillons de base différents et appliquent des méthodes de comparaison différentes. Et encore, là je vous ai fait la version « courte » (oui oui, aussi courte que possible) parce que des méthodes d’évaluation, des rapports et des statistiques, il en existe bien d’autres.

Fondamentalement, qu’est-ce qu’il faut retenir de tout ça ?

Sans irrigation, le coton biologique ne consomme pas beaucoup moins d’eau pour sa croissance que son copain conventionnel. Cependant, la majorité de la culture conventionnelle de masse est faite dans des zones avec un très fort besoin en irrigation. Ce qui impacte terriblement l’empreinte globale de la culture conventionnelle. Et tout ça sans compter l’eau qui serait nécessaire pour diluer à un niveau acceptable les polluants répandus un peu partout dans les sols et les eaux par cette même culture conventionnelle.

Et comprenez bien qu’ici, nous ne parlons que de la culture du coton. On n’a même pas comparé la consommation en eau pour la production textile et la teinture pour une filière classique, ou une filière GOTS !

Bref, dites 91% en moins, 10 fois mois, 25 fois moins, si ça vous arrange (et que vous ne souhaitez pas vous lancer dans 4 pages de digressions comparatives), mais surtout citez vos sources !

Les sources utilisées pour cet article :

Les conclusions du rapport de Textile Excahnge

Le rapport du WWF pour C&A

coton bio couture écologie durable

Pourquoi du tissu en coton biologique pour Mars’elle?

Ecrit par Biologique, Coton, Monde textile 13 commentaires

Tissu en coton bio : Etat des lieux

 

Quand je parle de mon projet de tissu bio autour de moi, les gens me demandent souvent, « Mais ça veut dire quoi exactement coton biologique ? » ou bien « qu’est ce que tu veux dire par « coton biologique », tu ne vas pas le manger quand même?»….. Je réalise suite à ces discussions, combien nous sommes souvent déconnectés des réalités du monde textile.

Le textile et en particulier la mode, représentent un marché d’environ, à la grosse louche 3,000,000,000,000 dollars par an. Autrement dit 3 millions de millions de dollars par an (ça fait un sacré paquet de tissu n’est ce pas ?). C’est un secteur qui vend une image glamour et qui reste sous les radars de la transition écologique actuelle qui touche pourtant largement l’alimentation et l’énergie. Alors soulevons ensemble un bout de l’épais tapis qui recouvre tout ça pour tenter de comprendre le « coton biologique ».

Tout d’abord, pourquoi ce besoin de coton biologique ? Simplement parce que environ 2,5% des terres cultivables mondiales sont consacrées à la culture du coton, alors que cette même culture du coton consomme environ 15 à 20% des pesticides mondiaux. Gloups.

 

Coton bio récolte

Autrement dit, les pesticides sur les champs de tomates (culture conventionnelle qui probablement ne se fait même plus dans un « vrai champ ») c’est déjà pas jojo, mais pour le coton, à surface équivalente, on asperge environ 10 fois plus de produits chimiques. On ajoute à ça, les engrais, la consommation incroyable en eau, l’appauvrissement des sols, les traitements chimiques de la fibre et du tissu et j’en passe et des meilleures. S’impose alors naturellement la nécessité impérative de repenser et de revoir le modèle de production du coton.

Coton biologique versus coton conventionnel : le duel

 

Je ne suis pas ici pour démoraliser l’assemblée. Non ! Je suis ici, parce qu’il existe des solutions. Des solutions connues, maitrisées et applicables qui permettent de répondre point par point aux problématiques de pollution de la culture du coton et de la fabrication textile. YESSSSSS ( je vous avait dit que j’avais des bonnes nouvelles).

Voici un petit tableau comparatif des grandes étapes de culture et de manufacture pour vous permettre de comprendre l’impact du coton biologique comparé à son opposant, le coton conventionnel. Petit duel en règle, niak niak:

Biologique
Conventionnel
Préparation des graines
Non traitée, sans OGM
Traitées avec des fongicides et insecticides, possibles OGM
Préparation du sol
Rotation des cultures, engrais naturels
Engrais synthétique, mono culture intensive appauvrissement des sols
Contrôle des « mauvaises herbes »
Arrachages mécaniques ou manuels et tolérance sur les mauvaises herbes bénéfique pour les insectes et animaux
Insecticides et pesticides utilisés en masse, sol mis à nu.
Production (filage)
Stabilisation de la fibre avec utilisation d’agents non-toxiques
Stabilisation de la fibre avec utilisation d’agents toxiques
Blanchiment
Blanchiment au peroxyde non-toxique
Blanchiment à la chlorine, création de sous-produits toxiques
Traitement du tissu
Traitement à l’eau chaude avec contrôle du PH par des produits non-toxiques
Traitement à l’eau chaude et produits chimiques additionnels
Teinture
Basse concentration de métaux lourds et de sulfures
Haute concentration en métaux lourds et sulfures
Impression
Pigments en base aqueuse ou pigments sans métaux lourds
Pigments issus du pétrole avec haute concentration en métaux lourds
Prix d’achat
Elevé
Bas
Prix sur le long terme
Le prix juste pour protéger notre environnement. Les coûts des mesures pour protéger l’environnement et la société sont inclus à chaque échelon dans le processus de production.
Enorme. Les coûts liés aux impacts sur l’environnement (dépollutions, coûts sociaux, etc.) ne sont pas pris en compte dans le prix de vente et devront être assumés plus tard par on ne sait pas bien qui…

Coton biologique de la graine au tissu mars-elle tissu vente au mètre coton bio

 

Bref, on compte les points, et on comprend vite que les jeux sont biaisés, que les dés sont pipés, que l’arbitre est un gros vendu. Que seul le prix d’achat compte. Qu’à l’échelle mondiale les autres points sont du pipeau sinon, je ne serai pas en train d’expliquer à tout mon entourage « pourquoi du coton bio »…. Pourquoi, le coton biologique devrait être la norme!

Quel futur pour le Coton Biologique?

 

Noooon, je vous avais dit que je n’étais pas ici pour démoraliser l’assemblée, alors… place aux bonnes nouvelles !

En 2016, il y a eu une production d’environ 110 000 tonnes de coton biologique, ce qui représente une part d’environ 0,5% de la production mondiale du coton. Hé ! On avait dit des bonnes nouvelles Mars’elle. La bonne nouvelle, c’est que les chiffres de 2017 doivent encore être compilés et digérés par la grande machine à statistique, mais une augmentation signification de la production est attendue. On attend une augmentation d’environ 3-4% comparée à la production de 2016.

En parallèle, le coton durable se taille lui la part du lion. Son patronyme n’est pas particulièrement bien choisi et, en bon mot valise qu’il est, il englobe tout et un peu n’importe quoi (je vous parlerai de cela dans un prochain article). Oui, sa définition n’est pas claire comme du cristal, mais il connaît une augmentation significative sur les dernières années. Il représente actuellement environ 15% de la production mondiale annuelle du coton. Ce qui veut dire que les mentalités évoluent, enfin !

 

fleur de coton bio pesticides

J’ai encore tellement de choses à partager avec vous sur le textile, la jungle des certifications, ce fameux « coton durable », l’hypocrisie des grandes marques, les avancées significatives en agronomie, les questions d’impact social, le modèle économique. Et encore une foule d’autres sujets pour soulever ensemble, un petit peu plus chaque fois, le tapis qui nous cache la réalité du monde du textile.

Découvrez la dernière collection de tissu en coton Biologique imprimé de Mars’elle (fournisseurs certifiés GOTS).

 

Références:

Pour en savoir plus, rendez-vous sur :

 

Culture du coton fleur de coton

Connaissez-vous vraiment le coton bio? Le B.A.-BA de la culture du coton

Ecrit par Coton, Monde textile 12 commentaires

Le coton de tous les jours

 

Le coton nous le connaissons et le côtoyons de très près depuis toujours. Il constitue une part significative de notre garde-robe et nous habille jusque dans notre intimité depuis notre plus tendre enfance. En tant que couturière, je pensais être particulièrement sensible et informée sur cette matière. Le coton m’apparaissait comme une évidence. Le tombé, le grammage, la douceur, bref, j’étais une « experte ». Quelle n’a pas été ma surprise de réaliser que je ne connaissais rien de la plante dont sont extraits ces filaments de douceur. C’est parti pour une petite mise en bouche sur la culture du coton.

Je vis depuis quelques années dans un pays producteur de coton. Peu après mon installation, lors d’une excursion, un ami m’a dit «  tu as vu les champs de coton sont en fleur ! ». Je lui ai stupidement répondu « Ça ? Mais c’est un champ de patates, non ? »… La honte de la couturière !

J’ai finalement bien vite oublié ma honte et de découverte en excitation je me suis passionnée pour l’observation de ces champs qui s’égrènent le long des routes.

Culture du coton ramassage du coton

Au moment de la récolte, j’ai trouvé le moyen de me joindre au ramassage du coton. Une occasion de m’infiltrer « à l’intérieur » afin de découvrir cette plante merveilleuse. Je vous embarque dans cette folle aventure de « moissonneuse cotonnière » ?

Le cotonnier, c’est quoi ?

 

Pour commencer un point vocabulaire ! La plante dont est issue le coton s’appelle le cotonnier (de son nom savant Gossypium de la famille de Malvacées). Pour ma part, je continuerai à utiliser le terme galvaudé de : champ de coton, je ne suis pas à un abus de langage près!

Le cotonnier est un arbuste dont la taille varie entre 50 cm (dans les champs) et 10 m (pour les heureux cotonniers du monde sauvage). Dans les champs où le ramassage du coton est mécanisé (avec une sorte de grosse moissonneuse), les espèces plantées sont sélectionnées en accord avec la garde de la moissonneuse (la hauteur de son essieu), contrainte technique oblige.

Le coton est une plante vivace qui peut vivre une dizaine d’année… sauf dans les champs où le cotonnier est exploité de manière annuelle. Pourquoi ? Je n’ai pas obtenu la réponse. Mais, je suppose que c’est peut-être pour faciliter le travail des champs et des récoltes ? Ou bien pour s’adapter aux dictats de l’agriculture moderne qui veut que les champs soient retournés et mis à nu périodiquement ? En résumé, le cotonnier des champs est plus petit et vit moins longtemps que dans le monde sauvage pour s’adapter à la mécanisation de la récolte.

Culture du coton fleur de coton

Culture de coton fleur de coton

Le cotonnier est très exigeant concernant ses besoins climatiques. Il nécessite environ 120 jours de pluies abondantes pendant sa période de pousse (hé, ça pourrait le faire en Belgique dont je suis originaire ! ) Par ailleurs, il a besoin d’une période de soleil, de chaleur et de sécheresse pendant la période de maturation des graines. Il ne supporte absolument pas le gel (bon finalement, pour la Belgique, c’est mort ! ).

En réalité, les zones qui sont naturellement adaptées à la culture du coton sont les zones tropicales et subtropicales (de l’eau et de la chaleur, le tout en grande quantité).

Les zones n’ayant pas une pluviométrie de 700mm par an devront compenser le différentiel en irrigation. Pour vous donner une référence, 700mm, c’est pile-poil la moyenne annuelle Belge (mais si, vous voyez, le pays où il pleut tout le temps !). D’autre part, sans période sèche et chaude au moment de la maturation, les capsules et les fibres qu’elles contiennent pourriront avant d’arriver à maturité.

Bref le coton est exigent et sensible au climat.

La culture du coton: Au fil des saisons

 

Le coton fleurit en été, il a de superbes fleurs blanches-jaunes qui deviennent petit à petit rosées. La fleur est entourée de trois bractées (sorte de sous pétales) qui sont généralement très découpées. Elles protègeront la fleur des insectes nuisibles. Ces bractées sont considérées gênantes par les cultivateurs pour la récolte mécanisée parce qu’elle retiennent les fibres de coton.

La plante est si jolie et sa fleur si délicate qu’on se demande pourquoi elle n’a pas percé dans la décoration d’intérieur et la culture en pot. Mais là, je m’égare, il s’agit d’un autre sujet !

Culture du coton de la graine à la récolte floraison coton

A la fin de l’été, la plante est complètement séchée. Les fleurs se sont transformées en de grosses capsules oblongues vertes tachées de rouge. Les bractées (souvenez vous, ce sont les sous-pétales dentés) sont complètement séchées mais encadrent toujours le fruit. A pleine maturité, les capsules s’ouvrent en quartiers et libèrent les graines entourées des douces fibres blanches. Chaque capsule contient entre 20 et 40 graines.

Culture de coton fleur de coton

Les fibres de coton offrent une très bonne prise au vent ce qui facilite la dispersion des graines (dans le monde rêvé de la vie sauvage, pas dans les champs bien évidemment!).

La qualité du coton se mesure en centimètre et en résistance. Plus la fibre du coton est longue, meilleure est la filature et le tombé du tissu. La fibre de coton peut faire entre 1 à 5 centimètres de long. Un centimètre c’est trop court pour une utilisation textile tandis que cinq centimètres c’est le top du top.

Mais il n’est pas seulement question de taille (comme bien souvent). En effet, plus la fibre est longue, plus elle a tendance à être fine, ce qui est un atout pour le tombé du tissu. Son aspect se rapproche ainsi du fil de soie. Mais attention la finesse du fil ne doit pas compromettre sa résistance. En résumé : taille et résistance ! : what else !

Culture de coton fleur de coton

Le temps de la récolte

 

A propos de taille, retournons à la culture du coton et à la moissonneuse. Elle est impressionnante la bête, mais en vrai, ça se conduit comme une bicyclette et la cabine est même climatisée. Les cotonniers sont bien martyrisés et secoués par le passage de la « grosse Berta ». C’est peut-être pour ça qu’ils sont replantés chaque année au fait ?

cueilleuse de coton moissonneuse

Les différentes capsules de coton sur une même plante n’arrivent pas à maturité au même moment. Idéalement, un double passage à quelques semaines d’intervalle est nécessaire pour assurer un ramassage complet de la récolte. Dans les faits, le premier ramassage peut, si il est judicieusement planifié, récolter 80% de la production du champ. La consommation en essence, voir le prix de la location de la moissonneuse ne justifie pas toujours la seconde repasse.

Et les poignées de coton restantes se dispersent librement au gré du vent jusqu’à la fin de l’automne.

Laissons le champ derrière nous et embarquons avec le coton vers sa première étape de traitement. Le cultivateur va emmener directement sa production du champ chez le grossiste. Les prix au kilo sont fixés par « le marché », il n’y a pas grand-chose à discuter. Par ailleurs, pas beaucoup de choix alternatif pour le cultivateur qui n’a pas les infrastructures nécessaires ni pour stocker ni pour prétraiter sa récolte. Au mieux, il a accès à plusieurs grossistes pour essayer de négocier.

Devant le stock de coton, les hommes parlent de leurs récoltes et de la météo, comparent les qualités des cotons et discutent des impacts géopolitiques lointains sur le prix du leur coton. De mon coté je contemple abasourdie la montagne de coton qui est manipulée, triturée et renversée par un Bulldozer. Je n’ai qu’une envie : aller me jeter dans cette montagne duveteuse.

Avez vous déjà pu toucher les boules de coton et leurs douceurs incroyables ?

recolte du coton stockage

Le grossiste va effectuer plusieurs étapes de pré-traitement. Premièrement, l’égrenage ou la séparation des graines et des fibres de coton. Les graines sont utilisées pour l’alimentation du bétail ou sont transformées en huile végétale. Le coton, est ensuite cardé (grossièrement peigné) pour libérer les impuretés (bouts de feuilles, branchages, etc) qui sont prises dans ses fibres. Les déchets organiques pourront être utilisés comme combustibles ou être compostés.

Enfin le coton est enfermé en balle standardisée de 500 kg. Il est prêt pour son second voyage.

La suite du voyage

 

Les balles de coton sont achetées par des filatures qui sont en charge de produire du fil. Les filatures revendront leurs productions à des manufactures qui sont en charge de faire le tissu. Elles revendront les tissus aux usines de confection qui elles sont en charge de faire les vêtements. De surcroît, chaque étape peut être interrompue par un arrêt chez des grossistes ou éventuellement dans les stocks des spéculateurs.

Quel voyage en perspective!

Nous verrons ensemble dans les prochains articles les étapes de la fabrication du fil et du textile, mais aussi les implications de la culture du coton à notre époque ainsi que les impacts socio-économico-environnementaux et consort.

Si le coton est tout doux et léger quand on s’apprête à le transformer en petite robe d’été, l’envers du décors est bien différent : c’est un secteur économique et industriel énorme qui est sujet à la frénésie consumériste de ces dix dernières années, aux spéculations, à la mondialisation, aux changements climatiques, etc.

Plein de choses en perspective à découvrir ensemble sur la vie cachée de nos tissus d’amour ! Inscrivez vous à la Newsletter pour ne pas manquer les prochains épisodes!