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Pourquoi je rate mes coutures ?

Régulièrement, je fais le tri dans mes vêtements. Et c’est étonnant, parce que faire le tri me permet aujourd’hui une réflexion de fond sur mes cousettes « ratées ».

Mais commençons par le commencement : la dure réalité du tri

La vie cachée des coutures ratées

Environ une à deux fois par an, je fais un grand tri dans ma garde-robe. Et j’évacue sans pitié les vêtements que je n’ai plus porté depuis longtemps. (Enfin j’essaye…). Le but est de donner une autre vie aux vêtements qu’effectivement je ne porte pas. Je vous ai déjà parlé de long en large et en travers de la vie des vêtements déposés dans les bornes de récupération textile.

Bref, je ne vais pas revenir là-dessus….

Non, aujourd’hui, je voudrai creuser le cas de mes cousettes qui restent dans ma garde-robe et que pourtant je ne porte … toujours pas !

La moooontagne de vêtement du Prêt-à-porter (que j’avais depuis des lustres…) et de mes cousettes dont je me suis séparées l’année passée.

Parce que oui, chaque fois que je trie ma garde-robe la question se pose.

Je couds des vêtements à ma taille,

Je choisi des couleurs et des motifs qui me plaisent,

Je choisi des coupes et des modèles qui me conviennent,

Je m’applique grave sur la technique et sur les finitions (presque toujours),

Et pourtant certaines de ces cousettes restent importées….

POURQUOI ?

Bien sûr j’ai beaucoup de mal à m’en séparer.

Par contre, ce qui est très naturel pour moi, c’est de me triturer le mental sur le POURQUOI mes cousettes chéries se retrouvent parfois à errer sans fin dans ma penderie comme un fantôme dans les couloirs d’un vieux manoir inhabité.

Explications :

Trois mauvais « sorts » qui transforment mes cousettes en fantômes

1)    Première erreur : L’odeur du fantôme

Oui, mes coutures ont une odeur ! Enfin surtout après les avoir portées un petit peu. Ce n’est pas l’odeur de ma penderie. Non, c’est plus proche de l’haleine du vieil ours brun après quatre mois d’hibernation.

HEURK !

Ma jolie robe qui me fait sentir le bouc…. SNIFFFF

Et j’ai fait toutes les expériences possibles ! Ces cousettes propres sortant tout juste de la machine à lessiver, portées pour une activité oisive me transforment invariablement en vieil ours en moins de quatre heures.

Finalement j’ai compris. Les tissus en polyester ne sont définitivement pas portables au quotidien pour moi. Ce n’est simplement pas compatible avec ma peau.

Et si on ne m’y reprendra plus à coudre cette fibre synthétique (ni aucunes autres fibres synthétiques d’ailleurs), mes cousettes existantes elles restent très solitaires dans ma penderie.

2 ) Deuxième erreur : Le tombé du fantôme.

Oui, mes fantômes de coutures recluses dans mon placard ont un tombé.

Où devrais-je dire :

« Le tissu utilisé pour cette cousette à un tombé », et ce n’est PAS LE BON !

Je vous explique :

Chaque tissu a un tombé différent. Il y a les tissus fluides, plombant, craquants, gonflants, mous, vaporeux, structurant, raides, etc etc. Bref, il existe toute une variété de tombés différents et dans cette galaxie de possibilités, ce n’est pas toujours simple de faire son choix.

Vous savez ? Le choix du tissu qui va donner exactement le vêtement dont vous avez rêvé et que vous mourrez d’envie de porter?

Et si certains patrons peuvent facilement être cousus avec des tissus avec des tombés différents, le résultat lui sera complètement différent.

flasque est la viscose…. C’est un fait et ça ne me ressemble pas !

Bref, le tombé du tissu est FONDAMENTAL pour faire un bon choix de tissu.

J’ai pour ma part cousu un petit haut en viscose (il y a 4 ans, au moment où je n’avais pas encore compris les impacts écologiques de ce tissu). Et ce haut a tout pour plaire sur le papier. Mais moi, ce tombé flasque, ce n’est pas du tout mon style. En attendant mon haut s’est languit pendant au moins deux ans dans ma penderie avant de trouver plus d’affection dans les placards de quelqu’un d’autre.

3 ) Troisième erreur : les finitions du fantôme

Oui, mes cousettes fantômes sont en générale assez bien finies. (Fière, je suis)

Ça fait longtemps que j’évite de terminer les marges de couture avec des ciseaux cranteurs. J’essaye de m’appliquer parce que je sais que c’est un gage de solidité et donc de durabilité de ma cousette.

Enfin bon, je ne vais pas passer des heures à coudre la cousette de ma vie si c’est pour qu’elle parte en morceaux après 2 passages en machine à lessiver, n’est-ce pas ?

Bref, je m’applique…. Mais malheureusement pas toujours sur les bonnes finitions.

Double raté de finition pour cette blouse : le passepoil trop rigide (GNIIIII) et les marges de couture de ce tissu très fragile qui ont été déchiquetées par ma surjeteuse. (RE-GNIIII)

Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’ai une tendance « aventurière » en couture. Du genre :

Et dans ce cas, comme dans toutes les aventures, il n’y a plus vraiment de mode d’emploi qui soit valable, n’est-ce pas ? Du coup je navigue un peu à vue.

Il m’est arrivé de faire de monstrueuses boulettes, non pas de choix de tissu, ni de choix de coupe et de patron, mais de choix de finition. Mon inexpérience et ma naïveté d’aventurière-couture m’ont amenée à

BREF,

 Je me suis appliquée, mais pas dans le bon sens. Et le résultat est malheureusement bien souvent sans appel :

La cousette parfaite sur laquelle j’ai passé plusieurs heures de couture et de nombreuses heures de rêve se transforme en fantôme de ma penderie…

La leçon des fantômes de mes cousettes

Finalement, je n’ai plus trop besoin de me triturer les méninges pour comprendre.

Ces erreurs sont, toutes les trois, des symptômes de ma méconnaissance des tissus de leurs caractéristiques, de leur tombé et de leurs comportements. Et oui, les tissus nous entourent (littéralement) au quotidien et depuis notre plus tendre enfance, et pourtant nous le connaissons très mal.

Lorsque je suis tombée en amour avec la couture (il y a 7 ou 8 ans maintenant), j’ai pensé qu’il suffisait de flasher sur les couleurs d’un tissu et de connaître son grammage pour se lancer dans une histoire d’amour couturesque avec lui…

Haaa jeunesse jeunesse !

Heureusement, j’ai grandi. Et depuis je suis partie explorer tous ces secrets que renferment nos tissus.

Et je remarque que mes erreurs de casting sont beaucoup, beaucoup moins nombreuses.

OUF.

Veste kimono et Jeans cousu main:  Gros gros succès couture de ma penderie. Portés, aimées et reportés !

J’ai appris à me connaître, à comprendre ce que j’aime porter. Mais surtout j’ai appris à mieux connaître les tissus et leurs petits secrets. Maintenant il me reste à trouver le courage de donner une nouvelle vie à mes jolies cousettes fantômes. SNIFFF

Mais ça ne s’arrête pas là. pour que vous puissiez aussi mieux comprendre vos tissus, j’ai fait 3 choses :

ET VOUS ?

Si vous regardez vos cousettes non-portées, est ce que vous arrivez à comprendre pourquoi ?

Quelles sont les principales raisons qui transforment vos rêves créatifs en fantômes de penderie ?